Chapitre 12 : La Vénus aux strangulots

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Arrivée dans la Grande Salle, Hazel rejoignit ses amis et leur montra la longue-vue, pendant que l'objet circulait, elle leur raconta comment elle l'avait obtenue.

- Et donc, fit Charlie en braquant la longue-vue vers elle, tu penses que c'est Peeves qui a fait le coup ?

- Faire accuser Hazel de vol serait tout à fait dans ses cordes, répondit Sofia.

Jonathan s'empara de la longue-vue et l'examina avec intérêt. Ayant récemment lu un livre sur les objets ensorcelés, il craignait que ce fusse le cas pour la longue-vue. Hazel, pour le rassurer, l'avait démontée et un Charlie téméraire avait même utilisé la longue-vue, en la dirigeant vers son grand frère, pour lui prouver qu'il n'y avait pas matière à s'inquiéter : ses rétines n'avaient pas été brûlées et Bill n'avait pas eu le visage couvert de pustules. Elle offrait cependant un confort de vue incomparable. Un objet idéal pour observer le match de Quidditch dans des conditions optimales !

- Tu ne devrais pas la garder, conseilla tout de même Jonathan en lui remettant l'objet.

- Je compte la donner à Jekyll à la fin du match, le rassura-t-elle en glissant la longue-vue dans sa poche.

Promettant à Charlie de lui prêter la longue-vue pendant le match et oubliant Peeves et ses facéties, Hazel changea de sujet et poussée par la curiosité, demanda quelques explications sur le Quidditch. Charlie répondit bien volontiers à ses questions, tout en s'amusant des mines horrifiées de Jonathan.

Après le déjeuner, les élèves prirent place dans les gradins. Charlie avait expliqué toutes les règles du sport favori des sorciers à Jonathan et Hazel.

- Ce n'est pas dangereux ? osa demander Jonathan.

- Mais non ! s'exclama son ami en lui donnant une bourrade affectueuse. Cela fait bien vingt ans qu'aucun joueur de Quidditch de Poudlard n'est mort !

Jonathan blêmit, peu rassuré par les propos du jeune Weasley. L'équipe de Serdaigle fit son entrée sur le terrain, sous les hourrah combinés des trois maisons ; quand l'équipe de Serpentard jaillit à son tour des vestiaires, les applaudissements et les cris provinrent uniquement de leur propre tribune. Le capitaine des Serpentard et celui de Serdaigle se mirent face à face et le colosse écrasa, plutôt qu'il ne les serra, les doigts de son adversaire.

- Les Serpentard ne sont pas réputés pour leur fair-play, déclara Bill qui s'était joint à eux. Cela fait des années qu'ils battent les autres équipes à plates coutures.

Hazel se tourna vers la tribune réservée aux professeurs : Flitwick rongeait ses ongles avec nervosité et Rogue affichait la mine de quelqu'un sûr de son triomphe prochain. Après avoir rappelé les règles, Mrs. Bibine donna un coup de sifflet et les deux équipes prirent leur envol. Avec discrétion, Hazel déplia la longue-vue et observa les joueurs : l'objet lui permettait de voir les actions avec précision et clarté ! Ravie de sa trouvaille, et se jurant de la ramener à Jekyll après le match, la jeune fille se concentra sur le jeu. Comme l'avait dit Bill, les Serpentard avaient leur propre règlement, ce qui leur attira des commentaires furieux de la part de la commentatrice déchaînée, que la pauvre McGonagall avait bien du mal à canaliser !

Quand le poursuiveur des Serpentard marqua un nouveau point, la tribune des Gryffondor se mit à le huer. Rogue devait être ravi, songea Hazel en braquant la longue-vue vers la tribune occupée par les professeurs. Mrs. Jekyll venait de rejoindre ses collègues et se plaça derrière le professeur de potions. À cet instant, Rogue tourna la tête vers les gradins. Craignant de se voir accuser de l'espionner, Hazel pointa sa longue-vue vers la tribune survoltée des Serpentard.

L'Ecrin des illusionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant