Chapitre 5 : Nouveau départ

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Les dernières semaines de vacances s'étirèrent avec lenteur, dans une ambiance pesante. Mary n'adressait plus la parole à Hazel et préférait passer tout son temps libre à l'extérieur. Hazel quant à elle, avait commencé à lire les curieux manuels scolaires et avait réussi à apprivoiser sa chouette qu'elle avait prénommée Circé. L'oiseau avait été la cause du dernier conflit en date : les cris incessants de Circé avaient eu raison de la patience de Mary. Après une âpre discussion, Hazel avait obtenu la permission de laisser la chouette vagabonder à sa guise. La femme de ménage ne devait plus passer dans la chambre de Hazel où commençait à s'entasser les cadavres des rongeurs rapportés par Circé.

La nuit avant son départ, Hazel monta de bonne heure dans sa tanière. L'odeur nauséabonde ne la dérangeait même plus ... Elle ne songeait plus qu'à une chose : son départ pour Poudlard. Elle avait bouclé ses valises depuis plusieurs jours, réglé son réveil à l'aube et nettoyé la cage de sa chouette. Circé s'engouffra par la fenêtre ouverte, déposa un cadavre de souris sur l'oreiller de sa maîtresse avant de regagner son perchoir. Hazel prit l'offrande et la jeta sur le charnier caché dans son armoire.

Son regard fut alors attiré par le coffret à bijoux dissimulé sous un tas de vieux tee-shirts. Elle s'en saisit avant de retourner sur son lit. Trop occupée à parcourir ses livres, elle n'avait pas eu le temps de percer le secret du coffret. Elle sortit sa baguette, qu'elle cachait sous sa taie d'oreille, et imitant le geste de Molly Weasley, tapota l'objet. Rien ne se produisit. Elle enfonça la pointe de sa baguette dans la serrure. Rien n'arriva, mais quand elle voulut récupérer son bien, une mâchoire apparut, retenant sa baguette entre ses canines acérées. Le coffret se mit à pousser des grognements avant de s'échapper du lit. Hazel s'élança à sa suite. L'écrin poussait de petits aboiements semblables à ceux d'un petit chien acariâtre. Le coffret se faufila par la porte entrouverte et s'engagea dans le couloir en aboyant. Arrivé à l'escalier, il se tourna vers une Hazel stupéfaite avant d'entamer sa descente sautillante . Sans trop réfléchir, la jeune sorcière s'engagea sur les marches pour essayer de l'attraper. Une fois dans le hall d'entrée, le coffret s'immobilisa. Hazel en profita pour s'en saisir et le serrer contre elle. La mâchoire se desserra et la baguette tomba au sol. L'attitude de l'écrin changea brusquement : il se mit à trembler et à gémir. La jeune fille caressa le couvercle pour tenter d'apaiser l'objet apeuré.

La porte d'entrée grinça et s'ouvrit avec lenteur. La rue était plongée dans l'obscurité, tous les lampadaires étaient éteints, excepté un : celui faisant face à la maison des Evans.

« Hazel »

La jeune fille aperçut la silhouette s'étirant sous la lumière tremblante. L'ombre fit un pas vers elle. Hazel se recula, peu rassurée par cette étrange apparition. Une lueur nimbait l'inconnu d'un voile rougeoyant. Elle tenta de refermer la porte mais celle-ci offrait une résistance inattendue. Hazel vit l'inconnu plonger sa main dans sa poche et en extraire ce qu'elle devina être une baguette.

- Hazel, que fais-tu là !?

Le vestibule s'alluma, la porte se ferma. La jeune fille aperçut alors son père, la mine ensommeillée.

- Tu devrais aller te coucher, il se fait tard.

- Je...

Tenant le coffret serré contre elle, elle ouvrit la porte et constata que la rue était de nouveau éclairée et qu'il ne subsistait aucune trace de l'homme mystérieux. Son imagination lui avait-elle joué un bien mauvais tour ? Son regard se posa sur le coffret muet : ou alors, s'agissait-il d'un tour de passe-passe de sa part ?

Oliver Evans ferma la porte et s'agenouilla face à elle.

- Ecoute Hazel, si tu n'as pas envie d'aller à Poudlard, tu peux encore changer d'avis.

L'Ecrin des illusionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant