Chapitre 1: Le Lord Et Le Dragon Noir

909 58 2
                                    

Cela faisait maintenant bien deux heures que Lucius Malfoy errait dans les rues de Londres. Il etait décoiffé, sa cape était accroché a la va vite, et il avait ce regard haineux et perdu qui le rendait similaire a un prédateur fou. Les gens qu'ils croisaient changeaient systématiquement de trottoir, et c'était mieux ainsi.

La déchéance... C'était un mot bien faible pour décrire le long periple de M. Malfoy.

Relâché pour bonne conduite, car oui, il s'etait repenti sincèrement et avait vraiment admis ses fautes et ses crimes, il avait vraiment compris qu'il avait eut tort, meme s'il ne le dirait jamais a haute voix. Mais a l'heure actuelle ça ne se voyait guère : n'importe quelle personne qui l'aurait croisé actuellement aurait pu juré qu'il était encore ce mangemort qui avait tué et bien pire encore.

D'une main tremblante de colère, il ouvrit brutalement la porte d'un hôtel de passe, un joli mot pour dire bordel, qui se trouvait dans une ruelle anglaise discrète :

Le Lord était en effet un endroit où les sorciers les plus riches pouvaient se payaient un peu du bon temps dans un endroit sombre et luxueux, bien que la façade tombait en décrépitude et semblait presque abandonnée. Comment il gérait le bon temps ? Ça ne regardait qu'eux. Une fois qu'ils avaient payés, la fille de joie était à eux. La seule obligation étant de la rendre en "état de fonctionnement". Aucuns sorciers n'admettaient ouvertement fréquenter cet endroit, mais tous savaient que 85% des sorciers bien nés y allaient régulièrement... Fut un temps où Lucius Malfoy faisait partit des 15% restant qui n'y allaient jamais. Mais ce soir là, il se mêlait a la majorité.

Son coeur battait a tout rompre dans sa poitrine, ses muscles étaient tendus, son corps entier était prêt a frapper, casser, tuer. Il fallait qu'il se décharge, qu'il se défoule. Car il le savait : s'il ne le faisait pas, c'est sa femme qui finirait par en pâtir réellement.

"- un dragon noir, souffla-t-il à l'homme qui était au comptoir
- bien sur monsieur, tout de suite"

Un dragon noir.. C'était le nom de code qui signifiait "besoin violent", autrement dit, c'est le moment ou le client ne venait ni bavarder, ni faire l'amour, ni meme baiser. C'était le nom de code qui signifiait "sauvage", "brutal", "violent".

Le jeune homme décrocha le téléphone de l'accueil, et après avoir parler quelques courtes minutes en observant le sorcier face a lui, finit par raccrocher et demander poliment au lord face a lui de le suivre : il le fit monter a l'étage, l'escalier en bois d'ébène vernis donnait sur un long couloir a la tapisserie rococo, le parquet ancien craquait légèrement sous leurs pas, alors qu'un dédale de portes sombres defilait de part et d'autre d'eux, sans qu'aucuns bruits ne s'en échappe.
On fit stoppé le sorcier au niveau de l'avant derniere porte, tout au fond. Celle-ci etait un peu abîmé, et un dragon noir avec le numéro 66 y était gravé : Lucius était arrivé a destination.
Sans un mot, le jeune homme s'inclina en lui désignant la porte et s'éloigna non sans lui avoir souhaiter une bonne soirée. Le sorcier hocha la tete, attendit qu'il soit loin, et entra brutalement avant de claquer la porte avec une violence inouïe.

La petite chambre trembla quelque peu face a cette intrusion soudaine, mais la jeune femme qui s'y trouvait resta de marbre.

Assise a sa coiffeuse se tenait une frêle demoiselle qui ne devait pas avoir plus de 25 ans, elle portait une robe translucide noire qui laissait deviner qu'elle n'avait point de sous vêtement.  Elle avait une longue chevelure noire légèrement ondulé et une peau de porcelaine d'un éclat particulier. Elle se retourna vers le sorcier et se leva, posant sur lui son regard profond au couleur de l'émeraude, ses lèvres pulpeuse restèrent muettes, son visage de femme delicat ne révélant rien : pas de mots, pas de paroles. Seuls ses grands yeux ourlés de longs cils noirs semblaient lui murmurer des paroles inconnus...

Rien qu'a la voir, Malfoy sut l'évidence : elle avait l'habitude. Elle avait l'habitude et quelques part, cela sembla le soulager.

Il n'avait pas a faire semblant, a se retenir, a simuler. Il n'avait pas a réfléchir, a faire attention. Il pouvait se libérer, laisser éclater ses pulsions, laisser jaillir des profondeurs toutes ses plaies qu'Azkaban lui avaient infligés.

D'un geste lent, la jeune femme lui prit sa canne a tête de serpent et la posa contre le mur, faisant presque sursauter Lucius qui eut presque le souffle couper. Elle reposa son regard sur lui par la suite, et ils se regardèrent...

Un silence.. Un instant... Puis le volcan finit par exploser, le peu d'illusion que Lucius parvenait à conserver vola en éclat . L'aristocratie disparut, laissant place a l'homme meurtris et sauvage qu'Azkaban avait brisé.

L'Ombre De La Magie [TERMINE][LUCIUS MALFOY]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant