I've turned into a monster. [French]

Chapter five.

Partie 2

Je ne me souviens pas de l'accident. Tout ce dont je me souviens, c'est que Caroline et moi étions en train de parler. Enfin, parler... Surtout en train de s'embrouiller, comme d'habitude. Cette fois, je ne sais pas trop pourquoi, mais la dispute m'a vite énervé et en essayant de contenir ma colère, j'ai appuyé sur l'accélérateur. J'étais, comme qui dirait, aveuglé par ma colère et je n'ai pas vu le camion arriver. Je me suis réveillé à l'hôpital, Sam à mes côtés. Je me suis redressé. Il m'a regardé et m'a sourit.

« - Où est Caroline ? » ais-je demandé.

Le sourire de Sam s'est effacé. J'ai pensé au pire. Je me suis levé en entendant Sam qui me disait de me recoucher puis je suis sorti de ma chambre et j'ai cherché celle de Care. Quand je l'ai enfin trouvé, je l'ai vu, allongée, en train de dormir, comme un ange. Je suis resté avec elle un moment avant qu'une infirmière vienne me chercher pour me remettre dans ma chambre pour me changer et rentrer chez moi. Tout ce que je voulais, c'était attendre qu'elle se réveille pour que je puisse me faire pardonner. Habituellement, je n'ai pas envie de me faire pardonner ou alors pas à ce point là mais cette fois-ci...

« - Dean, grouille, on a du pain sur la planche.

- Et Caroline ?

- Quand elle sera réveillée, on sera les premiers à le savoir.

- Sam, restons ici.

- T'es fou ? Si on reste ici, on risque d'attendre et te connaissant, ça ne marchera jamais. Surtout qu'on a du boulot à faire. »

Je soupire. Tant pis, il ne veut pas comprendre. J'enfile ma veste après m'être habillé puis je vais vers l'accueil pour signer une sorte de décharge. Là, je vois plusieurs infirmières courir vers le même endroit. J'entends un bip continu. Sam me tient le bras. Il a compris ce qu'il se passait. Moi, je ne suis pas sur mais j'ai bien une idée. Je reste planté là, impossible de bouger. Les infirmières courent partout, viennent et repartent, l'hôpital s'active. De là où je suis, je ne vois pas grand chose. Je vois la chambre mais les volets sont tirés. J'arrive à voir la chevelure blonde de Caroline et la blouse verte des médecins qui sont autour d'elle. C'est là que j'ai compris. Elle est en train de partir. Elle est en train de m'abandonner. De nous abandonner. Encore une fois, j'ai tout fait foiré. J'ai encore perdu quelqu'un qui compte énormément pour moi. J'en ai marre de m'attacher aux gens et de finalement tous les perdre. Surtout quand c'est de ma faute. J'aurais tellement voulu lui présenter mes excuses. Pour tout ce que je lui ai fais subir. J'aurais aimé changer tout ça. J'aurais aimé qu'elle ait une vie normale. Une infirmière vient vers nous, et nous présente ses condoléances. Elle me regarde dans les yeux, en faisant semblant d'être triste pour nous. A quoi ça sert qu'elle fasse semblant ? Elle ne la connaissait même pas. Je sors de l'hôpital, seul et claque les portes en sortant. Je me réfugie dehors, dans un coin, je ne sais où et je me suis attaqué à ce qu'il se trouvait sur mon chemin, c'est à dire un arbre. J'extériorise ma rage du mieux que je peux, peu importe si ma main me lâche. J'entends la voix de Sam qui m'appelle au loin puis, sa voix se rapproche petit à petit. Il m'attrape le bras et me tire pour m'éloigner de ce pauvre arbre.

« - Calme toi Dean, calme toi !

- Comment veux-tu que je me calme bordel ?! T'en a pas marre de perdre des proches tout le temps ? Moi oui. Le pire dans tout ça, c'est que, cette fois, je ne peux me venger sur personne puisque c'est totalement de ma faute. J'ai causé sa mort et toi tu me demande de me calmer ?!

- Tu la connaissais à peine.

- Non Sammy. Je ne la connaissais pas à peine. Je la connais depuis le lycée. Tu te souviens de ce lycée où tu était populaire et moi non ? Tu te souviens de cette jeune femme blonde que je voyais ? C'était elle. C'était Caroline. J'ai été un vrai salopard avec elle et j'ai tenté de me racheter quand je l'ai pris en stop la dernière fois sauf qu'elle ne voulait rien entendre et on s'est disputés, encore. J'ai pas vu le camion arrivé Sam, j'ai tout fais foiré.