Chapitre 13 : Son propre combat

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   L'avion à destination de New York est sur le point d'atterrir. Estelle remonta son siège tout en repositionnant ses lunettes de vue sur son nez. Elle en profita pour remettre une mèche violette derrière son oreille. Elle avait relevé ses cheveux dans un chignon à l'effet coiffé-décoiffé et arborait un jean slim, rentré dans ses bottes noires et un tee-shirt rose. Elle n'avait aucun maquillage et elle portait des lunettes à la monture noire. La louve espérait que ce look s'éloignait assez de celui qu'elle montrait en tant que célébrité japonaise et qu'elle pourrait voyager sans avoir à signer d'autographes à tous les passagers de l'avion. Elle attendait ses bagages au milieu du hall de l'aéroport ; une fois sa valise récupérée, elle se dirigea vers la sortie pour y avoir un taxi. Son téléphone vibra dans la poche arrière de son jean accompagnée d'une petite sonnerie. Rapidement elle regarda les dernières nouveautés qui la concernaient : visiblement personne n'avait grillé sa couverture et crié au scandale sur les réseaux sociaux comme quoi elle était aux Etats-Unis. Le nez sur la vitre tactile de son téléphone, elle ne remarqua pas cet homme devant l'entrée et lui rentra dedans.

— Je suis désolée, s'empressa-t-elle d'ajouter dans un anglais parfait.
Ce n'est rien, sourit cet homme. Excusez-moi, mais ne nous sommes-nous pas déjà rencontré ?

Le cœur de la Mew Mew manqua quelques battements ; elle avait réussi à passer inaperçu dans des grands aéroports, un avion complet et à la première personne à qui elle parle sur le continent américain, elle est reconnue, quel comble.

Je ne pense pas, hasarda-t-elle. Je me souviendrais d'avoir rencontré un garçon aussi charmant, ironisa la louve.
Pourtant votre visage me semble familier, argumenta le jeune. Je dois confondre, excusez-moi. Bienvenue à New York.
Merci, fit simplement Estelle.

Elle regarda l'homme s'éloigner avant interpeller un taxi new-yorkais. Il était temps pour elle de redécouvrir les alentours de la ville où elle avait grandi. Elle reconnu des lieux où elle avait l'habitude de venir avec des camarades de classe après le collège. Devant une galerie commerciale, elle se tendit et elle reporta son attention sur son mobile posé sur ses genoux. Ça faisait cinq ans qu'elle n'avait pas revu ce lieu et pourtant elle ne pouvait l'oublier. Plus tard, le taxi s'arrêta devant une grande demeure typiquement new-yorkaise en brique rouge. Elle récupéra ses bagages, régla la course auprès du chauffeur et se posta devant le perron de la maison. Une fois la voiture jaune partie, elle inspira profondément pour se donner du courage et entra enfin dans la maison. Elle fut heureuse de retrouver sa mère et son père. Leur embrassade dura plusieurs minutes avant que la louve ne reprenne ses marques dans la maison familiale. Des photos de la jeune Estelle décoraient les murs, ainsi que plusieurs photos familiales dans divers cadres. Son regard se posa sur l'une d'elle : son cœur se serra dans sa poitrine et elle détourna rapidement les yeux. Enfin elle retrouva un coin du salon tapissé de plusieurs unes de journaux où Renée Roberts posait élégamment.

Nous ne t'avons jamais oublié Estelle, tu nous as manqué, comme il nous manque encore, confia sa mère qui arrivait derrière elle.

Estelle posa un regard triste sur sa mère tout en passant un bras derrière ses épaules. Dans la soirée, après avoir redécouvert sa chambre d'adolescente, elle s'autorisa une sortie dans le quartier. Les lampadaires s'allumaient un à un éclairant le trottoir de leur cône lumineux. Au coin d'une rue, elle fut surprise de revoir l'homme de l'aéroport, du moins elle pensait que c'était lui et ses doutes se confirmèrent.

Je savais bien que ton visage m'était familier, tu as bien grandi, Estelle, fit l'homme en insistant sur le prénom de la louve. Tu sais, ton prénom m'a hanté, je le revois encore le hurler au milieu de cette galerie.
Vous, souffla la Mew Mew. Vous êtes...
Et oui, je suis l'assassin de ton frère, ce terroriste dans la galerie commerciale, avoua-t-il. Il avait une dette envers moi, qu'il a toujours d'ailleurs mais il ne pourra jamais la rembourser puisqu'il est mort. Rit-il cyniquement. Et quelque chose me dit que ça pourrait être sa petite sœur.
Je vous ferais arrêter, grogna Estelle.
Oh, j'en doute pas, dommage que tu n'en aies jamais l'occasion !

Mew Mew Power ÉvolutionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant