Evadée - Tome 2

Chapitre 15

J'ouvre les yeux, complètement désorientée. Où est-ce que je suis ? Je ne connais pas cette pièce, mais elle ne me rassure pas du tout, elle m'oppresse. Je ne sais pas pourquoi mais je dois fuir cet endroit des enfers.

Je me redresse brusquement et la tête me tourne légèrement. Oulà, okay, on va y aller doucement. En attendant que ma vision se stabilise j'essaie de trouver où je suis. Je ne connais pas cette pièce ou en tout cas je ne me souviens pas être venue ici. La pièce est entièrement faite de bois, le parquet, les murs et le plafond.

A part mon lit, il y a un petit bureau à l'opposé de la pièce, mais c'est tout. La pièce est vide est peu accueillante. Je regarde par l'unique fenêtre et un frisson me parcourt. Je suis au milieu d'une forêt. Une forêt extrêmement dense. Le genre de forêt où la lumière n'atteint jamais le sol, tout comme la pluie. Toutes les deux arrêtées par une armée de branches infranchissable.

Un frisson me parcourt, il ne fait vraiment pas chaud ici, au vu de la végétation on doit être au début de l'automne. J'inspire profondément et me décide à sortir de la pièce.

Le couloir, tout comme ce qui semble le reste de la maison est en bois. Ce n'est pas spécialement à mon avantage. Qui dit bois dit grincement, pas génial pour une fuite discrète. Car oui, je dois fuir. Quoi exactement je suis incapable de le dire, mais au plus profond de moi, je sais que je dois fuir ce lieu tout droit sorti des enfers.

Avant de sortir de la pièce, j'écoute les bruits qui m'entourent attentivement. Je suis alors frappée par le silence. Pas un bruit n'atteint mes oreilles comme si j'étais sourde. Et si c'est le cas ? Paniquée, je frappe ma main contre la porte. C'est bon je l'ai entendu. J'espère être la seule.

A pas de loup, je commence à me diriger vers les escaliers. Je n'ose plus respirer. Je suis incapable de dire de quoi j'ai peur ou de qui. Mais je sais que quand je serai en face du monstre, ma vie sera finie.

Lentement, je descends les marches de l'escalier. Je m'arrête presque chaque seconde à l'écoute du moindre bruit qui trahirait une présence ennemie. Mais toujours rien. Malgré lui, mon corps se détend quelque peu et je commence à respirer plus légèrement.

Il ne me reste que trois marches. Je pose délicatement mon pied sur la première et un horrible grincement se fait entendre. Je sursaute et lâche un petit cri de surprise. Mon cœur vient de faire un bond dans ma poitrine et il bat si fort que je suis persuadée que n'importe qui peut l'entendre.

Il me faut plusieurs minutes pour me calmer. J'ai les nerfs à fleurs de peau. Il faut que je quitte ce lieu au plus vite. Je passe rapidement les deux dernières marches.

Je suis à nouveau dans un couloir. Je n'ai aucune idée d'où peut bien se trouver la porte de sortie et je ne veux pas faire plusieurs fois le tour de cette maison, j'ai trop peur de tomber face au monstre.

Je reste plusieurs minutes immobiles au milieu du couloir en train d'essayer de trouver la sortie depuis où je suis. Je suis consciente que j'ai l'air d'un animal traqué. Tout mon corps est tendu, prêt à détaler au premier bruit.

Mon cœur n'y tient plus, il faut que je prenne une décision. Je pars à droite. Deux forces contradictoires me transpercent, l'une me hurler de courir pour sauver ma peau et l'autre me supplie de maîtriser chaque pas pour ne pas me faire prendre.

Chaque mouvement est un combat contre moi-même. J'arrive enfin devant une porte.

Ma main commence à trembler. Il faut que j'ouvre cette porte. Et si le monstre se trouvait derrière ? Ma respiration s'accélère. Je pose ma main sur la poignée. Respire Eva. Avec une lenteur qui met le temps à bout de patience j'ouvre la porte.