Silently (Fanfiction Bigflo et Oli)

Chapitre 2

"Nan, sérieux ? hallucine Agathe en me regardant avec des yeux ronds.

- Mais si, je te jure ! je signe en riant de la tête qu'elle fait.

- Mais t'es trop débile ! s'exclame-t-elle.

- Eh mais... je commence à protester.

- Y'a pas de mais ! me coupe-t-elle. T'aurais pu avoir... je sais pas moi, une photo, un autographe sur un de tes cahiers, n'importe quoi... Mais non ! T'es partie, comme ça !"

Elle semble tellement désespérée que j'éclate de rire -silencieusement, bien sur.

"Et en plus tu ris, soupire-t-elle avant d'éclater de rire à son tour. J'en ai marre de toi, Yasmine.

- Mais non, tu m'aimes ! je réponds en lui envoyant un bisou imaginaire. La preuve, tu es encore ici à m'écouter !"

Elle reste encore longtemps après que je lui aie raconté ma rencontre avec Florian Ordonez, à discuter avec moi de tout et de rien, nous rions de certaines personnes que nous trouvons ridicules et nous hurlons Demain de Bigflo et Oli tout en bondissant dans ma chambre.
« Oh, je suis vraiment désolée, me dit-elle à un moment en regardant sa montre, je dois y aller, j'ai un rendez-vous chez le dentiste dans une heure !

- Aïe... je signe, compatissante. Bonne chance alors...

- Mouais, grimace-t-elle... Pour l'instant j'ai juste envie de me planquer dans mon lit... Je déteste aller chez le dentiste ! »

Elle réfléchit une seconde puis ajoute, ce qui me fait rire :

« En fait, je déteste le dentiste tout court... »

Nous rigolons un peu, puis elle part, me laissant seule dans mon appartement. Je reste quelques secondes plantée là, sans rien faire, juste  à fixer la porte. Puis je soupire et jetez un coup d'oeil à l'horloge digitale accrochée au mur. 14h07. Je m'affale sur mon canapé en réfléchissant à ce que je vais bien pouvoir faire pendant tout l'après-midi, mais rien ne me vient. Je m'ennuie d'avance...

Je soupire à nouveau et allumé la télé en remuant sur le canapé, espérant tomber sur quelque chose d'intéressant. Ou du moins de pas trop nul...

Je me mets à somnoler devant la pub puis, au bout de dix minutes d'un film policier dont j'ai déjà deviné la fin, les yeux se ferment automatiquement et je m'endors ou de bon.

" "Yasmine Tessier ? appelle le docteur dans la salle d'attente.

- Allez viens, ma chérie, me dit doucement ma mère en se levant."

J'acquiesce en sautant de mon siège. Ma mère l'attrape par la main et nous suivons la jeune femme dans son cabinet.

"Allez-y, nous dit-elle en indiquant deux fauteuils devant son bureau."

Ma mère et moi nous asseyons puis elle commence à parler.

"Alors, me dit-elle en souriant gentiment, Yasmine, quel âge as-tu ?"

Ma mère ouvre la bouche pour répondre, mais le docteur la coupe.

"Non, je veux que ce soit elle qui me réponde.

- Mais... commence à protester ma mère."

Elle se tait devant le regard sévère du docteur, puis leurs regards à toutes les deux se tournent vers moi. Timidement, je montre six doigts.

"Six ans, dit le docteur. D'accord/ Moi je suis le docteur Jacquin, mais appelle moi Hélène, ok ?"

J'acquiesce.

"Super ! Bon, alors, Yasmine, le problème c'est que tu en parles pas, on est d'accord ?"

J'acquiesce à nouveau.

"Mais tu veux parler ?"

Nouvel acquiescement.

"Ok. Bon, on va faire quelques examens, d'accord ?"

Je fronce les sourcils tandis qu'une image de seringue s'affiche dans mon esprit.

"Ça ne fait pas mal, promis, ajoute-t-elle, devinant ma pensée."

Je soupire et fais encore une fois "oui" de la tête.

Elle me fait passer tous les tests, puis nous retournons nous asseoir dans son bureau.

"Alors ? demande ma mère d'un air inquiet.

- Bon... commence le docteur Hélène. Je suis vraiment désolée mais à cause du... du traumatisme qu'elle a vécu, Yasmine a réellement perdu sa voix et...

- Mais comment est-ce que c'est possible ? s'écrie ma mère, presque hystérique.

_ Eh bien, en fait, techniquement, elle pourrait parler... Je veux dire par là que ses cordes vocales sont intactes. Seulement, la peur a déclenché dans son cerveau une sorte de blocage qui l'empêche de parler, même si elle le veut...

- Et, demande ma mère d'une voix étranglée, comme si elle retenait des larmes, est-ce qu'il y a un moyen de... de "débloquer" ?

- Oui... répond le docteur Hélène. Mais je préfère vous le dire tout de suite, c'est rare. Très rare.

- D'accord..."

Je détourne le regard de ma mère et fixe mes chaussures qui n'atteignent pas encore le sol depuis le siège sur lequel je suis assise. Ni elle ni le docteur ne me parlent. Elles pensent sûrement que je suis trop petite pour comprendre. Mais elles se trompent. J'ai tout compris.

J'ouvre la bouche et essaie de toutes mes forces de parler à ma mère, de lui dire que je suis là. Mais aucun son ne sort.

Sans que je puisse faire quoi que ce soit, mes yeux se remplissent de larmes et je commence à pleurer. Sans bruit. Ni ma mère ni le docteur ne se tournent vers moi pour me réconforter? Ce n'est pas de leur faute. Elles ne savent pas.

Elles ne savent pas que je pleure. Elles ne savent pas que je comprends tout ce qui se passe. Elles ne savent pas que mon père et ma petite soeur me manquent terriblement.

Alors je replie mes genoux contre ma poitrine et, à l'intérieur de moi, je m'effondre. Je me brise.

Je tombe.

Silencieusement."

Je me réveille, les joues pleines de larmes. Je les essuie doucement avec ma manche. J'aimerais oublier cette époque horrible. Cette époque où j'étais seule, enfermée dans mon silence...

Je me lève du canapé en prenant une grande inspiration. Je vais dans la cuisine et me sers un verre de sirop de citron pour chasser les dernières bribes de souvenirs. Je prends mon verre et m'assois sur la chaise de mon bureau en sortant mon téléphone de ma poche.

J'ai reçu deux notifications. Je me mets à siroter ma boisson distraitement en regardant ce que c'est.

bigflo_real vous suit

bigflo_real vous a envoyé un message

Heyy ! :)

J'espère que vous allez bien !

Désolée, je n'ai pas posté cette semaine, mais c'est parce que j'étais à Rome ;) Il faisait super chaud !

Bref, j'espère que ce chapitre vous a plu !

Bisous !