Chapitre 4 : Un thé au Terrier

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Hazel se redressa en grimaçant : prendre la poudre de cheminette n'avait rien d'une expérience agréable ! Elle épousseta ses vêtements couverts de suie avant de détailler les lieux. Un joli chaos régnait dans un modeste salon aux meubles vieillots. Des aiguilles à tricoter, lévitant au-dessus d'un fauteuil, s'appliquaient à créer une écharpe aux couleurs chatoyantes. Hazel s'avança, le tapis se souleva légèrement, comme s'il désirait la faire trébucher.

- Veux-tu bien cesser ! Ce n'est pas une façon convenable d'accueillir une invitée !

Le tapis s'abaissa avec douceur. Une petite femme replète s'avança vers elles, bras tendus.

- Morgan !

La sorcière salua son hôte avec chaleur. La petite femme, aux cheveux aussi roux que ceux de Morgan, se tourna vers la jeune fille.

- Tu es donc Hazel ... Tu as tellement grandi ! La dernière fois que je t'ai vue, tu n'étais encore qu'une fillette.

Hazel eut un moment d'égarement : jamais elle n'avait rencontré cette femme ! Et avant qu'elle puisse demander davantage d'explications, celle-ci la serra contre elle. Hazel répondit à son étreinte. La cousine de Morgan lui inspirait d'emblée une profonde sympathie. Elle les conduisit dans une cuisine qui aurait fait pâlir Mary de terreur. Des bols et des assiettes, vestiges d'un repas passé, traînaient encore sur la grande table. Une brosse récurait avec force une pile de tasses posée dans le lavabo. L'horloge attira l'attention de Hazel : à la place des heures, étaient indiquées des lieux et les nombreuses aiguilles étaient ornées de visages.

- Les enfants ! cria Mrs. Weasley au pied de l'escalier encombré de vêtements, venez !

Un cri terrifiant résonna au-dessus de leurs têtes et une petite tornade rousse, une araignée agrippée autour du crâne, dégringola les marches en poussant des hurlements. L'enfant se jeta dans les jupes de sa mère, la suppliant de l'en débarrasser. Mrs. Weasley lança un regard meurtrier aux jumeaux, deux copies parfaites, pouffant de rire en haut de l'escalier.

- Fred, George, descendez immédiatement !

Les jumeaux s'exécutèrent. Mrs. Weasley tapota l'araignée du bout de sa baguette et celle-ci redevint une inoffensive peluche. Elle la brandit ensuite sous le nez des deux frères.

- Laissez votre petit frère tranquille !

Elle s'agenouilla et consola le garçonnet.

- Là, là, mon Ronnie, c'est terminé.

- Pardon, murmurèrent les jumeaux fort peu désolés.

À cet instant, un autre garçon, à la chevelure tout aussi enflammée que celle de ses frères, fit son apparition. Il redressa ses lunettes en écailles glissant le long de son nez pointu. Hazel remarqua le vieux livre calé sous son bras.

- Maman, pourrais-tu dire à ces trois idiots d'arrêter de se battre ? Leur nuisance m'empêche de lire.

- Leur nuisance m'empêche de lire, singèrent les jumeaux en chœur.

Mrs. Weasley, un brin gênée, se tourna vers ses invitées :

- Veuillez m'excuser, mes fils sont un peu turbulents.

- Maman ! cria une autre voix. T'aurais pas vu ma chaussette ?

Un autre garçon débarqua à son tour, une chaussette orpheline à la main. Il s'immobilisa et eut un sourire. Tout aussi roux que ses frères, il avait le visage constellé de taches de son et les cheveux noués en catogan.

- Salut Morgan ! fit-il tout en enfilant sa chaussette et sa jumelle, qu'il venait juste de trouver sur la rampe d'escalier.

- Bonjour Charlie. Tu dois être ravi de partir enfin pour Poudlard.

L'Ecrin des illusionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant