𝟐.𝟐 𝐆𝐥𝐚𝐝𝐢𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬

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« Je n'ai pas pleuré, aucune larme. Pourtant, à l'intérieur, j'ai été noyée. »

Lorsque je me réveille dans un lit d'hôpital, un peu plus tard, mon premier réflexe est de me redresser avec stupeur

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Lorsque je me réveille dans un lit d'hôpital, un peu plus tard, mon premier réflexe est de me redresser avec stupeur. Ma mère pose le magazine qu'elle était en train de feuilleter et me sourit, avant d'appuyer sur un bouton pour appeler l'infirmière. Sa vision calme aussitôt les battements effrénés de mon cœur, pour laisser place à une douleur lancinante dans ma tête.

— Qu'est-ce qui se passe ? demandé-je la bouche sèche.

Mon encéphale me fait un mal de chien, et la migraine qui s'en est emparé me donne l'impression que deux mains de fer s'amusent à me compresser le crâne. Mon père pénètre soudainement dans la pièce, suivit du personnel médical. Il lance un pouce en l'air à mon intention.

— Alors, comment tu te sens champion ? Il ne t'a pas loupé ce malabar !

Le son de sa voix forte et claire semble me déchirer les tympans et envoie une nouvelle vague de douleur droit dans ma tête. Je grimace et ferme les yeux, attendant que la morsure brûlante se diffuse. Sa réflexion fait également naître bon nombre d'interrogations. Mais de quoi parle-t-il donc ?

— Vous avez une commotion cérébrale, c'est une légère forme de traumatisme crânien, m'annonce le médecin, d'une voix bien plus douce. Il est fréquent que les patients souffrent d'une amnésie post-traumatique, aussi si vous ne vous souvenez pas des circonstances du choc, ne vous affolez pas. Vous risquez peut-être également de subir quelques syndromes post-commotionnel tels que des maux de têtes, des vertiges, des troubles de la vision, du goût, de l'odorat et de l'audition. Il est aussi possible que vous montriez une perturbation du sommeil, des pertes de mémoire...

— Et des difficultés de concentration, je sais, finis-je à sa place.

Ma mère m'assène un regard courroucé et je me passe la main sur le visage en laissant échapper un soupir.

— Bien, je vois que ce n'est pas la première fois, constate le docteur. Dans ce cas, vous savez déjà qu'un temps de repos de minimum quarante-huit heures après la disparition des symptômes est nécessaire. Cette période sera plus longue en raison de vos antécédents.

J'arrête d'écouter à partir de cet instant. À quoi bon ? Je sais déjà ce qu'il va me dire, qu'il ne faut pas sous-estimer ce genre d'accident qui peut se révéler très grave, que la reprise doit se faire par palier, qu'au moindre signe inquiétant, il me faut revenir à l'hôpital, bla, bla, bla...

Il a peut-être fait des années d'études, mais il n'y connaît rien en football. Nous sommes vendredi soir, je me reposerais samedi et dimanche, et serais de retour sur le terrain lundi pour l'entraînement. Il n'y a pas de négociations possible. J'imagine que j'ai d'ailleurs dû me blesser au match. Je continue de ressasser les récents événements, lorsque la voix de ma mère fait brusquement resurgir la douleur à laquelle je commençais tout juste à m'habituer.

𝐋𝐞𝐬 𝐄́𝐭𝐨𝐢𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐞 𝐥'𝐨𝐧𝐭 𝐏𝐫𝐨𝐦𝐢𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant