Première fois

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     Il passa sa main sur mon visage et embrassa mes lèvres des siennes.

Dans l'atmosphère glaciale du la nuit, tous deux recherchions la chaleur de la bouche de l'autre, nos lèvres serrées, rassurées du bouillonnement brûlant de ce baiser.
Je rapprochai mon corps du sien alors qu'il passait sa main autour de ma taille. Ses bras musclés, définitivement ceux d'un guerrier, partageait sa chaleur avec moi en m'enlaçant alors que notre timidité l'un pour l'autre disparaissait peu à peu. Notre baiser s'intensifia, alors que nos langues se faufilaient hors de nos bouches pour se rejoindre, comme deux amants se retrouvant après une longue séparation.
Nos chaleurs corporelles commençant à se baser l'une sur l'autre, il intensifia encore notre baiser en donnant de léger mouvements de tête, chaque fois plus pénétrants. Mes mains derrière son cou, j'acceptais son rythme, parfois en prenait possession, jusqu'à ce qu'à son tour il le refasse sien.
Nos ébats semblèrent durer une éternité.
Je retirai ma bouche lentement, mordillant quelques instants ses lèvres avant de rompre le contact si intime que nous avions.
Il fit une légère moue et, bien que déçu en apparence de cette séparation, il me caressa tout de même le visage de toute la tendresse qu'il pu me donner, tout en appuyant son front contre le mien. Je lui rendit cette douceur en passant ma main le long de ses jambes et en remontant sur son torse.

« Je ne te connais pas mais c'est comme si c'était le cas depuis longtemps... » me lança-t-il avec sa voix hypnotique.

L'expression d'étonnement sur mon visage lui décrocha un petit sourire.
Il saisit mes hanches avant de me positionner à califourchon sur ses jambes. C'était assez inattendu, je dois le dire, mais pas pour autant désagréable. Toutefois, toutes ces choses me dépassaient.

« Je dois te le dire, je n'ai jamais été avec un homme. » lui avouais-je.

Il n'eut pas l'air surpris, ou en tout cas ne le montra pas alors qu'il commençait à embrasser mon cou, faisant monter en moi une vague de chaleur, différente de tout à l'heure.

« Moi non plus. » finit-il par dire.

***

Nous fûmes soudain surpris par les chants paillards de deux gros vikings chancelants sous l'effet de l'alcool.

« Tu as les mêmes pensées que moi? » lui questionnai-je à l'oreille.

Il acquiesça.

« Alors suis-moi. »

Après un moment de suspense, il finit par accepter mon offre et me suivi dans une vieille grange vide. Nous nous couchâmes sur un lit de paille.

Face à face, les yeux dans les yeux, nous entamâmes la discussion, serrés l'un contre l'autre par ce froid hivernal.

« Dis-moi sincèrement, notre baiser tout à l'heure, l'as-tu apprécié? Je veux dire, à tu ressenti du plaisir? » demandai-je.

Il sembla réfléchir un moment avant de se décider à me répondre.

« Mmm... Probablement? »

Il y eut un moment de silence. Mais pas le genre de silence qui implique un malaise. Plutôt un silence consenti, comme si chacun acceptait que l'autre ne parle pas. Puis nous nous mîmes à rire. Un rire complice.
Et le silence repris le dessus, cette fois-ci pesant, un silence d'attente, un blanc gênant.

Mais enfin, il brisa ce silence d'or.

« S'il te plaît, embrasse moi une nouvelle fois. »

Je relevai ma tête et rougis de confusion. En réalité, au plus profond de moi, j'attendais qu'il me le demande. Les mots résonnants dans le silence de la grange, sur le lit poussiéreux de paille étendu sur le sol, je m'assis sur son bassin, pris sa tête entre mes mains et déposai mes lèvres contre les siennes. Nous restâmes immobiles pendant quelques instants, assommés par ce baiser, puis lentement, il prit ma tête entre ses mains et resserra ses lèvres des miennes, réinstaurant le tempo de notre baiser précédent. Cependant, cette fois-ci, je le sentais plus fragile, comme s'il se retenait de m'embrasser.
Je quittai le contact de ses lèvres.

« Laisse moi te toucher. » lui chuchotais-je.

Le visage embrumé par le baiser et une légère surprise dans le regard, il fit un signe d'accord avec sa tête avant de placer ses mains sur mes hanches. Je défis son haut lentement, rendant le geste le plus sensuel possible afin qu'il profite le plus de l'instant. Bientôt, son haut en cuir laissait place à un torse parfaitement défini.
Alors que ma main commençait à faire des va-et-vient sur son torse, en suivant chaque trait de ses muscles si parfaits, il entama lui aussi un parade de caresses le long de mon dos et mon tronc. Sous ma paume, une chose ne mentait pas: les battements violents de son cœur.

Ainsi se déroula ma dernière nuit de liberté, dans la pénombre de cette nuit d'hiver.

A story of love and swords - Ivar x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant