Chapitre 6

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Ellipse plusieurs heures, le lendemain à 11h45

Je me ronge les ongles en soupirant. Alicia n'est toujours pas rentrée et je m'inquiète pour elle.

* : Je suis désolé, je ne pense pas qu'elle ait survécu.

Moi : On a encore un quart d'heure. Elle a dit midi au plus tard.

* : Comme vous voulez.

Il s'assoit à mes côtés en soupirant. Je regarde l'horloge toutes les deux minutes. Alors que je commençais à désespérer, on entend un gros bruit dans l'entrée. Je me lève précipitamment et sors mon flingue. Alicia arrive en trainant Lia par les jambes. Elle a des petites coupures sur les bras et son pantalon est foutu.

Alicia : Salut les gens. Fermez la bouche, vous allez avaler des mouches.

Moi : Alicia ! Tu es vivante !

Je cours la prendre dans mes bras. Elle est vivante, je n'y crois pas.

Alicia : Doucement Jungkook, je suis crevée.

* : Je n'y crois pas... tu l'as vraiment chopée ?

Alicia : Bah oui. Par contre, je suis dégoûtée.

Moi : Pourquoi ?

Alicia : Mon pantalon est foutu ! T'as vu ça ? C'est un carnage le truc !

Moi : Tu es impossible toi.

* : Eh beh putain, qui es-tu ?

Alicia : La louve blanche, pour vous servir.

L'homme a un hoquet de surprise. Ses yeux s'ouvrent en grand. Il semble choqué. D'ailleurs, c'est la même chose pour tout le monde. Je fronce les sourcils. Que se passe-t-il ? Alicia les salue puis s'en va. Je la rejoins en courant.

Moi : Pourquoi ils ont réagi comme ça ?

Alicia : Tu ne sais pas ?

Moi : Sinon je ne te poserai pas la question.

Alicia : C'est étonnant.

Elle ferme la bouche sans m'expliquer. Les secrets, ça commence à bien faire. Je l'arrête et l'oblige à me regarder.

Moi : Réponds à ma question ! Arrête de te cacher. Je ne vais pas te juger, tu peux tout me dire.

Elle me regarde longuement.

Alicia : Jungkook, lâche mon bras.

Moi : Pas tant que tu ne m'auras pas répondu !

Alicia : Jungkook, je ne veux pas te faire mal, lâche mon bras.

Moi : Tu me fais mal en restant secrète comme ça ! Comment veux-tu que je t'aide si tu ne t'ouvre pas à moi ? Tu as dû tellement souffrir pour que tu sois comme ça.

Alicia : Tu ne sais rien.

Moi : Non, mais je le devine. Ça se voit dans tes yeux. Je ne te demande pas de me confier ta vie, mais de me faire confiance.

Alicia : Je te fais confiance Jungkook. Lâche mon bras.

Moi : Alors pourquoi tu pars à chaque fois ? Pourquoi tu me fuis ? Qu'est-ce que je ne fais pas comme il faut ? Pourquoi je suis venu te rejoindre à ton avis ? Pourquoi je n'arrive pas à te dire que je tiens à toi !?

Elle me regarde, surprise. Je lâche enfin son bras et je me retourne. Je m'en vais en direction de ma voiture. Si elle ne veut pas de mon aide, je n'ai plus rien à faire ici. Alors que j'allais entrer dans mon véhicule, deux bras viennent m'enlacer par derrière. Je ne me retourne pas.

Alicia : Reste avec moi Jungkook.

Mon t-shirt se mouille petit à petit. Elle pleure. Je me retourne et la prends dans mes bras.

Alicia : Je ne veux pas vous perdre. Je ne veux pas que tu partes. Je t'aime trop pour ça.

Je suis tellement surpris que je la lâche. Elle lève la tête et s'essuie les yeux.

Alicia : Parfois, je veux tellement tout abandonner, tout laisser tomber. Lâcher prise.

Moi : Alicia... pourquoi tu gardes tout pour toi ?

Alicia : Parce que je t'aime. Et je ne veux pas te perdre à cause de mon passé.

Moi : Tu es stupide. Idiote. Je ne partirai pas. Je te l'ai déjà dit.

Je me penche vers elle et l'embrasse. Le baiser est salé, à cause de ses larmes. Elle y répond en resserrant son étreinte autour de ma taille. Elle me donne accès à sa bouche. Nos langues dansent ensembles. Je me sépare d'elle, à bout de souffle.

Moi : Je t'aime trop pour ça.

Alicia : Merci.

Je souris. Elle est vraiment mignonne.

On rentre dans ma voiture. Il lui faut un nouveau pantalon, alors on va faire les magasins.

Alicia : Je cherche une femme. Ma mère plus précisément.

Moi : Comment ça ?

Alicia : Je pense que c'est elle la tueuse de l'Apocalypse.

Moi : La femme qui a tué tous ces gens à Séoul ?

Alicia : Oui. Elle est en colère contre moi. Il y a quelques années, j'avais 15 ans, j'ai fait quelque chose qu'elle ne peut pas me pardonner. Mon père avait l'habitude de me battre avant d'aller se coucher. Je l'avais dit à ma mère, elle le savait, mais elle n'a rien fait, elle était trop amoureuse de mon père. Alors, à 15 ans, j'ai décidé de me défendre. J'ai tué mon père. Mais c'était un accident. Je voulais juste qu'il me laisse tranquille, j'avais prévu de fuguer. Sauf qu'il n'était pas d'accord. Il a commencé à me battre. J'ai pris un verre et je le lui ai fracassé sur son crâne. Après, j'ai appelé la police. Quand ils sont arrivés il était mort. Personne ne voulait me croire. On m'a traité comme une criminelle. Seul Patrick m'a soutenu. On est devenu proches, il m'a appris à me battre. Mais un jour je suis entrée dans un gang. C'est là que je suis devenue la Louve blanche. Fin de l'histoire.

Moi : Tu me raconteras la suite ?

Alicia : Peut-être. C'est tout ce que tu as besoin de savoir. Ma mère, Audrey, n'a jamais pu le supporter. Pour elle, tout est de ma faute. Les coups, la mort de mon père. Elle a été enfermée dans un asile parce qu'elle était malade mais elle a réussi à s'échapper. Elle a juré de me faire payer. Je n'avais pas fait attention avant.

Moi : Je vais t'aider. Et après, on ira se marier.

Elle me regarde et explose de rire.

Alicia : Tu n'es pas du tout romantique, c'est fou. Mais c'est pour ça aussi que je t'aime. D'accord, on ira se marier après l'avoir foutu derrière les barreaux.

Moi : Je t'aime.

Alicia : Moi aussi.

Elle sourit et ferme les yeux. Elle est vraiment belle. Je démarre la voiture et me dirige vers un hôtel. Il faut qu'on prenne une douche et qu'on se repose un peu.

Le lendemain matin, on se lève très tôt.

Alicia : Tu ne peux pas venir avec moi.

Moi : Quoi ?! Mais pourquoi ?! Après tout ce qu'on s'est dit je pensais que...

Alicia : Si tu viens avec moi, qui va s'occuper de mon sauvetage ? Réfléchis, on a plus de chances si tu convaincs tes potes de la police qu'ils viennent tous aider. Plus il y aura de monde, plus on aura de chances.

Moi : Mais, et si tu es blessée ? Ou pire, si tu te fais tuer ? Je ne pourrai pas le supporter.

Alicia : Il ne m'arrivera rien. Après tout, j'ai un mariage à préparer aussi.

Elle me sourit. Je ne suis pas rassurée mais je lui fais confiance. On se prépare et elle m'explique le plan. Vers 9h, on se sépare. Je vais au poste pour demander de l'aide.

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