Interrompus par un message ...

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Chapitre 13

Qu'est-ce que je déteste quand mon frère décide de s'immiscer dans ma vie et, plus précisément, dans mes enquêtes pour me dire ce que je dois faire ou ne pas faire. Je suis un adulte à la fin et je sais très bien me débrouiller sans son aide. À part ça, je me doute bien que l'ennemi est redoutable et lorsqu'il vient protester, il y a en général une bonne raison. Lorsqu'il était venu pour me dissuader de m'intéresser au cas de Charles Magnussen, il avait eu raison. Je vais, bien évidemment, faire plus attention en sachant cela.

La journée se passe plutôt rapidement, j'observe mes marqueurs et fait mon maximum pour glaner toutes les infos que je peux via le réseau de SDF et ainsi, sans me mettre directement en danger comme le voulait mon frère. Il n'y a malheureusement presque rien. Ce faux Moriarty se cache bien. De toute façon, je ne doute pas du fait qu'il ne devrait pas trop tarder à se montrer.

Je suis devant le tableau dans ma chambre quand John m'appelle. Il me dit qu'il a fini de préparer le dîner. À mon avis, il m'appelle surtout parce qu'il veut avoir une discussion avec moi, pas pour ne pas manger tout seul. Non, pour ça, il a Rosie et il a attendu qu'elle dorme pour me demander de venir manger avec lui. Je n'ai aucune envie d'esquiver une conversation avec lui, quelle qu'elle soit. Il a raison, je me doit d'être honnête avec lui, c'est mon colocataire et mon meilleur ami. C'est peut-être un peu le seul aussi, il y a bien des gens qui m'apprécient pour ce que je suis mais il n'y a personne qui s'entend aussi bien avec moi et passe volontier du temps en ma compagnie. Je sors donc de ma chambre et me dirige vers la cuisine dans laquelle le matériel de mes expériences prend presque toute la place.

- Ah, te voila. Tiens.

Il me tend une assiette que je prend et je m'assois face à lui. Il commence à manger. Je n'ai pas vraiment faim et je n'ai pas envie d'attendre pour savoir ce qu'il veut.

- John.

- Oui ?

-Arrête de tourner autour du pot, je sais que tu veux me dire quelque chose. Je t'écoute.

Il semble surpris mais cela ne dure pas plus d'une seconde. Il pose ses couverts autour de son assiette et me regarde dans les yeux. Il ouvre la bouche pour dire quelque chose mais il est interrompu par mon téléphone qui vibre sur la table. Je ne bouge pas.

- C'est peut-être important, tu devrais regarder.

Je soupire, las, mais obtempère. C'est un message d'un numéro inconnu.

Le gouvernement britannique est sorti de l'hôpital ? Bien, il ne manquait plus que lui pour notre petite réunion. Viens à 20h avec lui, tu peux emmener ton petit ami John avec toi et il peut même prendre son pistolet avec lui s'il veut. Je te préviens quand même, mais si tu ne viens pas à l'heure, j'ai quelque chose de prévu et ça ne va plaire à personne, encore moins à toi. Il en est de même si la police se ramène à notre petit rendez-vous. L'adresse est dans ton GPS.

À dans une heure !

New Moriarty

Merde ! Je dois immédiatement prévenir mon frère. Lui, s'occupera de la police, il est bien plus doué que moi pour les plans d'urgence. J'ouvre mon GPS, effectivement, l'adresse est là, j'ai une heure pour m'y rendre et en taxi cela doit prendre environ 50 minutes. John a dû comprendre que quelque chose n'allait pas car il pose sa main sur mon épaule et affiche un air inquiet.

- Y a quelque chose qui cloche ?

Je lui montre le message. Il le lit deux fois pour être sûr d'avoir bien compris. Il me rend alors le téléphone et va chercher son pistolet. Il redescend et prend son manteau puis préviens Mme Hudson de garder Rosie car il y a une urgence. Quand il voit que je ne bouge pas d'un pouce, il remonte me voir.

- Tu fais quoi ? On va être en retard !

- J'envoyais un message à Mycroft.

Je descend à sa suite, enfile mon manteau et enroule mon écharpe autour de mon cou avant de sortir dans la rue pour héler un taxi. Le trajet est long et le stress du moment le fait paraître plus long encore. John est aussi tendu que moi. Je regarde par la fenêtre.

- Il faudra qu'on reprenne cette conversation plus tard.

Je ne répond pas. Le taxi s'arrête. Nous sommes arrivés. Mycroft est là, il nous attend. La police est assez loin, pour barrer les routes au cas où mais elle reste prête à intervenir au signal de Mycroft qui reste pour l'instant secret et, vu le périmètre où nous sommes maintenant, cela le restera. Nous entrons dans le bâtiment. John a son pistolet en main mais on lui a demandé de rester derrière nous, au cas où. Un homme nous attend dans une grande salle, un pistolet à la main. Il sourie.

- Bonjour les Holmes. Et Watson aussi apparemment. Je ne pensais pas qu'il viendrait mais tant mieux, tant mieux.

Il pointe son arme vers moi.

- Si j'étais vous, je lâcherais mon arme. Je ne veux pas le tuer tout de suite rassurez vous mais ne vous en faites pas, ça viendra. Si vous tirez, j'ai un nombre qui restera secret de snipers près à tirer sur lui. Et si j'étais vous, cher Mycroft, je laisserais la pointe de mon parapluie sur le sol.

J'entend l'arme de John tomber au sol. Je ne quitte pas une seconde le criminel des yeux.

- Qu'est-ce que vous voulez ?

- C'est bien simple, je veux tuer Sherlock Holmes.

- Quoi ?

John semble choqué par ces paroles. Pourtant, il l'a dit plus tôt "ça viendra". Enfin, le pourquoi de la présence de Mycroft reste à déterminer mais j'ai ma petite idée sur la question.

- Je vous ai dit "je veux tuer Sherlock Holmes". Enfin, ce n'est pas bien compliqué ! La première raison est pratique, il va arrêter de me poursuivre s'il est mort et je m'assurerai ensuite que le gouvernement britannique non plus. La deuxième raison est simplement pour mon amusement personnel, un peu comme notre ami Moriarty. Pour m'amuser, je vais tuer Sherlock. Je veux voir l'homme de glace dans tous ses états et toi, petit John, tu es le petit bonus, la cerise sur le gâteau.

Il ne me reste plus qu'une solution : gagner du temps pour que Mycroft puisse envoyer son signal.

- Vous avez tout faux. Ce qui amusait Moriarty, c'était mon suicide. Mon suicide en disgrâce. Mais vous avez l'air de l'avoir oublié.

- Oh et bien moi, je me contente des plaisirs plus simples. Comme celui d'appuyer sur la gâchette.

Il pointe alors son arme vers moi et tire.

~~

Coucou ! C'est moi ! Il vous plait mon suspens ? Sachez que, par principe, je ne pouvais pas ne pas le laisser. C'était trop tentant. Sinon, ce soir je vais avoir ma première colle, je stresse un peu mais c'est de la physique-chimie alors ça devrait aller. Depuis hier j'ai un gros rhume du coup je fais gaffe. Sinon, à dimanche pour la suite de l'histoire !

IcemanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant