Acid Love ( Terminé)

Chapitre 27

Lucie

- Tu devrais quand même aller voir le médecin. Ça à l'air profond.
- T'inquiète Lucas, j'en ai vu d'autres. Je sais pas ce qu'il m'arrive en ce moment. Hier j'ai failli faire perdre ses cheveux à une mamie en oubliant de rincer sa permanente , lui raconté-je honteuse. Heureusement qu'elle m'a appelé à temps pour me dire que ça la piquait plus que d'habitude. Pff . Et sois content que ce soit mon doigt que j'ai coupé et pas ton oreille, rigolé-je.
- Ouais, c'est clair, pouffe-t-il. Un nez cassé et une oreille en moins, je me coltinerai plus que des moches. T'as failli me défigurer définitivement vilaine, me gronde-t-il en se penchant vers moi pour me tirer l'oreille.
- Et, dis ! Je suis pas une gamine, hein ?! Non mais, j'aurai dû te la couper finalement ! Vilain toi-même !

  Nous restons à discuter un petit moment. Je suis si contente qu'il soit venu au salon. Il ne m'en veut pas, et tout est clair entre nous. Samedi il était effectivement malade, un truc qu'il n'avait pas digéré la veille, ça me soulage. Maintenant je n'ai qu'une hâte, c'est de rentrer et d'entendre mon cher et tendre Tristan. Je regarde l'heure, il est 18h38. Faut que je me dépêche, je ne voudrai pas louper son appel. Je prends congé de Lucas , on se fait la bise et on se donne rendez-vous samedi au Abba.

19h00. Je tourne en rond dans mon salon, impatiente d'avoir des nouvelles de mon chéri.

19h10. Il va pas tarder à appeler, il a dit vers 19h00, donc il est dans les temps.

19h20. Bon 20 minutes c'est rien, il a peut-être été retardé au boulot. Faut que je trouve une occupation, sinon je vais péter un câble. La patience n'est pas ma vertu.

19h30. Toujours rien. Punaise mais qu'est-ce qu'il fout ? Et si je l'appelais moi ? Non attends encore un peu, il va croire que t'es désespérée, il a dit qu'il t'appellerait alors attends ! Mouais.

19h45. Trois quarts d'heure que je poireaute à me ronger les ongles, à psychoter, ça fait beaucoup quand même non ?! Je décide de lui envoyer un SMS, il y a peut-être un problème sérieux.

« Coucou Tristan, c'est Lucie. J'attends ton appel avec impatience. À tout de suite. Bisous »

Je ne laisse rien paraître de mon sentiment de panique dans ce message, allé j'envoie. L'accusé de réception arrive aussitôt, donc son portable fonctionne.

20h00. Toujours pas de réponse. Mais qu'est-ce qu'il se passe. Il a peut-être eu un accident. Faut que je l'appelle !

Je compose son numéro et ça sonne...ça sonne... et répondeur ! Quoi ? Au bout de seulement deux sonneries ? Je rappelle. Ça sonne à nouveau deux fois et je suis basculée sur le répondeur. Mais il fout quoi là ! Je rêve ou il me zappe là ?! Je tente une dernière fois quitte à lui laisser un message . Je tombe immédiatement sur la messagerie, il a coupé son téléphone !

«  Salut Tristan, je, euh, tu m'avais dit que t'appellerais vers 19h00 et comme il est 20h00 passé, je m'inquiète. J'espère que tout va bien. Appelle-moi... même tard. Bisous »

Je raccroche la boule au ventre. J'ai un mauvais pressentiment, et ma trouillonite qui est à son plus haut niveau d'alerte. Je passe la soirée à tourner en rond dans mon minuscule appartement à me demander pourquoi il ne m'appelle toujours pas. Je deviens folle.
Après m'être défoulée sur la télécommande de la télé pendant des heures, la fatigue m'emporte.

°°°

J'ai passé trois jours horribles à cogiter sur le pourquoi de son silence. J'ai encore envoyé deux SMS désespérés mais rien. J'ai appelé Greg pour être sûre qu'il ne lui était rien arrivé de grave, en lui demandant si Tristan n'avait pas de problème avec son portable car j'avais du mal à le joindre, histoire de ne pas lui dire ce qu'il se passait, et il m'a répondu que non et qu'il l'avait eu en ligne juste dix minutes avant moi. Je n'ai pas osé lui demander s'il venait ce soir, car il aurait compris de suite que quelque chose clochait. On verra ça tout à l'heure.
Henri a vu que ça n'allait pas et m'a laissée rentrer chez moi plus tôt. En plus avec cette coupure je ne faisais rien de bien. Ça a du mal à cicatriser à force d'être tout le temps en contact avec l'eau et les produits chimiques. J'aurai dû écouter Lucas. Il aurait peut-être fallu des points.
Je passe l'après-midi dans les boutiques pour trouver ce que je vais me mettre ce soir. Si il vient, il faut que je lui fasse regretter son comportement de mufle. Je me fais une raison, il s'est vraiment servi de moi. Quelle cruche je fais ! Croire que je mérite d'être heureuse, non mais, apparemment ma première leçon avec l'autre connard ne m'a pas suffit ! Il faut croire que je ne suis bonne qu'à être utilisée puis jetée. Ça me rappelle de douloureux souvenirs.