Chapitre 3

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Deux ans plus tard!
Gina s'était reconstruit une nouvelle vie, une vie qui n'impliquait pas la présence permanente d'un homme.
Le temps n'avait pas soigné sa blessure ni atténué sa haine pour le sexe opposé. Bien des hommes l'ont abordé, un soir ou un autre, mais à chaque fois c'était la même rengaine ''allez voir ailleurs '' leur criait elle lors qu'ils se montraient insistants.
Elle les envoyait paitre en s'assurant de les insulter ; toute cette agressivité et ce dégout résultent du fait qu'elle voyait en chacun d'eux une partie de Salim, son visage malingre, son haleine insupportable et rien que l'idée de devoir familiariser avec eux lui retournait l'estomac.
Deux ans sont passés depuis la mystérieuse disparition de Salim et nul ne savait où il était. Ce nabot disgracieux devait certainement se terrer dans l'un des endroits miteux d'ivrogne, se convint Gina.
Il ferait mieux d'y rester ou d'y mourir sinon si jamais la malchance le remettait à nouveau sur le chemin de cette femme qu'il a martyrisé, brisé et anéantie, il s'en mordrait amèrement les doigts jusqu'aux os.
Elle avait certes repris le train de sa vie, en dépit du fait que ce train s'arrêtait dans chaque gare ; elle ne s'éternisait jamais nulle part, Néné et elle avaient le projet d'ouvrir un complexe de beauté. Un projet auquel elle n'a pas encore donné de suite favorable car trop occupée à aller de boite en boite pour nouer son chagrin et sa trop grande solitude dans une compagnie éphémère ; le temps d'une nuit.
La solitude est le poison de l'âme et ça Gina la très vite compris, les rares fois où elle rentrait bredouille d'une soirée, elle s'enfermait dans sa chambre, mettait le volume de la télévision à fond et cachait sa tête dans ses draps, sans jamais trouver un sommeil paisible.
Les aventures d'un soir, Gina les comptabilisait sans jamais franchir ce qu'elle nomme son trait limite: rappeler le gars après le sexe : elle ne les rappelait jamais, selon Gina les rappeler voudrait dire qu'elle envisagerait une éventuelle continuité et il était évidemment hors de question pour elle de miroiter sur une histoire d'amour idyllique.
Le cœur n'y était pas et l'esprit encore moins : elle devait d'abord respecter sa promesse avant de prétendre à une vie rangée.
Cependant, Siga et Néné se sont toujours demandés pourquoi leur cousine ne leur présentait jamais personne. Mais comment Gina pourrait leur faire comprendre qu'elle s'était consciencieusement choisie une vie sans contraintes ni attachements?
Une vie basée sur l'obéissance d'une pulsion passagère qu'elle a maintes fois essayé de refouler mais qui s'intensifiait face à sa résistance ?
Cette satisfaction de sa libido qu'elle ne peut avoir qu'auprès du sexe opposé l'amène à faire des choix qui ne seront jamais compris par ses cousines alors autant gardé ce secret.
De plus, tout à un prix dans la vie et Gina était entrain de payer le prix de son entêtement face au refus de ses parents. Elle subissait les conséquences de son mauvais choix sans broncher parce-que oui c'était son choix et personne ne l'avait forcé ni incité à suivre cette canaille de Salim.
~
Ainsi, lors d'une de ses multiples escapades nocturnes Gina avait fait la connaissance d'un homme assez atypique : le seul qu'elle a rappelé.
Un bel homme, charismatique avec une lueur de perversité démesurée dans le regard, c'était un médecin d'apres ce qu'il a confié à Gina et il s'appelait Paul.
Paul était un de ces hommes énigmatique avec un langage libertin, une démarche audacieuse et une voix désarmante.
Leur relation n'avait absolument rien de sérieux, ils ne se voyaient que pour s'envoyer en l'air et se dire au revoir sur le bout des langues.
C'était ainsi et pas autrement...
Enfermée dans sa chambre à se pouponner depuis des heures, elle se surprit à se demander pour quelle raison elle se souciait autant de son
Apparence ou de l'image qu'elle renverrait à Paul.

Il faut avouer que Paul était un bel homme qui ferait tourner la tête à n'importe quelle petite idiote en manque d'amour et Gina n'était pas en reste.
Malgré sa carapace, elle avait besoin d'amour plus que n'importe qui d'autre.

Paul avait les yeux profonds avec un éclat perçant, il avait froncé les sourcils dès qu'il a aperçu Gina au bar, verre à la main, robe audacieusement courte. Jamais Gina, ne s'était encore vue dévisagée de la sorte. Cette intensité avait quelque chose de cinglant et c'est d'ailleurs ce qui a poussé Gina à accorder plus d'importance à celui-ci qu'aux autres.

Attirance dévoranteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant