𝟕.𝟏 𝐂𝐨𝐧𝐬𝐭𝐚𝐧𝐭𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐚𝐝𝐢𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧

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En média Rilès - Should I

« Je tournais en rond . J'attendais. Quelqu'un, quelque chose, un soulagement, une déception.
Une histoire »

Anna Gavalda

Il est sept heures, le réveil sonne, comme tous les matins

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Il est sept heures, le réveil sonne, comme tous les matins. Et comme tous les matins, je n'ai qu'une envie : me rendormir. Pas seulement à cause de la flemme qui s'abat sur moi comme un coup de massue mais aussi car je sais exactement ce qui m'attends. Oui, j'ai beau changer de lycée assez régulièrement, le principe reste le même partout. Je me prépare, j'erre sans but dans les innombrables couloirs, assiste à des cours dont je n'écoute pas un traître mot et recommence. J'ai la détestable impression que ma vie ne constitue qu'une seule et même journée qui se répète encore et encore en boucle.

Le problème avec l'être humain, c'est qu'il souhaite toujours ce qu'il n'a pas. Éternellement insatisfait, constamment hermétique aux désirs simples de la vie. Et cette excessive soif de plus, toujours plus. Moi je n'en demande pas tant, tout ce que j'aimerais, c'est qu'on me foute la paix. Mais c'est impossible, ils sont toujours là, que ce soit les professeurs, les élèves ou mes propres parents. Ils pointent du doigt tout ce qui ne va pas, espérant que cela provoque une sorte d'étincelle magique qui répare tout.

Devinez quoi ? Énoncer un problème à voix haute pour la centième fois n'aide en rien à le résoudre. Si moi je suis en mesure de comprendre ça, tout le monde devrait en être capable. Mais non. Car encore une fois, leur logique marche parallèlement à la mienne.

J'ai l'impression d'être perdu dans un univers trop grand pour moi. Trop de politiquement correct, au dépit de l'indulgence, trop de choses à réussir, pas assez à découvrir. Trop d'interdictions restrictives qui calcinent nos libertés. Trop de normes, et pas assez de différence. Oui, je vois bien que je ne suis pas comme tout le monde, et oui, je me sens comme un extraterrestre appartenant à une autre planète. Mais je ne changerai pas pour vous.

Ça, ils ne comprennent pas.

Moi, j'ai baissé les bras depuis longtemps. J'ai arrêté de jouer à l'usurpateur dans le but de me faire accepter et de me forcer à répéter ces exercices de politesses inutiles. Dit bonjour le matin, au revoir le soir, merci, s'il-te-plaît.

Je ne comprends pas.

Pourquoi souhaiter à quelqu'un une bonne journée quand je n'en pense pas un mot ? Le jour où je mettrais vraiment des sentiments derrière ces paroles, ils deviendront transparents. C'est ça, pour moi la politesse. C'est dire des choses que l'on ne pense pas pour que quand on les pense, on ne les dise pas.

Le problème de ce monde, c'est qu'il cherche des réponses avec sa tête, lorsqu'il devrait faire confiance au cœur. On calcule, on prévoit, on informe, alors qu'on ferait peut-être mieux de se laisser guider de temps en temps. Leurs règles me freinent et me frustrent et l'art et la seule échappatoire que j'ai trouvé pour échapper à cet enfer.

𝐋𝐞𝐬 𝐄́𝐭𝐨𝐢𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐞 𝐥'𝐨𝐧𝐭 𝐏𝐫𝐨𝐦𝐢𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant