Destins entremêlés

Jour de pluie

De ce que l'on dit le jour où l'on m'a trouvé il pleuvait. Je me suis longtemps demandé pourquoi abandonne un enfant un jour de pluie. Qu'est ce qui pousse à abandonner son enfant?
Maintenant je ne me pose plus la question. A quoi bon? Qui viendra me chercher de toute façon? Qui un jour osera me délivrer de cette enfer.

Quand j'étais jeune cette endroit était plutôt accueillant. J'ai grandis entourée de femme toute plus fantastique les unes que les autres. J'admirais leur beauté, leur caractère et la façon dont elle gardait la tête haute. J'avais jamais saisis avant aujourd'hui pourquoi cet endroit était un enfer. Chacune a leur tour elles se sont occupé de moi.

Elles m'ont apprise à être forte moi aussi. J'ai grandis avec l'amour de plus de 20 mères différentes. Je me posais parfois la question de pourquoi elles étaient ici. Pourquoi portaient elles de légères tenues...

Mon reflet me transperce avec force brisant cet idéal.

C'est le premier jour de l'enfer.

Mes cheveux violet dans le miroir contraste avec ma peau d'une pâleur incontournable, seule le rose naturelle de ma peau vint la teintée. Du plus loin que je me souvienne on m'a toujours complimenté sur mon apparence. On s'étonne même que mes cheveux soient violet naturellement. Je ne suis âgée que de 14 ans et pourtant ma peau semble démunis de toute imperfection... ou peut-être l'imperfection est ce tout simplement moi.
Je secoue la tête à cette idée et joue timidement avec la mèche qui traverse mon visage. Je dois enfiler la tenue devant moi qui attend depuis déjà quelque dizaine de minute.

Ma peau a nu voit le doux tissus glisser et habiller mes courbes déjà généreuse. La tenue est courte. Trop courte. C'est la première fois que je m'habille ainsi et je complexe légèrement sur mes hanches très volumineuses qui tranche nettement avec ma taille fine.

La tenue est en deux partie. Un haut entièrement fait de dentelle transparente qui s'arrête après la poitrine mais qui possède tout de même de longues manches et ce que l'on peut nommé de tanga... un dessous lui aussi en dentelle qui ne m'habille pas assez.
Mon cœur tambourine dans ma poitrine, ma gorge se serre et je ferme les yeux.
Mes pas nue font un léger bruit sur le parquet et j'empoigne fébrilement la poignée. La porte s'ouvre sur une salle bien trop remplis à mon goût. J'avale ma salive observant toutes ces femmes aux coudes de nombreux hommes, jeunes, vieux, petits, grands...

Mes yeux paniqués se déposent sur chaque main, sur chaque cuisse, sur chaque regard lubrique et surtout sur chaque liasse de billet. Un homme s'approche alors de moi. Il est grand et me surplombe d'au moins 3 têtes de plus. Il semble plus ou moins vieux et porte une barbe assez prononcée. Son bras s'enroule tel un piège autour de moi et son odeur embaume mes narines.
Mon cœur se serre et la nausée me monte rapidement. Je me retiens. Je ne supporte pas son odeur et sa peau qui est si proche de moi. Sans crier garde il m'attrape le poignet et me traine à l'étage. Le parquet grince et je ne peux même pas détailler la pièce des yeux à cause de la vitesse à laquelle je suis enlevée. Il ouvre une porte qui donne sur une chambre.

Je la regarde un instant puis me sens violemment poussé au sol. Je m'écrase dans un bruit sourd sur le parquet. Mes dents se serrent et je ferme les yeux. Les larmes ont envies de dévalées à tout allure sur le blanc de ma peau. Tout mon corps tremble et je me sens si impuissante. Un souffle chaud s'écrase sur ma nuque me faisant frissonner puis une pluie d'aiguilles tombent sur mes lèvres. Les yeux toujours fermés je sens cette chaleur me parcourir. Je sens de nombreuses vipères me dévorer et me dévêtir. Un fond noir autour de moi, je retiens chaque moment sans ouvrir les yeux. La douleur qui me brûle le bas du ventre, ma poitrine compressée et mes lèvres saturées de cette ivresse à laquelle je ne veux pas goûter. Mon corps est si sale et pour la première fois je me sens comme inexistante. Tout mon être viens de se faire bafouer comme un simple objet.