Chapitre 37

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Lucie

Depuis ma sortie de l'hôpital lundi matin, Henri s'occupe de moi. Il a fermé le salon rien que pour moi. Mes maux de tête ont disparus, par contre j'ai toujours une tronche de boxeuse. Mon œil au coquard a viré dans des tons jaune-verdâtre, c'est horrible ! Mon genou me fait encore mal mais j'arrive à me déplacer sans problème. C'est pourquoi j'ai demandé à Henri d'aller ouvrir le salon aujourd'hui, il ne faut pas qu'il rate un chiffre du vendredi. Je vais rentrer chez moi.

Quand j'arrive sur mon palier, après une ascension longue et quand même douloureuse faute d’ascenseur, mes yeux s'agrandissent. Tout le couloir est rempli de bouquets de fleurs. Je cherche mes clés dans mon sac toute tremblante, n'osant pas regarder de qui elles proviennent quand la porte de ma voisine s'ouvre.

- Ah ben vous revoilà enfin ! C'est plus possible ce bordel là, atchoum ! Fait-elle semblant d'éternuer en désignant les fleurs. Je suis allergique alors vous seriez bien gentille de mettre tout ça chez vous ! Merci !

Là-dessus elle claque sa porte. Quelle connasse ! Sale jalouse ! Je lui tire la langue même si elle ne peut plus me voir. Je regarde autour de moi, et punaise y a en a des dizaines, des roses, des lys, des œillets et des fleurs dont je ne connais pas le nom. Du rouge, du rose, du blanc, du vert, toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et un parfum extraordinaire.

Une fois ma porte ouverte, j'entreprends de mettre tous ces bouquets dans mon salon. J'en prends un au hasard et lis la carte qui l'accompagne, la curiosité m'emportant. Oh ! Elle est de Lucas !

« Pardon. Je suis aussi coupable que toi. Donne-moi de tes nouvelles. Nos sorties et nos discussions me manquent. Je ne veux pas qu'on reste fâché. Bise. Lucas »

Oh qu'il est mignon. Moi aussi il me manque. Il faudra que je l'appelle pour le remercier... ah crotte, j'ai plus mon portable et je ne connais pas son numéro. C'est trop la merde, y a que Greg qui le connait et lui grrr...

Allé, j'en attrape un autre au hasard. Et bien, je suis plus appréciée que je ne le pensais. C'est Mamie « pink ».

«  Bon rétablissement. Revenez-nous vite, j'ai vu un violet électrique qui me tarde d'essayer ! »

Incorrigible cette madame Buisson !

Après ces deux cartes, ma joie et ma bonne humeur sont revenues. Je vais pas m'arrêter en si bon chemin ! Allé une autre, je suis toute excitée, comme si c'était un calendrier de l'Avent ! Hop, j'ouvre la suivante et, aïe, c'est de Greg. Est-ce que j'ai envie de savoir ce qu'il a à dire ??  Allé vas-y t'en crèves d'envie ! Oui, il me manque, c'est pas possible, mais il m'a tellement déçue. Voyons :

« Coucou ma Lucie, pardon encore pour dimanche, mais ce n'était pas pour te faire souffrir. Il faut que je te parle, c'est trop long à expliquer sur une carte. Tu me manques. Bisous. »

Mouais, mais non, je veux pas t'entendre ! J'en prends une autre, et rebelote encore Greg.

« Lucie, pourquoi tu ne réponds plus à mes appels, il faut que je t'explique pour Nathalie ! »

Direct je déchire la carte de rage. Il ose encore citer son nom à cette « Barbie » de pacotille ! Il est vraiment devenu con ma parole ! J'hésite à en lire une autre, du coup. Plusieurs bouquets, dont les plus jolis, n'ont pas de carte. Je me demande de qui ils peuvent provenir. Certainement de voisins compatissants, je suppose. Je suis vraiment bien entourée !!
Je trouve encore deux cartes dans les bouquets. Encore une autre de Greg, ça fait trois bouquets, il s'en veut énormément apparemment. Je me sens presque obligée de la lire.
«  Pardon pour hier, j'ai été maladroit, mais ne me repousse pas. J'ai eu si peur de te perdre. Ma petite sœur. Bisous de ton Grégounet. »

Acid Love ( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant