Acid Love ( Terminé)

Chapitre 36

Tristan

Putain de week-end de merde !

Moi qui espérait pouvoir lui expliquer pour Nathalie et m'excuser, voilà que même Greg n'arrive plus à la joindre. Comment je vais faire maintenant. Et ce Henri Grammont, putain, moi qui voyait les coiffeurs comme des femmelettes, j'ai failli faire dans mon froc quand il nous a chopés Greg et moi par le collet et presque soulevés du sol en même temps. Ni lui ni moi n'avons oser se rebiffer. Il est doté d'une force herculéenne ce type !

L'image de Lucie sur son lit d'hôpital, une perfusion dans le bras, son visage tuméfié, les bandages reviennent régulièrement me hanter. Quand je l'ai vue si fragile, mais vivante, putain, mes yeux piquaient. Bordel, j'avais envie de chialer de joie et de la prendre dans mes bras pour ne plus jamais la lâcher. Enfin, pendant quoi, vingt secondes, jusqu'à ce que son visage prenne cet air de dégoût. Elle me déteste, je l'ai vu dans son regard. C'est foutu, je n'arriverai jamais à lui parler pour mettre les choses au clair. Ça me fout les boules.

Pendant ma pause déjeuner, j'appelle Greg. Avec de la chance il a peut-être réussi à lui parler.
- Salut vieux !
- Hey Tristan ! Quoi de neuf ?
- Rien. Alors t'as des nouvelles toi ?
- Non, elle ne répond toujours pas, je tombe systématiquement sur son répondeur, dit-il dépité. Et j'ai appelé l'hosto ce matin, mais elle n'était plus là. Elle est rentrée chez elle m'a-t-on dit à l'accueil. J'y suis allé mais, soit elle n'est pas chez elle, soit elle ne veut pas m'ouvrir.
- Putain Greg, t'es ma seule chance d'arranger les choses avec elle. Comment je vais faire si même toi elle ne te pardonne pas ! M'énervé-je tout seul.
- Ouais ben, tout ça c'est de ta faute ! Ça me rend malade cette histoire. Si t'avais pas été si con, on n'en serait pas là. Surtout moi! m'engueule-t-il. T'as vu dans l'état qu'elle s'est mise ?! Je l'avais jamais vu comme ça ! Et elle ne m'avait jamais crié dessus avant. Je te préviens que je vais tout faire pour me faire pardonner ma maladresse d'avoir amené Nath avec nous, mais en ce qui te concerne, tu te démerdes !
- T'es pas sérieux ?! Bordel, Greg, elle ne veut plus me voir. Je vais faire comment sans toi ? Le supplié-je.
- Je lui expliquerai pour Nathalie parce qu'il y a des chances qu'elles se croisent dans l'avenir...
- Quoi? le coupé-je. Toi et Nathalie ? Dis-je ébahi.
- Ouais, dit-il gêné. On va se revoir, alors je vais lui dire que c'est ta cousine mais je ferai rien de plus. Je me suis assez mêlé de votre histoire et pour l'instant ça n'a apporté rien de bon. Lucie est malheureuse, Lucas fait la gueule, et pour couronner le tout, elle m'en veut à moi ! Tu.te.démerdes.tout.seul !
- OK. Bon, préviens-moi juste quand tu lui auras dit pour ma cousine.
- D'accord, mais rien de plus.
- OK. Je dois y retourner, à plus vieux, et... désolé pour tout ça.
- Ouais à plus.

C'est vraiment la galère. J'ai beau me dire que j'en ai rien à foutre, que j'ai qu'à m'en trouver une autre, y a pas moyen. Je pense à elle tout le temps. Quand je monte dans ma caisse, je la vois assise à côté de moi, ma main sur sa cuisse et sa main sur la mienne. Quand je rentre chez moi, je l'imagine sur mon canapé à m'attendre, et me sauter dessus pour m'embrasser, alors qu'elle n'y a jamais mis les pieds. Quand je vais prendre une douche... oh putain, elle m'a ensorcelé, c'est pas possible ! Je me tape la tête avec mes poings, essayant de faire sortir toute cette merde de ma tête, mais y a rien à faire. Elle est partout , tout le temps , même ici à cent bornes de chez elle. Je deviens cinglé. Et cette boule qui reste coincée dans ma gorge et mon estomac. Faut que je me change les idées. J'irai à la salle de sport après le boulot me défouler sur des sacs.