1- Je vois

60 5 12
                                    

La fraîcheur me brûle la peau alors que la neige tombe sur le sentier de boue. Je sens sur mon dos le poids de la sécurité et de la vie de tout ces étrangers, devant moi mes camarades de vie ou de mort avance les épaules lourdes. Le premier de la troupe attirant tout particulièrement mon attention se met à ralentir en croisant mon regard. Je baisse alors la tête me concentrant sur ma marche basée sur le rythme des pas des uns et des autres, j'essaye tant bien que mal d'ignorer le vent et la douleur dans tous les membres de mon corps. Après tout c'est ma vie celle qui m'a été destinée depuis mon plus jeune âge, je suis là pour apprendre à sauver des vies et à en enlever comme tous mes camarades. Oui je suis bel et bien dans l'armée.

Cela fait maintenant des heures que l'on marche et les troupes commencent à fatiguer cependant personne ou presque n'abandonne. Les personnes tombant de fatigue se font assister par les plus forts à tour de rôle et je prie pour ne pas être, moi aussi, un poids. Je ferme les yeux pour essayer de faire passer le temps plus vite et en les réouvrant je tombe nez à nez face à la cause de tous mes maux. Nathan me transperce de ses yeux rouges sans montrer la moindre émotion, se contentant seulement de marcher à mes côtés. J'essaye alors tant bien que mal de marcher sans lui prêter la moindre attention. Nous marchons ainsi pendant encore une heure qui semble être une torture tant mon cœur bat et tant je souhaite lui parler mais nous savons tous les deux que c'est impossible pour plusieurs raisons, la première étant pour ne pas gaspiller nos forces; et la suivante étant pour ne pas nous disputer. Pourtant lors d'un énième regard il me surprend à parler tout en gardant plaqué sur le visage son expression indifférente.

- Tu es à la traîne, tu as pas intérêt à lâcher on pose le camp que dans trente minutes et j'ai pas envie de devoir te supporter.

Il souffle et je reste quelques secondes choqué, est ce qu'il s'inquiète? Ou est ce qu'il essaye juste de me faire comprendre qu'il ne veut pas que je sois un poids pour l'équipe ? Je ne réfléchis pas plus et lui répond de mon habituel sourire.

- Tu as qu'à retourner devant tu en as largement les capacités et tu pourras aider ceux mal en point. Je peux me débrouiller seul je suis pas si faible que ça.

Il me scruta un instant et ne répondit rien, il n'accélère pas non plus sa marche. Nous continuons alors ainsi jusqu'au déploiement du campement. Je me mis à déplier les grandes toiles, à frapper les crochets en rythme ainsi qu'à sécuriser la zone de camp. Les plus fatigués allèrent directement au tentes et ceux encore debout firent des rondes ou préparèrent le repas. Pour ma part je fis le guet. C'est soudainement qu'une image me fis louper un battement. Nathan était en plein mélange de salive avec une fille de mon année. Je sers les poings et croise son regard alors que ma camarade reste collée à sa bouche, il ne détache pas son regard du mien et je lui fait un large sourire pendant que cette fille passe doucement ses mains sous le t-shirt de ce dernier. Je décrocha nos regards en tournant la tête. Je suis à l'armée je n'est pas le temps pour une relation et encore moins avec celui qui est le fils du général. Nos mondes sont trop différents, il est promis à être un grand général et moi son soldat rien de plus. Cette perspective de vie est toute tracée depuis notre rencontre.

Flashback

Le réfectoire de l'armée est bondé de monde mais j'ai tout de même réussis a me hisser au milieu de mon bataillon pour manger. Je rigole de bon cœur avec mes camarades sur la chute de l'un de nous durant l'entrainant. Quant à la nourriture, contrairement à ce que l'on pourrait penser c'est vraiment bon et nutritif. Je me questionne quand au futur entraînement car il paraît que bientôt nous aurons notre première mission dans une vieille ville pour tenter d'y trouver des survivants à l'épidémie. Cependant depuis le début du repas je sens le brun me regarder avec insistance me perçant de ses yeux rouges grenat. Je n'ai même pas le temps de mettre une nouvelle fourchette de viande dans ma bouche que ce dernier, impatient ,comme a son habitude, m'attrape le bras et m'entraine dans un des locaux. Je reste inconnu à la suite des événements alors qu'il me plaque au mur pour m'embrasser à pleine bouche. Je suis légèrement surpris mais les choses me semblent pour autant très naturel, je me détend et répond timidement à son baiser. Lorsque nos deux bouches scellées se séparent je sens son regard emplit d'envie descendre le long de mon cou. Il se courbe alors pour m'embrasser le coté de la nuque en la mordant légèrement et en passant ces mains sous mon t-shirt alors que de mon côté je me contente de serrer son t-shirt ne pouvant le stopper tant moi-même je suis envieux de ce contact. C'est lorsqu'il agrippe mon haut pour doucement le soulever après m'avoir palpé le torse qu'il s'arrête brusquement. Son regard dur me déchire le cœur et le fait battre a mille allures. Un moment de silence prolongeant cette ambiance alors que la seule chose perceptible est la pression des mains de Nathan serrant mon haut.

Destins entremêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant