Ma fourchette ne fait que traverser mon assiette et revenir sans jamais toucher à ce qu'il y a à l'intérieur. On pourrait penser que je n'ai pas faim ou que je n'ai jamais été attirée par les petits-pois- même si cela est un peu le cas... Mais en vérité c'est juste le simple regard de cette fille posé sur moi depuis le début du repas qui me dérange.
Elle me foudroie du regard, comme si c'était moi la méchante dans l'histoire. Est-ce qu'elle se rend compte à quel point c'est une putain de garce ? Je suis certaine qu'elle a un manque dans sa vie et qu'elle cherche à le faire payer aux autres; et même si ils n'y sont pour rien. Pas de chance, c'est tombé sur moi en ce moment.
Le silence est pesant dans la grande pièce, illuminée par le soleil de midi. Personne n'a osé parlé depuis l'incident de tout à l'heure. Juste mon kidnappeur qui est venu me demander de m'installer à table avec eux. Il se serait passé quoi si j'avais refusé ? De toutes façons, la garce m'intimide bien trop avec ces yeux de vipères pour que je ne mange quoique ce soit...
- Tu ne manges pas ? Me demande l'homme à ma gauche.
Assis au bout de la table, on dirait qu'il est là juste pour dominer cette pièce. Enfin, c'est chez lui donc il est un peu le maître, ici. Je pense aussi que son charisme y est pour quelque chose...
- Je n'ai pas très faim, je répond en baissant les yeux sur mon assiette.
Lisa étouffe un petit rire nerveux, qui me donne encore plus envie de partir en courant. Je n'ose même plus la regarder, par peur de rencontrer une nouvelle fois, son regard sadique.
Ma joue est encore engourdie depuis tout à l'heure. Non pas à cause de la gifle mais plutôt parce que je suis restée près de deux heures avec de la glace sur mon visage.
J'aperçois du coin de l'œil, mon ravisseur se lever de sa chaise. Je pensais qu'il allais chercher de l'eau dans la cuisine ou un truc comme ça mais il prend mon verre ainsi que mon assiette pour disparaître dans la cuisine.
- Suis-moi, me dit-il par dessus son épaule.
Je me lève à mon tour en prenant soin de ranger ma chaise mais Lisa m'interpelle :
- Fais gaffe, salope, me siffle t-elle en plantant son couteau dans son cordon-bleu.
Mon cœur s'accélère mais je préfère ne rien lui répondre. J'arrive dans la cuisine où mon assiette est posée sur la table. Je lance un regard interrogateur à l'homme qui se tient debout, bras croisés face à moi. Je m'assoie quand il se décide enfin à parler :
- Tu crois que je n'ai pas compris pourquoi tu ne mangeais pas ?
Je reprend ma fourchette, au moins pour avoir l'air occupée et ne pas paraître statique devant lui. J'en profite pour enfin glisser quelques petits-pois dans ma bouche.
- Tu ne m'a toujours pas dit pourquoi elle t'avait giflé ? Continu-il.
- Elle te l'a forcément dit, je répond. Tu cherches juste à avoir une version différente de la sienne pour te prouver que ta copine a toujours raison.
Je tourne la tête en direction de la salle à manger où se trouve Lisa. Malgré la distance entre la cuisine et elle ainsi que la grande vitre qui sépare les deux pièces, j'ai un doute sur le fait qu'elle puisse nous entendre.
Clément rigole en prenant une chaise. Il la tourne à l'envers pour poser ses coudes sur le dossier et s'asseoir juste à côté de moi. Mon cœur accélère à nouveau face à cette proximité.
- Donc elle t'a dit que nous étions ensemble ? Me demande t-il.
- Hum... Oui, je répond timidement. Pourquoi ?
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𝙎𝙩𝙤𝙘𝙠𝙝𝙤𝙡𝙢 {En Cours D'écriture}
Gizem / GerilimLe syndrome de Stockholm correspond à un aménagement psychologique d'une situation hautement stressante, dans laquelle la vie de l'agressé (otage, victime) est en danger. L'apaisement de leur angoisse est trouvée dans l'identification à l'agresseur...