Ces messieurs quittèrent rapidement la pièce précédente, se rendirent vers la suivante pour un entretien avec Cléone.
- Nous sommes désolés pour le décès du juge ; dit Bernard. Mais malgré tous ce drame, nous ne pouvons-nous permettre de reporter l'interrogatoire.
- Je vous comprends. Rassura Cléone. Mon seul souhait est qu'on retrouve cet assassin au plus vite.
- Votre souhait se réalisera. Lança Martin. Faites juste preuve de patience et répondez honnêtement aux questions durant l'enquête.
Cléone hocha la tête, ceci pour confirmer qu'elle est prête à affronter toutes questions utiles. Alors, Martin débuta avec le questionnaire.
- Qu'avez-vous fait à 3 heures ?
- Rien de spécial, j'ai lu un roman policier pendant quelques minutes puis je me suis endormie.
- Pourquoi n'avez-vous pas dormis plus tôt ? Avez-vous un si grand problème d'insomnie ?
- C'est juste que cette nuit ne me fut pas favorable car je m'étais disputée avec Carle.
- Je vois, et qu'avez-vous fait à l'heure précédente ?
- J'étais immobile sur mon lit, je n'ai pas fait grande chose la nuit dernière mais le majordome lui aussi n'était pas endormi, au contraire, il a eu une courte conversation avez Carle dans le salon.
- Alors vous avez entendu la conversation ? questionna Martin.
- Oui, mais sans prêter le minimum d'attention. Toutefois, j'ai pu entendre cette phrase sortant de la bouche de ce majordome : « tout est fini, il va mourir, c'est certains, il mourra. »
- A votre avis madame Cléone, qui pourrait être le criminel ?
- De ma part, le criminel serait un ami que mon époux nous aurait caché ; ayant projeté de le tuer ; et pour accomplir son désir la nuit dernière, venait en caméléon. Carle n'aurait pas su apercevoir un loup déguisé en agneau. Je demeure dans l'espérance que ce criminel soit arrêté et condamné à la peine la plus lourde possible.
- Votre dernière phrase fut dite avec tant de ferveur mais savez-vous que le criminel serait un membre de cet appartement ?
- Ce n'est qu'une hypothèse monsieur Martin, aucun d'entre nous ne pourrait commettre un meurtre.
- Pourtant elle est véridique. Dit Bernard. Sinon, comment l'assassin aurait –il pu ouvrir et refermer la porte derrière lui puisque toute vos cartes magnétiques sont restées à l'intérieur de l'appartement ?
- Vous ne pouvez qu'avoir raison ; quant à moi, mon raisonnement fut terne.
- Ne vous méprenez pas madame, Rassura Martin. Vous réagissez comme une bonne mère de famille mais je suis désolé si le fait que l'assassin de votre époux vit sous le même toit que vous ne fait qu'empirer votre douleur.
- Nous finirons par découvrir le traitre qui a osé commettre ce meurtre.
- Une dernière question madame Cléone, quel comportement adoptait le juge vis-à-vis de vous sa famille ?
- Carle était un homme assez aimable qui aimait beaucoup passer du temps avec sa famille. Cependant, il avait acquis un changement brusque depuis ce 18 décembre où nous avons aménagé dans cet hôtel. Il était devenu un véritable caméléon tandis que son comportement comportait plusieurs couleurs. Parfois il était joyeux et d'autres fois très nerveux. Il s'enfermait même dans son bureau qui est éloigné de toutes pièces publiques et ne parlait plus à personne.
- Bien madame, conclut Martin en se levant de son siège. Ce sera tout pour aujourd'hui mais avant de nous séparer, je voudrais recevoir de vous une permission pour autopsier la dépouille du juge.
- Vous avez mon accord, je veux juste que ce criminel soit découvert.
Ces paroles achevées, nos messieurs sortirent tous deux de la pièce et croisèrent Vivien à la porte sur le point de faire son entrée en disant vouloir récupérer son téléphone portable avant d'avancer :
- Monsieur Martin, je ne comprends toujours pas la raison pour laquelle vous ne m'avez pas permis d'être d'une utilité dans cette affaire. Je ne voulais pas vraiment enquêter avec vous mais juste être un soutien pour vous.
- Comment ça un suspect peut-il être d'une aide dans une enquête le concernant ? demanda Martin. Les raisons pour lesquelles je décline ta proposition sont si nombreuses.
- Maintenant je vous comprends monsieur, j'enquêterai donc de moi-même et je trouverai aussi l'assassin de mon cher père.
A ces mots, Martin eut un léger sourire et s'en alla suivi de son assistant pendant que Vivien entra dans la pièce où se trouvait sa mère en abandonnant les détectives sur leur parcours. Ceux-ci s'arrêtèrent un peu plus loin et entretenaient une brève discussion.
- Qu'en penses-tu de cette dame ? questionna Bernard. Aurait-elle eu l'audace d'assassiner son propre époux ?
- Peut-être que oui, elle a mentionné avoir eu un différend avec le juge. Un conflit qui la plongeait dans une insomnie. Peut-être la colère qu'elle éprouvait contre le juge l'empêchait de dormir sans jamais l'empêcher de commettre un meutre. Ceci dit, tout dépend de la gravité de ce conflit.
- De toute façon, jusqu'à la fin de l'enquête, ils demeurent tous des suspects. Allons-nous continuer dès maintenant avec les interrogatoires ?
- Laissons plutôt cette famille apaiser sa souffrance intérieure et envoyons au plus vite la dépouille du juge dans un laboratoire. Le lendemain, tout reprendra son cours et nous questionnerons tout d'abord le majeur d'homme, lui qui semble être le dernier à avoir vu le juge vivant.
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Double enquête
Mistério / Suspense" Tu n'as pas le niveau d'un détective quoi qu'on dise ". Ces paroles décourageantes avaient dilatées le désir du jeune Vivien qui désirait retrouver l'assassin de son père, le juge Carle en menant l'enquête avec Martin Romigo, un célèbre détective...