Chapitre 29

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"Oli... Il a eu un accident... Il est à l'hôpital..."

Après quelques secondes, mon cerveau prend enfin conscience de ce que Cassandre vient de me dire. Je me lève d'un bond, avec l'impression que mon coeur chute brutalement dans ma poitrine.

"Je... J'arrive, Cassandre, d'accord ? je dis de la voix la plus calme dont je suis capable en cet un instant.

- Oui... Merci..."

Je l'entends pleurer à l'autre bout du téléphone, je peux sentir à quel point elle est paniquée.

Elle me donne l'adresse de l'hôpital d'une voix secouée de sanglots, et après lui avoir assuré que j'arrivais aussi tôt que possible, je raccroche mon téléphone. Aussitôt, je me précipite dans l'entrée, enfile mes chaussures et une veste, attrape mon sac -toujours plein du nécessaire cas d'urgence- et sors de chez moi. Je cours presque jusqu'au métro et, pendant tout le trajet, j'entends mon cœur battre à toute vitesse dans ma poitrine. Heureusement, l'hôpital que m'a indiqué Cassandre n'est pas loin de chez moi, et j'y arrive environ un quart d'heure plus tard.

Je parcours rapidement l'entrée du regard, et mon cœur se serre en voyant Cassandre qui m'attend, appuyée contre un mur. Elle a les yeux rouges, et semble lutter contre un nouveau flot de larmes. Je m'avance vers elle, et elle lève les yeux vers moi. Elle ouvre la bouche, mais elle semble incapable de dire quoi que ce soit. Je lui adresse un petit sourire et lui tends mes bras. Immédiatement, elle s'avance vers moi et me serre dans ses bras en fondant en larmes.

"Ça va aller, je lui dis doucement, sans réussir à trouver de mots plus rassurants."

Elle acquiesce, bien qu'elle n'ait pas l'air convaincue, puis je lui demande :

"Il est dans quelle chambre ?

- 307."

Elle me guide à travers les couloirs de l'hôpital, tous semblables, tous blancs et froids. Elle pousse la porte de la chambre (qui, elle aussi, est blanche), et mon coeur se brise en mille morceaux à la vue d'Olivio. Allongé dans ce lit, recouvert par un drap -blanc-, on pourrait presque croire qu'il est simplement endormi. Mais les aiguilles plantées un peu partout dans son bras prouvent le contraire.

Cassandre, sans plus s'occuper de moi, s'assied sur une chaise, installée aussi proche de lit qu'il est possible de l'être. Elle prend la main de son petit-ami dans la sienne et, les yeux pleins de larmes et d'inquiétude, elle se met à fixer son visage. On dirait qu'elle lui parle, dans sa tête, qu'elle le supplie silencieusement de se réveiller. C'est sûrement ce qu'elle est en train de faire, d'ailleurs.

Quand je détache mon regard d'Olivio, je me rends compte qu'il y a une autre personne que je n'avais pas remarquée dans la pièce. Florian, affalé sur un petit canapé, a plongé la tête dans ses mains. Il a l'air d'être en train de pleurer.

J'ai d'abord un élan de colère en le voyant, mais il disparait rapidement. Je sais à quel point il aime son frère, et si c'est dur pour moi de voir Oli inconscient dans cette chambre d'hôpital, ce n'est rien en comparaison de ce que lui doit ressentir.

Hésitante, je m'approche de lui et m'accroupis près du canapé, posant doucement ma main sur son bras. Il relève la tête avec un léger sursaut et ses yeux s'écarquillent quand il me voit. Ils sont rouges, mais je ne vois aucune larme dedans. Il est trop choqué pour pleurer. Je connais ça.

"Yasmine... murmure-t-il, semblant presque incrédule de me voir là."

Mon coeur se serre à l'entente de sa voix brisée.

"Je suis désolé... me dit-il, tellement doucement que je manque de ne pas l'entendre.

- Moi aussi je suis désolée, je réponds."

Silently (Fanfiction Bigflo et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant