Chapitre 12

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Les Oreilles de Gina avait parfaitement entendu la question de Paul mais une partie d'elle-même refusait d'y croire comme si à un moment ou un autre son cœur avait involontairement cessé d'espérer.Elle posa délicatement la paume de ses mains sur son torse et l'écarta légèrement d'elle afin de bien le dévisager puis se risqua à demander...Gina: Quoi? Fit elle les yeux grandement ouverts, le bas du corps complètement nu. Paul: Je ne peux plus me passer de ton corps, c'était un supplice pour moi de te savoir loin de moi depuis tout ce temps. Gina: Il ne s'agit donc que de sexe, tu proposes qu'on officialise pour donner un semblant de sens à ce que nous vivons?Paul: N'as-tu donc pas perçu le message que mon corps t'a envoyé tout à l'heure? Chaque décharge que tu as reçu Gina était une pulsion de mon cœur prêt à s'ouvrir à toi...Gina: Je ne sais pas Paul!Paul: Je ne te demande pas de savoir mais d'accepter le fait que toi et moi ne pouvons indiscutablement pas vivre l'un sans l'autre...Gina: Et pourtant ça ne t'empêchait pas de te la couler douce avec cette Catherine, avoua-t-elle d'une moue dédaigneuse. Paul: Dons tu m'as espionné? Gina: Comme si je n'avais que ça à faire. Elle se dégagea pour enfiler sa jupe jetée près de la porte. Paul: N'ai pas honte de m'avouer que tu es folle de moi. Bref réponds à ma question, on officialise ou pas? revint-il à la charge en la rejoignant. Gina: Je ne veux pas d'engagement Paul. Paul: Je te parle de nous fiancer pas de nous marier demain. On essaye si sa passe tant mieux si sa casse tant pis mais au moins on aura tenter le coup. On se verra plus fréquemment et on fera connaissance avec plus de considération, moins de sexe et plus de communication et de complicité comme le font tous les couples normaux.Gina: Tu es vraiment sérieux là Paul? Il fit plusieurs battements de paupières tout en émettant un "hum" décontenançant.Paul : Bon, reprit-il d'un air sérieux, pour le sexe il faudra quand même qu'on en rediscute mais pour le reste oui je suis plus que sérieux.Gina: Et Catherine?Paul: Et si on oubliait toutes les autres? Gina dessina sur ses lèvres une moue satisfaite et enfantine avant de se jeter à son cou. Ainsi, pour la première fois, son geste n'était pas calculé ni réfléchi. Elle l'embrassait passionnément en se blottissant contre lui à la recherche de chaleur corporelle. Leur étreinte amoureuse s'acheva sous les cognements acharnés contre la porte des toilettes. Une voix demandant que l'on ouvre la porte se fit entendre. Gina paniqua mais Paul de sa galanterie légendaire, déposa un léger baiser sur son front et lui demanda de se calmer. Après plusieurs minutes d'insistance la personne de l'autre côté désista et s'en alla. Paul ouvrit alors discrètement la porte et ordonna à Gina de se glisser à l'extérieur et qu'il la rejoindrai quelques secondes après pour qu'ils déjeunent. ~Après le départ de Gina, Paul resta dans les toilettes, admirant son reflet dans le miroir et contre toute attente il ébaucha un sourire, à la fois mystérieux et narquois. De ses yeux tapis de noirceur, il se félicita intérieurement d'avoir remporté son pari. Paul: Aucune femme n'échappe à mon charme. Non aucune!~Du haut de son petit nuage, Gina se félicitait enfin d'avoir pu trouver l'amour, le vrai, l'authentique. Celui qui ne piétine pas, ne détruit pas et n'affaiblit pas. L'amour qui provoque renaissance et engouement. Ce sentiment noble qui donne envie de vivre chaque jour comme si c'était le dernier. Toutefois, qu'elle garde en mémoire que l'amour reste une étincelle qui peut s'enflammer à tout moment..Gina et Paul avaient passé toute la journée ensemble. La discussion entre eux avait été d'une franchise sans précédent. Gina pour la toute première fois lui confia les malheurs survenus dans sa vie.Ils avaient quitté le restaurant main dans la main et s'étaient terrés dans l'appartement de Paul.Plus d'un quart d'heure à se faire des confidences et à lever les voiles sur chaque petite parcelle de zone d'ombre.Paul: Je suis chagriné d'apprendre tout cela, dit-il assis au centre du lit en face de Gina lui tenant chaleureusement les mains; tu as souffert ça c'est certain et je comprends mieux pour quoi tu tenais à ce que notre relation soit libre.Gina: Je n'avais plus confiance en l'homme et j'étais déchirée de l'intérieur Paul. Quand je quittais mes parents j'aspirais à une vie meilleure mais j'ai trouvé pire. Ce fut douloureux oui mais j'ai survécu. Quand on perd un enfant c'est toute une partie de soi qu'on perd.Paul: Désolé pour tout cela Gina, dit-il d'une voix adoucissante, il promena sa main sur le dos de la jeune femme.Gina étouffa une larme. Ce souvenir hantera toujours son sommeil et ne le quittera sous aucun prétexte. Elle était condamnée à vivre avec et elle acceptait sa sentence sans broncher.Gina: J'ai appris aujourd'hui que Salim a été victime d'une agression, c'est bien fait pour lui, j'en suis heureuse et je prie de toutes mes forces pour qu'il y passe de vie à trépas.Paul: Ne souhaites pas cela. Tu n'as aucun droit sur la vie ou la mort de quelqu'un. Dieu est l'unique juge, Salim a commencé à payer donc ne te noirci pas le cœur davantage...Gina: Mais il le mérite Paul, ce salaud mérite tout ce qui lui arrive et tout ce qui lui arrivera par la suite. Le coupa-t-elle au bord des larmes.Paul: Changeons de sujet, je n'aime pas te voir dans cet état. Assez parler de toi. D'accord ? Gina: D'accord. Et puisqu'on en est aux confidences parles moi d'Elisa.Paul: Elisa est un passé que moi aussi je souhaite oublier. Nous nous sommes mariés sur un coup de tête sans savoir que nous étions horriblement incompatibles. Nous avons passé plus de temps à nous détester qu'à nous aimer. Résultat, elle m'a traduit en justice et le divorce a été prononcé en sa faveur. Chaque mois je suis obligé de verser à cette opportuniste une somme qui me coûte la peau des fesses. Admit-il le regard incommodé.Gina: Ah c'est de cet argent dont elle parlait le soir où elle est venue à l'improviste ?Paul: Oui c'est bien cela.Gina: Il faut que je te dise un truc, ce soir-là elle m'a attendu dehors et elle m'a mise en garde contre toi.Paul: Le contraire m'aurait étonné. Cette vipère est décidée à me pourrir la vie. À chaque fois que je m'investisse dans une relation fleurissante, elle débarque avec sa tignasse de folle furieuse pour me gâcher l'existence.Gina: Peut être que son acharnement est dû à son amour pour toi?Paul: Son amour? Ha ha ha, permets moi d'en rire ma chérie. Elisa n'aime personne. Et même si par quelque magie que ce soit elle restait la seule femme sur ce bas monde je préférerai les hommes à elle.Gina hoqueta de stupéfaction. Ce dernier argument lui restait en travers de la gorge.Paul: détends toi, je ne suis pas homosexuel, je veux juste que tu comprenne que j'ai cette femme en horreur.Gina: Tu me rassures, j'ai cru pendant un instant que tu étais... Sa phrase se meurt dans un rire de cristal qui emporta Paul.Ils rirent à cœur joie avant que le jeune homme ne lui propose de terminer la soirée en boîte.S'il y'a une chose à laquelle Gina ne dit jamais non c'est bien une sortie en boîte.Elle aimait danser même dans ses moments de douleurs, elle se refugiait dans les boîtes de nuit pour danser tout son soûl comme d'autres choisiraient d'en pleurer.Paul l'emmena chez elle en voiture pour qu'elle se change. Il l'attendit dans la voiture, les mains tapotant le volant au rythme du son de Elzo Jamdong '' Saï-saï la''.Cette chanson traduisait tout son vécu. Paul Kader Sarr avait passé sa vie à collectionner les femmes. Il aimait la chair féminine avec tous ses mystères. Son existence se résumait à des mensonges. Paul ne passait jamais plus de deux heures de temps à convaincre une femme à finir dans son lit.Un narcissique avéré et assumé, il savait se mettre en valeur et savait titiller la curiosité de la gente féminine.Une demi-heure plus tard, l'apparition de Gina dans une superbe robe courte à fente osée le détourna de cette chanson répétée en boucle.La jeune femme séductrice de renom grimpa dans la voiture en écartant les cuisses de sorte à laisser voir son string de soie rouge bordeaux.Paul: Tu me provoques Gina Racine Sarr ? S'enquit il d'une voix autoritaire.Gina: Sarr ? Sarr tu as dit ?Paul: Tu dois t'y habitué car dorénavant c'est le nom que tu porteras. Et puis tu sais que je peux facilement ôter ce slip qui défie mon autorité.Gina: tu ne te fatigues donc jamais de baiser ?Paul: Rectification : je ne me fatigue jamais de te baiser TOI. Allez boucles ta ceinture avant que je ne change d'avis et ne donne raison à mon esprit vagabond.Gina: Et que demande ton esprit vagabond Paul Kader Sarr ? Demanda-t-elle sous le même ton employé tantôt par le jeune docteur.Ce dernier émit un rire surprenant avant de figer son regard sur celui de Gina.Paul: Mon esprit me supplie de verrouiller toutes les portes et de te retenir prisonnière dans cette voiture pour te faire toutes les cochonneries qui constituent son énergie vitale.Cette fois-ci Gina se tordit de rire sur sa chaise avant.À présent, elle riait de bonté d'âme sans avoir à forcer ou à ébaucher des sourires mesquins pour persuader les autres qu'elle allait bien.Elle était de plus en plus à l'aise en compagnie de Paul. Ils étaient capables de se parler comme deux amants insatiables; leur complicité facilitait l'échange entre eux.Et cette journée était parfait et allait se terminer également dans la perfectionEnfin...~Paul gara son bolide devant la boîte de nuit où ils s'étaient tous les deux rencontrés.Gina lui prit la main pour longeait l'entrée bondée de gens. Tout Dakar by night s'y avait donné rendez-vous.Un peu plus tard dans la soirée, ils se retrouvèrent sur la piste et dansaient serrer l'un contre l'autre sous un slow énivrant. Tantôt Paul murmurait des mots doux au creux de son oreille tantôt il déposait une bise sur son cou. Les paroles de la musique s'incrustaient fortement dans l'esprit de Gina qui valsait dans un monde parallèle. Un monde perdu entre le réel et l'utopie.Un beau moment qu'elle voudrait garder éternellement.Gina: Merci de me faire vivre un tel moment Paul.Paul: Merci à toi de me le permettre.Gina: J'ignorais que l'amour faisait autant de bien. J'ai la sensation de pouvoir marcher sur l'eau.Paul: l'amour? Tu ne serai pas par hasard amoureuse?Gina se décala un peu pour bien le regarder. Ils échangèrent quelques œillades puis elle alla s'asseoir dans leur carré VIP.Il la suivit et s'installa près d'elle. La main placée dans la sienne, il lui caressa le visage avec la paume de l'autre main. Toute cette attention n'avait pour objectif d'accroître les sentiments de la jeune femme qui devenait de plus en plus vulnérable. Paul: Pourquoi tu fuis à chaque fois que je te parle d'amour? Gina: Je ne fuis pas mais j'ai peur de ce qui pourrait arriver. Paul: Gina quand on passe par un malheur aussi grand que celui que tu as traversé c'est qu'il y'a juste derrière un bonheur infini. Donnes toi la chance de jouir de ce bonheur, que ce soit avec moi ou un autre, cesses de priver ton âme des délices de la vie. Gina: Et si tout ceci n'était qu'une farce? Un sordide mensonge mis au point par nos esprits libertins ? Paul: Toi en fait ton problème c'est que tu réfléchies beaucoup trop et c'est très nuisible. Gina: Qui a diagnostiqué ça ? L'homme ou le médecin ? Paul: L'amoureux!Gina releva le menton, les oreilles sifflant comme une ambulance. Amoureux avait-elle entendu ? À nouveau, elle imprégna son regard dans le sien jusqu'à ce qu'une présence étrangère vint les interrompre. Inconnue: Bravo il t'a fallu soixante-douze heures pour remplacer ta dernière conquête. Paul: Raky ! Quel plaisir de te retrouver ici. Raky: Ne sois pas pathétique Paul Kader Sarr. Toi et moi savons que cette rencontre n'a rien de plaisant. Le jeune homme ébaucha un rictus, Gina retira discrètement sa main d'où elle était prisonnière et fixa Raky des yeux. Paul: je suis accompagné alors aies la décence de ne pas me faire une scène. Gina: Tu m'expliques Paul? Paul: Il n'y a rien à expliquer mon amour, cette femme s'en allait. Raky: Effectivement mais avant de partir j'ai deux petites choses à dire à TON AMOUR, articula-t-elle prétentieusement Paul: Tu n'as absolument rien à lui dire Raky. Quand vas-tu arrêter de me persécuter ? Raky: madame cet homme ne vous rendra jamais heureuse. Quoi qu'il ait pu vous promettre sachez qu'il l'a promis à mille autres femme avant vous. Paul ne vit que pour le sexe et pour les hommes comme lui, le sexe ne rimera jamais avec amour. Éloignez vous de lui avant qu'il ne vous délaisse comme une vieille chaussette trouée. Paul: C'est bon là ? Si tu as finis de cracher ton venin tu peux dégager sale vipère. Raky: Tu n'es qu'un crétin, un salaud de la dernière division. Je me demande comment j'ai pu t'aimer. Tu me dégoûtes. Lâcha-t-elle en quittant le carré VIP. Paul se rapprocha de Gina et la prit dans ses bras mais la jeune femme le repoussa violemment. Paul: Ne me dis pas que tu crois cette peau de vache ? Gina: Paul j'en ai marre tu comprends ? Pour toi toutes les femmes sont des vipères ou des opportunistes. Tu te victimise à tout bout de champ.Paul: Pas toi Gina! Non pas toi Gina, ne me fais pas ça après que je t'ai ouvert mon cœur et mon âmeGina: J'en ai assez Paul, toi tu n'ai jamais fautif de rien, c'est toujours elles qui s'acharnent à ternir ton image, encore elles qui t'insultent à chaque fois qu'elles croisent ton chemin. Et puis tu as beau clamé qu'elles sont mauvaises mais ça ne t'a pas empêché de fourrer en elle ta quéquette. Je commence sérieusement à croire que le problème c'est toi et non elles. Et tu sais quoi Paul ? Je me tire d'ici, je refuse de souffrir à nouveau pour un irresponsable. Paul: Mais merde Gina, laisses moi au moins m'expliquer. Gina: Tu n'as rien à m'expliquer Paul, j'en ai ras-le-bol de me coltiner tes ex frustrées et furieuses. Elle prit son sac et quitta la boîte le cœur fissuré. Paul tenta de la rattraper mais Gina était déjà dans le taxi cheminant vers sa demeure. De grosses gouttes de larmes scintillaient sur son visage. Son bonheur n'aura durer que le temps d'un bâillement. Paul était indiscutablement un coureur et la malédiction s'abattait encore sur Gina en faisant basculer son cœur pour cet homme peu recommandable. Taximan: Madame nous sommes arrivés. Annonça le conducteur.Gina ravala sa salive, balaya son visage d'un revers de la main et paya sa course.Elle attendit que la voiture s'éloigne à l'horizon pour ouvrir son sac à main afin d'en sortir les clés de son appartement.La main fouineuse de Gina s'aventurer jusqu'au fond de son sac, ces fichues clés refusaient de se laisser attraper. Une voix grave l'interpella, elle se retourna d'instinct et aperçut le malfrat de la décharge tapit dans le pénombre.Gina: Approchez vous et je hurle au voleur.Gaiky : ce n'est pas dans ton intérêt de faire cela jeune dame.Gina: Que savez-vous de mon intérêt ? Allez-vous en ou je vous jure que je hurle.Gaiky : Et je te répète que tu n'en fera rien. Nous avons une affaire à clôturer ou pensais tu me rouler dans la farine ?Gina: Quelle affaire ? Vous êtes malade ma foi. Rien ne m'oblige à vous écouter.Gaiky : Si Gina, bien sûr que si. Tu as la mémoire bien courte toi ou tu as oublié que Salim gisait dans son sang pendant que tu te réjouissais de le voir pâle et mourant ?Gina: Tais-toi saleté de criminel, tais-toi. Si jamais tu en reparles, tu peux cracher sur ton argent, tu m'as entendu ? Gaïky: Je n'apprécie pas particulièrement les menaces jeune dame. Tu étais d'accord avec moi parce que la situation t'arrangeait bien. Gina: C'est toi qui a appuyé sur la gâchette pas moi. Tu m'as obligé à garder le silence sur ton crime odieux. Pour une simple bouteille de bière tu as failli lui ôter la vie. Gaïky: Tu es une belle manipulatrice toi, tu voulais qu'il meurt ne le nie pas, je l'ai vu dans tes yeux cette nuit-là. Et puis ce qui est fait est fait, je te rappelle que c'est toi qui m'as promis cet argent.Gina: Et tu l'aura mais pas ici ni maintenant. Je ne roule pas sur de l'or moi. Laisses moi le temps de trouver cette somme. Gaïky: Je n'aimerai pas que tu me prenne pour un idiot. Et si jamais tu le faisais, tu t'en mordrai les doigts. Le malfrat sortit son arme, prit Gina par la gorge et la menaça d'en finir avec elle si jamais elle le trahissait . Par un subterfuge, elle pressa elle aussi un léger poids contre le jeans de son assaillant. Gina: Je pense que ni toi ni moi ne voulons mourir ce soir ou si ? S'enquit elle le regard glacial. Gaïky comprit que la jeune femme pointait elle aussi une arme contre lui, bien vise sur son pénis et la moindre manœuvre maladroite provoquerait d'irréparables dégâts. Gaïky: Tu montres enfin ton véritable visage ? Tu es une belle salope toi... Gina: Va-t'en d'ici et attends mon appel. Il baissa son arme et retourna sur ses pas. Et quand il disparut à l'angle, Gina relâcha sa respiration qu'elle avait fortement retenue à cause de la frayeur. Fort heureusement, elle avait toujours par devers elle une arme dans son sac car elle savait à présent à quel genre d'individu elle avait affaire. Et puis Paul ne la sauvera pas à chaque fois!

Attirance dévoranteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant