Iceman

Besoin de dormir

Chapitre 7

Je rentre au 221b en taxi. J'ai failli m'endormir dedans, je manque trop de sommeil. La dernière enquête était plus longue que prévu et je n'ai pas dormi ou presque. Je monte chacune des marches menant à l'appartement que nous habitons avec John. J'entends des éclats de voix venant du salon, sûrement Rosie qui joue avec son père. J'ai à peine le temps d'ouvrir la porte du salon que Watson s'exclame.

- Sherlock ! Tu es enfin rentré. J'ai une course urgente à faire, ce ne sera pas long.

Il prend Rosie et la met dans sa chaise près de son fauteuil.

- Tu peux la surveiller ? Enfin, tu n'as pas trop le choix. Merci, j'y vais.

Et il prend son manteau avant de passer la porte. Je n'ai même pas le temps de répliquer, même s'il faut avouer que ça aurait été juste pour la forme. Me voila donc seul avec Watson fille. Elle me regarde et tape ses petites mains l'une contre l'autre en babillant des mots dénués de sens, c'est un bébé après tout. Non ? Je soupire. John sait très bien que je ne suis pas doué avec les enfants alors je me demande pourquoi il m'a demandé à moi et pas à Mme Hudson. En plus, il a attendu que je revienne. Elle est sûrement absente ou trop occupée. Je m'ennuie. Elle continue de parler dans sa langue en me regardant.

- Tu as bien de la chance, toi, tu ne comprends pas tous les problèmes que peuvent avoir les adultes. Pour toi, la vie ce n'est que manger, jouer, dormir.

Mais qu'est-ce qui me prend ? Ce n'est pas dans mes habitudes de m'étaler sur ce genre de choses et encore moins à voix haute quand il y a quelqu'un. Enfin, quelqu'un ... Je ne pense pas qu'elle ait compris ce que j'ai pu dire et encore moins qu'elle ira le répéter un jour. La fatigue sans doute. Il faut dire que l'enquête de ces derniers jours a été éprouvante malgré le fait qu'elle n'ait pas été très intéressante. En plus, le bruit que fait John durant la nuit à cause de ses cauchemars doublé à celui de Rosie qui pleure m'empêchent de fermer l'œil. Elle est maintenant silencieuse. Je lui fait un sourire forcé et elle éclate de rire. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je trouve son rire plutôt apaisant.

John ne met pas très longtemps à rentrer, comme il l'avait dit. La scène qu'il voit semble peu banale pour les gens ordinaires. Rosie est toujours dans sa chaise que j'ai mis dans la cuisine et moi j'observe le résultat de mon expérience. Je ne suis pas idiot, j'ai fait en sorte que la petite ne puisse pas avoir accès à ce qui se trouve sur la table de la cuisine. En voyant son père arriver, elle pousse de petits cris joyeux.

- Non, c'est moi qui regarde dans le microscope, toi, tu n'as pas le droit. De toute façon, tu ne sais même pas t'en servir.

Je relève la tête et comprend qu'elle s'exprime, en fait, pour le retour du docteur.

- Oh ! John, tu es rentré.

- Oui, je ne t'avais pas demandé de la surveiller ?

- Ce n'est pas ce que je fais ?

- Non, tu surveilles ton microscope.

- Ce n'est pas parce que je ne la regarde pas que je ne la surveille pas. Mes oreilles ne sont pas là pour décorer.

Il soupire, résigné. Il s'y attendait certainement alors il ne proteste pas. Il range ce qu'il a acheté rapidement et prend sa fille dans ses bras avant de retourner au salon. Il l'asseoit sur le sol et lui donne un de ses jouets pour qu'elle s'amuse un peu. De mon coté, je continue de chercher dans le microscope les résultats de mon expérience. Durant l'après-midi, je résous une enquête sur le blog de John tandis que, lui, essaie de se reposer lorsque Rosie dort et s'occupe d'elle lorsqu'elle est réveillée. Le soir arrive rapidement. Je suis vraiment épuisé. Si je veux pouvoir dormir, il va falloir que j'aille ailleurs. Rosie fait une autre sieste, le moment est assez bien choisi pour parler à John qui est plutôt calme et devrait pouvoir se montrer compréhensif.

- John ?

- Mmmh ?

- Je vais dormir ailleurs cette nuit.

- Pourquoi ça ?

- Parce que l'enquête de cette semaine a été particulièrement longue et Rosie qui pleure et toi qui fait des cauchemars toutes les nuits, vous m'empêchez de dormir.

- Oh ... Ça ne te dérange pas pourtant, d'habitude.

- Oui mais là, j'en ai besoin.

- Tu comptes aller où ?

- Je trouverai bien.

Il soupire en haussant les épaules. Il est d'accord mais je ne lui laisse pas trop le choix. Je prend mon manteau et mon écharpe et je sors. Il ne fait pourtant pas trop froid, c'est le début de l'été. Je monte dans un taxi. En réalité, j'ai une idée très précise de l'endroit où je veux aller mais cela n'aurait certainement pas plu à John. Tant pis, il n'en saura rien de toute façon.

J'ouvre doucement la porte.

- Sherlock ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

- Rebonjour, brother mine ! Tu me laisserais dormir ici ?

- Toi ? Dormir ici ? Tu n'as pas un appartement dont tu payes le loyer avec ton colocataire qui te sert à ça ?

- Si. Mais le colocataire en question fait des cauchemars et a une fille qui fait un peu trop de bruit à mon goût. Qu'est-ce que cela peut te faire, après tout ? Tu ne dors pas beaucoup non plus.

Il soupire théâtralement.

- Très bien. Mais tu dors par terre, le lit n'est pas très grand et tu ne devrais même pas être là, de toute façon.

- Je m'en doutais, de toute façon.

Je me met de l'autre coté du lit, là où il n'y a pas la porte et il me laisse tomber dessus un des oreillers qu'il utilise pour être confortablement assis durant la journée. Au moins, ce sera un petit peu plus confortable. Je ne met pas très longtemps à m'endormir. Enfin, relativement, une heure environ. J'étais vraiment épuisé.

Je sens qu'on me secoue pour me réveiller. J'ouvre les yeux. La première chose que je vois est mon frère, debout devant moi avec un air inquiet. Debout ? Moi aussi je suis debout. J'essaye de reculer pour reprendre mes esprits. Je trébuche sur quelque chose derrière moi et je bascule par dessus. Je m'attend à retrouver le sol sous ma main droite que j'ai mise en arrière mais il n'y a que le vide. C'était la fenêtre. La fenêtre du quatrième étage que mon frère avait ouverte à cause de la chaleur de l'hôpital exposé plein sud. Je tend le bras gauche dans l'espoir de me rattraper à quelque chose et de ne pas tomber, de ne pas chuter.

~~

Hey hey hey (Hammer to fall) ! Vous aimez le suspens ? Moi oui XD
Je suis encore en vacances mais c'est bientôt la prépa. Ne vous inquiétez pas sur la publication, j'ai déjà tout écrit jusqu'à la fin donc je vais continuer à publier jusqu'au dernier chapitre. Si jamais j'écris autre chose je pense que j'attendrai d'avoir fini avant de publier, ce sera plus simple.
Allez, à dimanche pour la suite ! Je vous love 💙