5- Tu l'as encore fait

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Premier du bataillon, je me dirige rapidement vers les dortoirs. J'arrive devant la porte si familière et l'ouvre avec un peu d'appréhension. Le bruit distinctif du grincement m'encre un peu plus dans la réalité. La pièce est sombre, vide et chaleureuse. Sur les murs des photos de famille de chaque soldat. La famille de Steve est toujours dans le cadre sur notre table de nuit commune et me réchauffe le cœur.

Je suis de retour à la maison.

Je dépose rapidement mes affaires en rigolant avec mon unité. La plupart se préparent à dormir et je m'apprête à faire de même. Il est déjà 5 heure du matin mais demain nous sommes en repos. J'ai hâte de profiter de ce temps pour retrouver mes repères. La mission m'a sorti de ma zone de confort et m'a fait voir une vraie vision du désespoir. Alors que je me change quelqu'un frappe à la porte surprenant tout le monde. Les retardataires tel que moi finissent vite de se changer en leur tenue de repos. J'enfile mon pantalon polaire ainsi qu'un pull pour palier à la fraîcheur et Steve s'empresse d'aller ouvrir. Une fois la porte ouverte chaque membre retient son souffle n'osant rien dire. Le général? A cet heure la? Je relève la tête et croise le regard dur de Nathan. Mon cœur s'affole et loupe un battement alors que je suis obliger de refréner mon sourire. C'est si débile de se sentir heureux rien qu'en voyant une personne.

-Je souhaiterais voir le soldat Gabriel Takahashi.

Attendez. Moi? Gabriel genre moi? Il est 5 heures du matin et Nathan veut me voir moi? Est ce que dieu existe? Qui a changer Nathan en seulement 3 mois. Ou alors c'est pour me dire que il va se marier avec Anaïs! Et si ça se trouve elle est déjà enceinte. Je peux pas. Et si il a découvert que j'ai loupé une partie de ma mission et ne veux plus me parler? Il faut que je respire mais j'ai l'impression d'avoir oublié comment faire. Les pulsions de ma poitrine semblent irréelles.
Steve me ramène à la réalité en me tapotant doucement le dos signe que je devrais y aller. Mes chaussettes semblent alors se transformer en soulier de métal tellement mes pas se font lourds. Je ne veux pas de mauvaise nouvelle, pas déjà. La tête baisse je rejoins à contre cœur le fils du général. Une fois dans le couloir seul face à lui je me sens dans l'obligation de relever la tête. Son regard grenat me toise. Il est si beau et son visage ne possède aucune imperfection. Rien ne semble en trop ou irréfléchi sur son visage. Il me rappelle beaucoup le visage de sa mère meme si mon souvenir est assez lointain. Pour autant il ne possède rien du regard et du sourire chaleureux et amoureux que sa mère avait tout au long de sa vie. Comme son père il me semble inanimé... Je m'arrête un instant sur ses lèvres. Pourquoi faut il qu'elle soit aussi irrésistibles.

Notre jeux de regard se stop alors que Nathan avance dans le long couloir sombre et froid. Je le suis obéissant à ces moindres faits et gestes me demandant tout de même ou nous nous rendons. La réponse se fit presque immédiate lorsqu'il tourna dans l'aile VIP du campement. Dans cette aile seul la chambre du général, la salle de conseil et la chambre de Nathan s'y trouve. Il se stoppa alors devant une porte en bois de chêne noir qui semblait impassible. Cette chambre représente pour tous le fruit interdit car personne n'a le droit d'y mettre les pieds. Je fis plus étonné encore quand ce dernier déverrouilla la porte et me dit d'un geste de rentrer. J'obéis sans poser de question et admira la pièce.

Au centre de la grande chambre un lit à baldaquin en bois brute avec de magnifiques gravures et des draps rouges tissés de motif couleur or. De nombreux oreillers sont également disposés sur le lit et le recouvre presque donnant cette envie de s'y jeter. Au mur la tapisserie blanche et or dépeint des motifs anciens. Un large tapis rouge au centre de la pièce vient habiller le canapé, les tabourets et la table basse. Le parquet de bois presque noir quand à lui est parfaitement brillant et poli. Sur le côté droit se trouve une ouverture de verre noir laissant apparaître une salle de bain et sur le côté gauche une grande bibliothèque vient apporter une image plus respectable et studieuse. J'entends le verrous de la porte se fermer derrière moi et des mains puissantes et chaudes se posaient sur mes hanches ou plutôt ce qui y ressemble plus ou moins à cause de mon polaire de nuit. Je n'ai pas le temps de tourner la tête pour observer mon interlocuteur que celui-ci se penche sur ma nuque pour venir susurrer quelques information à mon oreille.

Destins entremêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant