Chapitre 8
Je suis en train de lire calmement un des dossiers que m'a donné Anthéa sur les dernières nouvelles des affaires étrangères concernant la période de mon ... passage à l'hôpital. Je n'aime pas trop ce mot. J'évite de l'utiliser. J'entend quelqu'un ouvrir la porte sur ma gauche. Je me retourne vers cette personne que je pense être un des médecins ou une des infirmière, l'heure de visite étant dépassée. J'ai la surprise de constater que c'est mon petit frère.
- Sherlock ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
- Rebonjour, brother mine ! Tu me laisserais dormir ici ?
Voila bien une chose que je m'attendais le moins à voir sortir de la bouche de mon frère et encore plus dans cette situation.
- Toi ? Dormir ici ? Tu n'as pas un appartement dont tu payes le loyer avec ton colocataire qui te sert à ça ?
- Si. Mais le colocataire en question fait des cauchemars et a une fille qui fait un peu trop de bruit à mon goût. Qu'est-ce que cela peut te faire, après tout ? Tu ne dors pas beaucoup non plus.
Il doit être vraiment fatigué pour me le demander à moi alors que d'habitude, il évite de me demander quoi que ce soit. Après tout, il n'apprécie pas les hôtels, ce que je peux comprendre avec son budget, et c'est vrai qu'un hôpital est calme de manière générale. Je soupire exagérément pour lui faire comprendre que c'est d'accord. Mais il y a une condition.
- Très bien. Mais tu dors par terre, le lit n'est pas très grand et tu ne devrais même pas être là de toute façon.
- Je m'en doutais de toute façon.
Il fait le tour du lit pour venir se mettre de l'autre coté. Je lui laisse tomber un de mes oreillers sur le visage. La journée, il est très utile pour être assis confortablement mais pour dormir, il est de trop. Il le place sous sa tête puis essaye de se détendre. Sherlock est tourné dos à moi. Il met un peu plus d'une heure à s'endormir. Moi je n'y arrive pas alors je le regarde. Il semble si serein, il respire régulièrement et profondément, sans bruit. Si je ne voyais pas son buste se lever puis s'abaisser, je penserais qu'il est mort. Je commence doucement à somnoler lorsqu'un mouvement légèrement brusque juste devant moi me tire de mon sommeil qui commençait tout juste à arriver. Mon frère est debout.
- Sherlock, qu'est-ce que tu fais ?
Pas de réponse. Il ne tourne même pas la tête vers moi. Il fait sûrement une crise de somnambulisme. Ça ne lui arrive pourtant jamais. C'est certainement dû à la fatigue et au stress de ces derniers temps. En attendant, tant qu'il ne fait rien de dangereux, je le laisse tranquille, il a besoin de dormir. J'aurais peut-être dû fermer la fenêtre. Ce n'est pas possible ... J'y pense et il s'en rapproche. Un peu trop d'ailleurs. Bon, il vaut mieux le réveiller.
Je me lève et me dirige vers lui avant qu'il n'atteigne la fenêtre. Je le tourne vers moi et le secoue un peu pour le réveiller. Il ferme les yeux, les rouvre peu après et me regarde. Il a l'air perdu, je dirais même complètement désorienté par la situation. Il essaye de reprendre ses esprits et s'éloigne instinctivement de moi pour avoir une vue d'ensemble. Je vois bien qu'il recule trop vers la fenêtre mais je n'arrive pas à le lui faire comprendre ni à le retenir avant qu'il ne bascule dans le vide.
Mon sang n'a pas le temps de faire un tour que je me précipite à la fenêtre pour le rattraper. Sherlock a mis un petit moment avant d'être complètement déséquilibré alors j'ai à peine le temps de saisir son avant bras gauche qu'il tendait, sûrement dans l'espoir de se rattraper à quelque chose. Il se raccroche alors au mien et m'arrache un gémissement de douleur. Sentir ses longs doigts de violoniste s'enfoncer dans ma chaire abîmée me fait serrer les dents et grimacer à cause de la souffrance. Cependant, si je lâche, je verrai mon frère s'écraser sur le sol, en bas, et y laisser la vie et ça, il n'en est pas question, je ne le supporterai pas. Je fais donc abstraction de la douleur qui me déchire le bras et du bandage qui devient poisseux à cause de ma blessure qui s'est rouverte afin de tirer mon petit frère pour qu'il ai au moins le rebord de la fenêtre à la portée de son autre main et qu'il puisse m'aider. Il finit par y avoir accès et s'en aide pour grimper puis nous tombons tous les deux sur le sol à l'intérieur.
Je m'assois contre le mur, haletant et gémissant de la douleur aiguë qui me tiraille l'avant bras. Lui est sur les genoux, les mains sur le sol et reprend son souffle comme moi. Il essaye de digérer ce qu'il vient de se passer. Il se tourne vers moi.
- M-Mycroft ... je ... ça va ?
Il me voit alors, me tenant le bras dont le sang a traversé le bandage et qui goutte maintenant sur mon pantalon. Je grimace pour tenter de retenir quelque larme qui voudrait s'inviter à mes yeux pour manifester ma souffrance physique. J'essaye donc de lui parler, à demi chuchotant.
- Appelle quelqu'un ... n'importe qui. Vite ... s'il te plaît.
Je le vois avaler sa salive et se précipiter hors de la chambre. Je l'entend courir et s'éloigner dans le couloir. Je me retrouve seul, tout seul avec la douleur lancinante de mon bras gauche pour seule compagnie. Il fait presque noir. Il n'y a que la lumière du couloir qui filtre par la porte entrouverte. La nuit n'apporte rien par la fenêtre au dessus de moi sinon l'air frais d'un courant d'air léger.
Il revient rapidement avec deux infirmières. Je peux voir dans le regard qu'il me lance toute sa culpabilité que je ne peux pas estomper ne serait-ce qu'un peu par mon regard se voulant bienveillant mais qui inspire en réalité les larmes retenues.
Les deux infirmières ôtent mon bandage tâché de rouge avec précaution pour constater l'état de la blessure. Apparemment, elle a assez bien cicatrisé et n'est plus très profonde, il faut simplement arrêter le saignement. Elles décident de m'emmener ailleurs mais demandent à mon frère de rester là. Il se tourne vers moi et je lui répond d'un regard entendu. Il peut s'enfuir s'il le souhaite, je couvrirai l'incident, j'ai le bras assez long. Quoiqu'il faut le remettre en état à l'instant présent.
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Salut ! C'est dimanche ! Voila donc le nouveau chapitre. J'ai fait exprès de le publier un peu tard dans la journée parce que j'ai vu que BenedictIsNotHappy était en train de le lire alors je voulais lui laisser le suspens (oui, je suis diabolique, même que c'est à moi que Lucifer demande des conseils de sadisme). Mardi je rentre en prépa, ça va pas être de la tarte. Sinon, dites moi ce que vous en pensez et à mercredi !
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Iceman
FanfictionMycroft en a marre de ne se sentir pas plus qu'un incapable. Cette culpabilité le ronge maintenant plus que jamais. Personne ne semble l'apprécier. Cela veut donc dire que personne ne le regrettera ? Attention, certaines scènes seront exposées expli...