CHAPITRE 20 : Course contre la montre.

1.4K 73 43
                                    

-D'accord, on va s'y rendre avec August. Je remonte, je me les caille ici. Décida Emma en frottant ses mains l'une contre l'autre pour les réchauffer. 

Dans un dernier regard pour le corps, elle fit demi-tour, gardant cette image dans la tête. Elle n'avait pas beaucoup travaillé avec lui, seulement une fois et au début de sa carrière, alors elle ne se sentait pas tellement touché. Mais en voyant le corps, elle avait compris la peur qui commençait à naître et surtout, la peur qui la gagnait pour son amie légiste - assurément potentielle victime. Elle poussa la lourde porte de la chambre froide de la boucherie avant de la refermer, clôturant cette image macabre du corps congelé d'une telle manière que l'on avait l'impression qu'il était en train de prier. Elle se dirigea vers August qui discutait avec le gérant de la boucherie, ralentissant le pas pour le laisser terminer. L'homme la vit et congédia le patron. 

-Les caméras ont été coupées pendant vingt minutes donc on a aucun indice. Mais il manque deux hommes. Un, cependant, a prévenu ce matin d'un empêchement. L'autre, pas de nouvelle, il s'appelle Elijah Jones. Noir, costaud, yeux bleus et la quarantaine. Il était censé travailler aujourd'hui pour cinq heures, mais il n'est toujours pas arrivé. Renseigna-t-il alors qu'ils se dirigeaient vers leur voiture. 

-Mmh, il faudrait peut-être envoyer quelqu'un chez le gars qui a prévenu. Le tueur à l'air pas mal intelligent et ça pourrait simplement être un alibi. Je préfère négliger aucune piste. T'as l'adresse du gars ? August hocha de la tête tout en la lui donnant et Emma missionna deux officiers pour se rendre chez l'absent. Okay, nous, on va chez Jones. D'après Maura, la scène de crime est moins nette que les autres. Là, il y a une partie qui a été totalement récurée. 

-C'est peut-être ça qui a fait fuir Jones. Un truc qui tourne mal et il décide de ne pas rester bosser comme si de rien n'était. 

-Je ne sais pas. J'ai un peu de mal à croire qu'il aurait déposé un corps juste là où il travaille. J'ai lu le dossier vite fait, mais il paraît assez arrogant c'est vrai, mais pas à ce point. Tout est huilé, précis. 

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-Je veux dire que notre absent à peut être juste dû voir quelque chose qu'il n'aurait pas dû et qu'il est peut être juste victime et pas auteur. Je trouve ça plus logique. 

-Ouais, mais tu ne crois pas que ça serait un peu gros ? Je veux dire, Spoutnik a été déposé alors qu'il y avait déjà des gens ici. Mais ça, c'était prévu. De là à réussir à sortir un gars sans que personne ne le remarque et alors qu'il y avait plus de monde qu'à son arrivée, ça me paraît un peu gros. Et puis, s'il avait vu quelque chose, le tueur l'aurait liquidé sur place et on l'aurait retrouvé dans la chambre. 

-Ce gars est intelligent, j'y crois. Et puis non, il n'aurait pas laissé un corps salir sa scène. Ses scènes ont un sens, une signification, alors laisser quelqu'un qui l'aurait surpris aurait simplement pollué sa scène. Ce qu'il fait est net et rigoureux. 

-On fait quoi alors ?

-On va quand même vérifier que le gars n'est pas chez lui ou qu'il n'a rien à se reprocher. Donc on essaie de fouiller sa baraque et ensuite, s'il n'y a rien, on réfléchit au profil. Maura doit nous faire un topo. Je vais appeler Regina pour la tenir au courant, la psycho c'est pas trop son truc, mais l'instinct de survie si. Elle pourra y réfléchir aussi. Décida Emma en attrapant son téléphone. 

-On arrive dans deux minutes. Prévint le brun. 

-Je fais un topo par message et je l'appelle juste après alors. Conclu la blonde, préférant éliminer cette piste en laquelle elle ne croyait absolument pas le plus vite possible. 

Poupées russesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant