Chapitre 14
Je viens de recevoir un message de mon idiot de petit frère. Oui, j'ai dit "idiot", mais là, il le mérite. Franchement, je lui ai dit d'arrêter de fureter à la recherche de ce criminel. Maintenant, je suis dans le pétrin et lui aussi. La première chose que j'ai faite est de regarder à combien de temps se trouve cette adresse afin de voir combien de temps il me restait pour organiser un plan, parce que je suppose que Sherlock n'en a aucun, il vient de recevoir le message. C'est à 45 minutes. Bon, c'est largement plus qu'il n'en faut. La première chose que je fais est de prévenir Scotland Yard de se tenir près et je demande à mes services secrets de se rendre dans le bâtiment au moment où nous y entrerons et lorsque la tension sera à son maximum pour débusquer d'éventuels snipers et arrêter l'homme qui nous aura tendu un piège. Le signal pour Scotland Yard sera le premier coup de feu tiré à l'intérieur, je ferai en sorte que ce soit moi qui tire, ou Watson s'en occupera.
Le trajet en voiture est le plus long que je n'ai jamais fait. Enfin ce n'est qu'une impression, l'impression que chaque seconde qui passe dure une minute. J'arrive à destination avec environ 5 minutes d'avance. Mon frère ne tarde pas à me rejoindre, accompagné du Dr Watson. Nous entrons dans le bâtiment. Sherlock a demandé à son colocataire de rester derrière avec son arme, au cas où. Nous marchons côte a côte devant, dans un long couloir, la pointe de mon parapluie frappe régulièrement sur le béton.
Nous arrivons dans une grande salle, il n'y a qu'une seule personne sur laquelle le Dr Watson s'empresse de pointer son arme. Il nous nargue d'un grand sourire.
- Bonjour les Holmes. Et Watson aussi apparemment. Je ne pensais pas qu'il viendrait mais tant mieux, tant mieux.
Il pointe alors le pistolet qu'il tenait vers la tête de mon frère, à ma gauche, avant de continuer son discours.
- Si j'étais vous, je lâcherais mon arme. Je ne veux pas le tuer tout de suite rassurez vous mais ne vous en faites pas, ça viendra. Si vous tirez, j'ai un nombre qui restera secret de snipers près à tirer sur lui. Et si j'étais vous, cher Mycroft, je laisserais la pointe de mon parapluie sur le sol.
Comment peut-il savoir pour mon parapluie ? Watson lâche son arme. Mon plan tombe à l'eau. La police n'interviendra que si elle entend un coup de feu qui, clairement, ne va pouvoir que venir de la personne en face de nous. Un silence règne mais le soldat s'impatiente.
- Qu'est-ce que vous voulez ?
- C'est bien simple, je veux tuer Sherlock Holmes.
- Quoi ?
Pourquoi s'égosille-t-il à cette phrase ? N'a-t-il pas écouté ? Il avait dit "ça viendra" lorsqu'il a parlé de tuer mon frère.
- Je vous ai dit "je veux tuer Sherlock Holmes". Enfin, ce n'est pas bien compliqué ! La première raison est pratique, il va arrêter de me poursuivre s'il est mort et je m'assurerai ensuite que le gouvernement britannique non plus. La deuxième raison est simplement pour mon amusement personnel, un peu comme notre ami Moriarty. Pour m'amuser, je vais tuer Sherlock. Je veux voir l'homme de glace dans tous ses états et toi, petit John, tu es le petit bonus, la cerise sur le gâteau.
J'ai l'impression que tout est perdu. Pas question de voir Sherlock mourir pour ses intérêts personnels. Pas question de le voir mourir pour quoi que ce soit, c'est non négociable. Mon cerveau marche à toute vitesse pour trouver une solution et je sais qu'il en est de même pour mon petit frère.
- Vous avez tout faux. Ce qui amusait Moriarty, c'était mon suicide. Mon suicide en disgrâce. Mais vous avez l'air de l'avoir oublié.
Visiblement, il cherche à gagner du temps. Il a raison, le temps nous est précieux et nous en manquons cruellement.
- Oh et bien moi, je me contente des plaisirs plus simples. Comme celui d'appuyer sur la gâchette.
Il lève alors son arme avec laquelle il avait joué toute la conversation en direction de mon frère et fait exactement ce qu'il a dit : appuyer sur la gâchette.
Sans réfléchir, je lâche mon parapluie et tend mon bras gauche pour attraper l'épaule de Sherlock et le passer derrière moi. Je sens alors un impact sur mon torse. Je tombe sur ma gauche et mon frère sur sa droite. J'ai pris la balle dans l'abdomen, il me faut évaluer les dégâts. En respirant, je peux sentir la balle qui s'est fichée dans une des côtes de mon dos. Elle n'a donc pas traversé, mon petit frère va donc bien. Mon poumon gauche a été transpercé et mon cœur est gravement touché. C'est la fin.
Sherlock se précipite sur moi sans même s'être relevé. Il aggripe mon costume et me met sur le dos. Il me regarde, les yeux pleins de larmes qu'il refuse de laisser couler.
- Mycroft ? Mycroft, ça va aller. Tu ... tu vas t'en sortir d'accord ?
Mais il peut voir dans le regard que je lui lance que non, ça ne va pas aller. Il pose alors sa tête sur mon épaule et éclate en sanglot. Je respire très lentement mais c'est de plus en plus difficile. Pendant ce temps la police est entrée et a arrêté le criminel. Les snipers ont été débusqués par l'équipe que j'avais envoyé. Je vois Lestrade arriver et son visage se teindre de peur à la vue de la scène qui se joue devant lui. Il se précipite à côté de Sherlock qui ne fait même pas attention à lui.
- Mycroft ... je ...
Je lui fait signe de se taire. Je ne veux pas qu'il exprime cela de vive voix. Nous avons manqué quelque chose, je le sais et maintenant, il le sait aussi. Il se relève et sort de la pièce. Il pleure. Sherlock se redresse, toujours sanglotant, et me prend un peu dans ses bras. J'essuie une larme sur sa joue puis je passe ma main dans ses boucles sombres. J'ai eu si peu d'occasions de le faire bien que je sois son grand frère alors je veux en profiter. Je fais un ultime effort pour tenter de lui chuchoter quelque chose.
- Adieu, brother mine. Pas de fleurs ... d'accord ? Reste en vie ... toi.
Je me blotti alors contre lui en fermant les yeux. Je n'ai plus de force. Je sens ma tête et mes bras commencer à tomber mais je ne perçois pas l'atterrissage. Je ne vois que l'ombre d'un capuchon noire et le reflet métallique d'une faux.
Fin
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Iceman
FanfictionMycroft en a marre de ne se sentir pas plus qu'un incapable. Cette culpabilité le ronge maintenant plus que jamais. Personne ne semble l'apprécier. Cela veut donc dire que personne ne le regrettera ? Attention, certaines scènes seront exposées expli...