Chapitre 40

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Vendredi 6 Avril 2018, Madrid, 15h30.

PDV de Maía :

  Je passe dans les rangs de ma classe pour ramasser les derniers livres que les élèves devaient me rendre après les vacances. Je remarque d'ailleurs qu'un certain nombre ont encore la tête ailleurs qu'à l'école...

  Bref ! Depuis la semaine dernière, j'ai les filles à la maison en attendant que l'adoption soit officialisée. Antoine devait les récupérer dimanche, normalement. Quant à Iris, j'ai l'impression qu'elle est distante depuis lundi, il va vraiment falloir que j'aille lui parler avant qu'on parte en week-end. Je sais pas si Antoine l'a remarqué aussi.

  Justement, la sonnerie vient de retentir, je veux pas perdre une seconde, surtout que je dois aller chercher les filles du côté de la maternelle après.

Maía : bon week-end à tous, n'oubliez pas l'exercice 3 du manuel ! Iris, je pourrai te parler, s'il te plaît ?

  Elle releva la tête vers moi, surprise, avant de finir de ranger ses affaires dans son sac pour venir me rejoindre.

Iris : qu'est-ce qu'il a ?

Maía : j'ai l'impression que tu ne vas pas bien depuis le début de la semaine, il t'arrive quelque chose ? À l'école ou chez Antoine ?

  Elle baissa la tête vers ses pieds, comme apeurée. Ça commence à m'inquiéter, je vous l'avoue.

Maía : Iris ? Tu...

Iris : non, il n'y a rien. Pas chez Antoine et encore moins à l'école.

  Sur ce, elle se retourna et partie en direction de la sortie, au pas de course. Il faut que j'appelle Antoine au plus vite, il se passe quelque chose et j'ai peur que ça soit grave. Je vais juste attendre dix minutes, le temps qu'il rentre chez lui et que moi-même, j'aille récupérer les jumelles et regagner mon domicile.

Un quart d'heure plus tard.

  J'attrape mon téléphone, légèrement stressée et appuie sur le contact d'Antoine. Il me répond assez rapidement.

Antoine : oui, Maía ?

Maía : salut, euh... Ça va ?

Antoine : moi, ça va très bien mais toi, j'ai l'impression qu'il t'arrive quelque chose. Je me trompe ?

Maía : non, t'a raison. Écoute, ce que je vais dire va peut-être te paraître un peu bizarre mais... Iris ne te semble pas... Différente ces derniers jours ?

Antoine : euh... Je sais pas vraiment. C'est vrai qu'elle passe pas mal de temps dans sa chambre et qu'elle raconte plus ses journées comme elle le faisait avant mais je pensais que c'était le contre-coup de sa célébrité plus l'histoire avec les jumelles et l'adoption et puis, elle commence à bien grandir alors, je me disais...

Maía : Antoine, tu la connais un peu quand-même, non ? Ça te paraît pas bizarre que du jour au lendemain, limite, elle se renferme sur elle même ?

Antoine : ... Elle nous cache un truc, tu penses ?

Maía : j'en suis certaine. Et j'ai peur que ce soit grave... J'ai voulu parler, à la fin des cours, elle avait l'air d'avoir peut, elle m'a pas regardé un seule seconde. Je lui apprends à chanter, pas à faire la comédie, je vois qu'elle a quelque chose. Je pensais que tu pouvais aller lui parler, toi ?

Antoine : ouais, je vais aller le faire. Merci Maía, t'es géniale.

  Il raccrocha à la fin de sa phrase. Je veux pas l'affoler, mais un peu quand même...

PDV d'Antoine :

  Je repose mon portable après l'appel de Maía. C'est vrai que j'avais remarqué les changements de comportements de ma fille. Mais j'ai fermé les yeux, j'ai pas voulu voir qu'elle allait peut-être mal. Il faut j'aille réparer mon erreur au plus vite.

  Je monte les marches vers l'étage pour accéder à la chambre d'Iris. Sa porte n'était pas complètement fermée, j'en profite pour la pousser doucement mais la vision qui s'offrait à moi me fis mal au cœur. Elle était debout, immobile devant son miroir à se regarder fixement, les larmes aux yeux.

Antoine : Iris ?

  Elle se retourna vers moi dans un sursaut, ne s'attendant pas me voir ici, face à elle.

Iris : ou... oui ?

  Sans réfléchir plus, je m'approche d'elle et la prend dans mes bras. Elle prit quelques secondes à réagir mais finit par passer ses bras autour de moi.

Antoine : qu'est-ce qui t'arrive ?

  Elle ne me répondit pas.

Antoine : Iris... Tu sais que tu me faire confiance et que je te jugerais jamais ? On a bien vus avec Maía que t'avais changé et on s'inquiète. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Iris : je... Tu t'es pas déjà demandé comment serait ta vie si... Si j'avais été là ?

Antoine : ah, d'accord, j'ai compris...

  Je m'écarte d'elle pour pouvoir la regarder dans les yeux, les siens étant toujours très humides.

Antoine : Iris, ma puce... Je te l'ai déjà dit mais je te répète : tu crois vraiment que si j'avais pas envie d'être là avec toi, tu serais là ?

Iris : c'est pas ça... J'ai un peu l'impression que j'ai pas vraiment ma place à Madrid...

Antoine : mais qu'est-ce que tu racontes ?! Tu te plaît plus avec moi ?

  Je ne n'avais pas pensé à ça... Et si c'était moi, la source du problème ? Peut-être que j'ai fait ou dit quelque chose qui a pu la blesser sans m'en rendre compte. C'est sûrement en rapport avec Luzía et Faníe qui vont passer de plus en plus de temps avec nous, elle commence peut-être à se sentir rejetée alors qu'au contraire !

Iris : si ! T'es génial et ma vie avec toi est parfaite mais... Tu dois te priver de certaines choses pour moi des fois, et j'ai pas envie de...

Antoine : je t'arrête de suite, je regrette rien. Je t'ai adopté il y a déjà deux ans avec toutes les conditions qui vont avec. C'est pas maintenant que je vais changer d'avis, d'accord ?

Iris : merci, Anto.

Antoine : il n'y avait rien d'autre ?

Iris : ... Non. Non, y'avait rien d'autre.

  Je sais pas vous, mais moi, j'ai un doute. Croyez-moi que je ferais gaffe et que si je remarque qu'elle continue, je n'hésiterais plus à me pointer ici !

  En redescendant les escaliers, je récupérai mon téléphone pour envoyer un message à Maía.

  En redescendant les escaliers, je récupérai mon téléphone pour envoyer un message à Maía

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