Chapitre 2

7.4K 740 4
                                    

Fatou Siga:Tu es réveillée? Mais oui tu es enfin réveillée, Dieu merci. Docteur, docteur s'il vous plaît venez vite, criait elle la tête dans l'encablure de la porte mais aucun des médecins n'étaient dans le couloir. Elle hurla de toutes ses forces avec l'espoir que quelqu'un l'ait entenu.
Puis elle retourna au chevet de sa cousine qui ouvrait progressivement les yeux comme s'ils recouvraient la vue après une longue période de cécité. Gina fit tournoyer sa tête de part et d'autre en inspectant les lieux avec un air hébété.
Fatou Siga: Oh non non, ne te lèves surtout pas, tu es encore très faible.
Gina: Qu'est...où suis-je?
Fatou Siga: À l'hôpital, nous sommes à l'hôpital. C'est un miracle, je suis si contente que tu te sois enfin réveillée. Tu nous as fait une belle frayeur ma chérie. Se réjouissait-elle en lui caressant le bras.
Gina: Que s'est-il passé? Ma tête est très lourde et j'arrive à peine à bouger les jambes, mes bras sont aussi très lourds.
Fatou Siga: C'est normal que tu te sentes ainsi, ne paniques pas. Ton corps est resté endormi durant trois mois consécutifs. Tu es sortie de ton coma et c'est merveilleux.
Gina : Trois mois...?
Siga : Oui et tu dois laisser le temps à tes membres de retrouver toute leur motricité.
Gina: Trois mois tu dis? Trois mois!
Ce fut tout ce qu'elle retint du discours joyeux de sa cousine. Trois mois, et pourtant elle n'avait aucun souvenir de ces trois derniers mois. Tout était encore alambiqué, un néant total, bref un trou noir sans fond.
Puis après quelques minutes à se torturer l'esprit, une fraction de souvenir ressurgit abruptement comme s'il attendait gentiment un déclic. Gina s'accouda au lit et souleva prudemment son cou, les machines auxquelles elle était branchée freinaient affreusement ses gestes.
Et quand enfin ses yeux se furent éclaircis, elle s'imprégna de la lumière du jour pour ausculter chaque objet disposé dans cette pièce. Tout y était blanc, les draps, les murs, le mini canapé réservé aux accompagnateurs, une lampe de chevet, les rideaux...N'eût avait été la présence de Fatou Siga, Gina se serait crue au paradis. L'instant d'après, son attention fut capté par un petit détail: l'absence de sa grossesse. Elle faufila les doigts sous le drap qui couvrait son corps et quand sa main toucha enfin son ventre, elle hurla de stupéfaction.
Gina: Mon enfant, où est mon enfant? Qu'ont-ils fait de mon bébé? Hurlait-elle.
Fatou Siga tenta de la maintenir sur le lit mais elle se débattait avec une force surnaturelle. Des pleurs accompagnés de cris de détresse, la situation dérapait, Siga ne maîtrisait plus rien.
Gina arracha un à un chacun des fils qui la reliait aux machines. La lampe de chevet et les couvertures se retrouvèrent au sol à la vitesse d'une comète.
Fatou Siga: Calmes toi Gina, tu vas te faire du mal, calmes toi voyons.
Gina: Je veux savoir ce qu'ils ont fait de mon bébé, je veux le savoir et tout de suite...
Fatou Siga: Bon d'accord je vais appeler le médecin mais je t'en supplie ne te lèves pas de ce lit, tu es encore très fragile.
Gina: Peu importe, peu importe que je sois fragile ou pas, peu m'importe toutes ces fichues machines qui me procurent de l'oxygène si je ne peux avoir mon enfant avec moi...
Un homme en blouse blanche suivi d'une infirmière débouler dans la chambre à cet instant. Ils étaient horrifiés devant ce désordre et cette furie qui se tortillait sur le lit, suppliant pour qu'on la libère de ces fils.
Le médecin: Qu'est-ce qui se passe ici? Madame Sall s'il vous plaît, vous ne pouvez pas quitter ce lit. Infirmière ramassez ces draps et couvrez la patiente je vous prie.
Gina: Ne me touchez pas, que personne ne me touche. Je ne me calmerai pas tant que vous ne m'aurez pas dit ce que vous avez fait
De mon enfant.
Le médecin: Madame comprenez que dans cet état je ne peux rien vous dire alors calmez vous sinon je serai obligé de vous administrer un sédatif.
Fatou Siga: Gina je t'en prie fais ce qu'il te dit, c'est pour ton propre bien.
Gina effectua un dernier regard circulaire autour d'elle, redirigea une nouvelle fois sa main sur son ventre plat, l'absence de cette grossesse lui fracassait l'être tout entier. Elle arrima son regard larmoyant à celui de sa cousine, avant d'accepter que l'infirmière la réinstalle sur son lit.
Le médecin: Je comprends que vous soyez dans cet état Mme mais ce que vous devez comprendre c'est que vous avez échappé de justesse à une mort certaine. Vous êtes encore très vulnérable donc essayez de garder votre sang-froid.
Fatou Siga: Ne pleures pas ma chérie, dis toi que tout arrive pour une raison bien spécifique. Dieu a voulu que tu
Vives donc sois reconnaissante pour ça.

Attirance dévoranteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant