Chapitre 18

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Aaron roule sans dire un mot, le van est silencieux. Mon père nous attend dans la maison et interviendra si besoin.

La nuit est dégagée et un croissant de lune éclaire cette nuit sinistre. Je suis étonnamment calme. Mais plus nous nous rapprochons de ce qui fût ma maison plus je sens l'adrénaline couler dans mes veines. Je commence à être nerveuse. Aaron quitte la grande route et entre dans mon quartier. Il s'arrête à 500 mètres de mon ancienne maison. Il me regarde.

- Tu es prête mon amour ?

Je hoche la tête, la gorge trop sèche pour parler. Il pose sa main sur ma cuisse et me rassure. Tout va bien se passer. Je l'embrasse tendrement puis avec plus de passion. Il me repousse doucement.

- Nous aurons le temps pour ça après, dit-il avec un petit sourire.

J'inspire profondément et sors du van. Je rabats ma capuche sur mes oreilles et je marche le plus naturellement possible. J'arrive devant la porte de ma maison. J'insère la clé dans la serrure lentement pour ne pas faire de bruit.

La maison est silencieuse, toutes les lumières sont éteintes. Je tends l'oreille et j'entends mon père respirer. C'est bon il dort. Je monte les marches des escaliers sur la pointe des pieds. J'atteins rapidement la chambre de mes parents. Ils dorment tous les deux paisiblement. Je m'approche d'abord de mon père, car je sais que si ma mère se réveille j'aurais aucun mal à la maitrisée. Je prends la bouteille qui se trouve dans la poche de mon sweat et verse un peu de liquide sur un mouchoir. Je pose délicatement mais fermement ledit mouchoir sur le visage de mon père et j'attends plusieurs secondes, sa respiration se fait plus encore plus profonde et je passe de l'autre côté du lit. Je procède de la même manière avec ma mère et une fois cela fait, j'allume trois secondes la lumière de la chambre puis je l'éteins.

Quelques secondes plus tard, Aaron apparaît à mes côtés. Nous transportons mon père jusqu'au van, puis ma mère. Une fois cela fait, je fais le tour de la maison pour être sûre de n'avoir laissé aucune trace. Soudain je me fige, je viens d'entendre une respiration. Ce n'est ni la mienne ni celle d'Aaron qui est resté dans le van. Je m'approche lentement de ma chambre. Tous mes muscles sont tendus, prêts à bondir. J'ouvre la porte de ce qui fut mon ancienne chambre.

Un corps se trouve dans ce qui fût mon lit. Je m'approche à pas de loup. C'est un jeune homme. Il dort paisiblement. Après quelques instants, je reconnais Nick. Merde ! Qu'est-ce qu'il fout là ?! Je ne peux pas le laisser là et qu'il découvre la disparition de ses parents demain matin. J'inspire profondément et tout comme pour mes parents, je l'endors. De peur de faire du bruit en allant chercher Aaron, je porte seule Nick et le traîne jusqu'au van.

Quand je monte à l'avant, Aaron ne dit rien. Il file comme une étoile, loin de la maison. Quand nous avons quitté la ville et que nous roulons seul sur l'autoroute, il finit par ouvrir la bouche :

- C'est qui ?

- Nick... Je ne sais pas ce qu'il foutait là. J'ai paniqué, je l'ai pris avec, de peur qu'il découvre demain matin la disparition de mes parents.

Je commence à trembler et si j'avais merdé ? Aaron me rassure.

- Tu as très bien fait, chérie. Tu as agi vite et calmement, c'est très bien. Envoie un message à ton père pour lui dire qu'on a un invité surprise, qu'il puisse préparer le terrain.

Je hoche la tête et m'exécute. Plus nous nous éloignons de Portland mieux je respire. Nous arrivons à la petite maison. Nos passagers sont toujours endormis et nous les transportons sans encombre jusqu'à la cave. Adam a ajouté une chaise.

Une fois nos paquets ficelés, nous remontons à la cuisine et allons-nous faire à manger. Il faudra plusieurs heures avant que nos victimes se réveillent, ce qui nous laisse le temps de faire une sieste.

Le lendemain, je me fais réveiller par des cris. J'ouvre les yeux. Aaron est allongé, nu, à mes côtés. Il ouvre les yeux à son tour. Il embrasse mon front et se lève.

- Mon amour, les choses sérieuses commencent.

Je hoche la tête. Je suis soudain en panique, je n'ai aucune idée de ce que je vais faire. Je me concentre sur ma respiration et m'habille. Avant de descendre à la cave, nous prenons un petit-déjeuner. Mon père est déjà dans la cuisine. Il boit tranquillement son café. En nous voyant arriver, il dit d'un ton détaché :

- Vos otages sont réveillés.

Il le dit sur le même ton qu'on annoncerait la météo du jour, d'ailleurs il continue.

- Vous avez de la chance, il y a beaucoup de vent aujourd'hui. Personne ne les entendra.

Une fois notre déjeuner fini, nous descendons les escaliers, je tremble d'excitation, comme une puce. Avant d'aller dans la pièce où se trouvent nos victimes, Aaron s'arrête et se retourne.

- Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ma princesse ?

Je réfléchis longuement.

- Je vais d'abord leur demander pourquoi ils ont fait ça, puis je leur ferai autant mal qu'ils me l'ont fait.

- Et Nick ?

Je hausse les épaules.

- On verra bien

Evadée - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant