13: Une obligation

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Je me réveille dans mon lit. Ma mère est assise à côté de moi. J'ai mal à la tête. Ma robe bleu trempée a disparu et je suis vêtue d'un vieux pyjama lapin. Super sexy ! À cette remarque je me rappelle que Brad est mon demi-frère et que je n'ai plus aucune raison d'être sexy. Le trou béant dans ma poitrine refait surface.

-Ma chérie, tu es réveillé ? Dit ma mère.

-Oui, enfin non, enfin pars s'il te plaît.

-T'es sûre que ça va ? Tu t'es évanouie en bas de l'entreprise après ce... ce fiasco, sous la pluie en plus donc on t'a ramenée à la maison.

-On ? Je dis d'une voix inquiète.

-Oui c'est Brad qui t'a trouvé allongée par terre. Il nous a appelé donc je t'ai ramené et couché. Il faut vraiment faire quelque chose pour ses cuisses, ce n'est pas possible, tu as envisagé de faire un régime ?

Non mais je rêve ! Je suis au bord du suicide et elle me dit que je suis grosse ! Et puis... Brad m'a encore sauvé, on dirait. Si jamais les parents apprenaient qu'il m'a déjà retrouvé allongée la veille mais dans son lit, avec lui. Non. Jamais. Il ne faut jamais qu'ils apprennent ça. Ce serait la fin du monde.

-Il est là ? Demande-je pour changer de sujet.

-Non, il est chez lui.

-Ok, pars maintenant.

Je suis soulagé quand elle passe la porte.

Je respire doucement et reprends mes esprits. Il faut que je me lève, que je soulage ma tête qui me fais souffrir. Il y a des médocs dans le tiroir d'en bas, dans le grand meuble hors de prix en chêne. Mais je sais qu'il faut que je descende, que je croise le regard de mon père assis sur le canapé du salon dans son peignoir noir tout doux et son cigare. C'est juste pour faire genre et étaler son fric je le sais.

Je lui en veux tellement, Je ne comprends pas comment il a pu faire ça. C'est une trahison, il avait une femme, belle, grande, chic, blonde, le portrait d'une femme idéal comme les filles les plus populaire et les plus prétentieuse du lycée : Les « bons plans ». Je suis honteuse de dire une chose pareille mais c'est tellement vrai. Ce ne serais pas une influenceuse sinon. Et lui, c'était un gars, brun, sûrement ténébreux qui avait l'habitude d'avoir ce qu'il voulait. C'était encore un jeune couple, bien assortit, un couple populaire et envié comme aujourd'hui. John et Jenny tel que Barbie et Ken. LE couple. Ils ont eu Alex à 20 ans. Après, je ne remets pas en cause la beauté de la mère de Brad, Carla devait être une femme incroyablement belle comme son fils... Mais tout de même.

J'ai un pincement au cœur quand je repense à lui, à son histoire, à notre histoire.

Enfin bref, il a dû briser le cœur de ma mère en lui annonçant ça, même si c'était il y a 16 ans...

Je me rappelle le jour où j'ai trouvé ma mère assise en pleure sur la terrasse et je l'ai réconforté comme j'ai pu. J'ai eu tort de le croire innocent. Il l'a bel et bien trompé mais il y a longtemps, avec la mère de la seule personne que je sois tombé amoureuse dès le premier regard. Je le sais, Brad, je l'aimerais toujours. Je le sais, jamais je ne pourrais passer à autre chose. C'est mon première amour. Il fait partie de ma vie, mais pas de la manière dont je voudrais, je me rappelle la sensation de sa bouche sur la mienne, de son souffle contre ma joue, de sa peau tantôt brûlante, tantôt glacée. À croire que c'est mon demi-frère et que c'est interdit.

Pourquoi est-ce que ça doit arriver à moi ? Il faut que je me reprenne en main, que je reprenne la situation, que je prenne le taureau par les cornes. Hors de question que je reste dans le flou. Je dois oublier cet aspect de cet homme. Que l'on fasse comme si de rien n'était et que je le redécouvre comme mon demi-frère.

Emma VanHurt    (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant