Chapitre 17

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Le procès avait duré trios jours d'affilés, trios jours Durant lesquels Gina a écouté les témoins de la partie civile, composes essentiellement de l'assistante de Paul, le vigile de l'immeuble et le gérant de la boite de nuit que Paul et Gina avaient l'habitude de fréquenter.Tous l'avaient décrite comme étant une jeune femme hautaine, froide et problématique. Le témoignage qui a le plus sidéré Gina c'était celui de l'assistante qui disait que Gina harcelait Paul, l'interrompait fréquemment durant son travail, c'est à peine si cette idiote ne l'avait pas traité de psychopathe.Juge: Êtes vous parvenu à un verdict ? S'enquit il en s'adressant aux membres du jury. Une femme d'un âge mûr, juré N°10 pour être plus exact, se leva puis déplia le bout de papier qu'elle avait entre les mains. Juré 10: Oui votre honneur nous sommes parvenus à un verdict. Juge: Que l'accusée se lève. Gina et son avocate se levèrent aussitôt, craignant le pire, formulant chacune une dernière prière désespérée.Juré 10: Pour le chef d'inculpation de tentative de meurtre au premier degré nous déclarons l'accusée non coupable. Les deux femmes debout échangèrent des regards furtifs et victorieux.Juré 10: Pour le chef d'inculpation de tentative de meurtre sans préméditation nous déclarons l'accusée coupable. Nous membres du jury avons tenu en compte les circonstances atténuantes, la lettre rédigée par le défunt époux de l'accusée ainsi que le discours de repenti de celle-ci pour écarter la thèse de la préméditation.Juge: Mademoiselle Gina Racine Fall, ce n'est pas parce que vous avez été dupe que cela vous donne le droit sur la vie d'autrui. Selon moi cette cour a fait preuve d'une grande indulgence avec vous. Pour le chef d'inculpation qui vous est reconnu, je vous condamne à cinq ans de travaux forcés. Vous pourrez évidemment faire appel mais en tenant compte de l'évolution de l'état de Paul Kader Sarr. Toujours en me référant au diagnostic et au témoignage de votre psychologue Docteur Latouffe, j'ordonne donc que vous intégreriez officiellement le centre psychiatrique de la prison, vous y purgerez votre peine et serez soumise à un examen de routine strict. La séance est levée. La garde pénitentiaire s'avança dans la salle interrompant l'étreinte de Gina et sa cousine. Gina: Merci Siga, merci pour tout, disait elle entre deux sanglots.Fatou Siga: Pardonne-moi ma chérie, j'aurais du faire mieux mais avec l'absence de Paul il était plus qu'évident que le jury ne validerait pas ta libération. Tu verra cinq ans ça passe vite et quand Paul se réveillera nous pourrons faire appel.Gina: non tu en as assez fait pour moi retournes auprès de tes enfants et de ton mari. Merci encore une fois et remercie Néné aussi de ma part. À bientôt. Lui criait elle alors que la garde l'entraînait hors de la salle. ~Gina avait rejoint sa chambre au centre psychiatrique, celle qu'elle devra occuper pour les cinq années à venir. Contrairement à la prison, cet hôpital lui offrait l'opportunité de circuler dans les couloirs et dans le jardin. La surveillance y était rigoureuse mais s'il n'en tenait qu'à elle, le personnel ne déploierait pas autant d'efforts. S'évader ne faisait certainement pas parti de ses plans. Le sens à sa vie ? Elle venait de le trouver.ENFIN !C'était assez incongru mais elle en était quelque peu ravie. Désormais, elle s'appliquerait à rebâtir sa vie, à ériger les murs jadis démoli par la méchanceté de l'homme. Pour se reconstruire il est impératif de pardonner et de se pardonner également. Le bonheur n'a jamais été construit sur les ruines de l'entêtement. Chacun à droit au bonheur, de quelque forme que ce soit et ça Gina s'en était persuadée dorénavant. VIVRE POUR ELLE ET POUR ELLE SEULEMENT. La porte de sa chambre s'ouvrit brusquement la tirant de sa profonde méditation. Gina: Toi ? S' étonna-t-elle en apercevant Mouhamed au pas de la porte. Mouhamed : Oui moi. A quoi est dû cet étonnement ? Gina: Je ne pense pas avoir le droit de recevoir des visites surtout que je viens d'arriver et que je ne sais pas encore comment ça fonctionne ici. Mouhamed: Je ne suis pas là en tant que visiteur mais en tant que psychologue. Je suis le responsable de cet endroit. Gina: Tu es ici pour notre séance alors, suis-je obligée de les continuer? Mouhamed: Oui Gina, n'oublies pas que tu dois suivre un traitement. Tu y es obligée si tu ne veux pas que l'on te renvoie à la prison. Gina: Là-bas ou ici quelle est la différence ? Emprisonner reste emprisonner et qu'importe que ce soit dans une cage dorée ou argentée. Remarqua-t-elle en repliant ses pieds au dessus de ses fesses pour mieux s'asseoir sur son lit. Mouhamed prit une chaise et s'asseye en face d'elle, il commence à noter dans son carnet sans vraiment quitter Gina des yeux. Les passèrent à la même vitesse qu'il ouvrait puis referait son carnet. Le personnage de Gina lui paraissait si captivant et si mystérieux qu'il se délectait à chaque fois de leur séance. Le temps avait installé entre eux une certaine entente, la jeune femme était plus à l'aise. Elle se confiait plus aisément et n'hésitait jamais à apporter son aide pour les travaux de l'hôpital. Peu à peu, Gina restaurait son humanisme et son goût pour la vie. Les mois ont succédé aux jours et les années ce sont écoulées. Elle était à sa troisième année d'incarcération, une conduite exemplaire, une relation fusionnelle entre son thérapeute et elle. À vrai dire Gina était devenue la déséquilibrée la plus lucide dans cet hôpital. Et comme la nature ne se dérobe jamais à son cours, la longue chevelure de la jeune femme avait repoussé. Elle n'était plus ce garçon manqué, sa féminité se dégageait de part en part. Troublant même les jeunes aides soignant de l'établissement. Et quand elle débarquait dans la salle à manger le soir, tous les regards se tournaient systématiquement vers elle. Non seulement elle était plus attirante mais plus serviable vis-à-vis de ses prochains. Elle apportait son aide aux autres malades, oui celles qui avaient véritablement perdu la boule. Elle les tressait, discutait avec elles ou leur lisait des histoires fantastiques. -Le clitoris dansant sous la caresse perverse, le front mouillé de sueur tel un corps flottant en mer. Gina Racine Fall se tordait sous la touchée mâle de Paul.Un pur délice, ce délice auquel elle aurait juré ne jamais goûter à nouveau.Et voilà que le destin plus joueur que jamais en avait décrété autrement.Le plaisir montait dangereusement et atteignait les méninges de la jeune femme qui voulut que cette langue baladeuse arrête son jeu audacieux.Paul avait enfoui sa tête entre ses cuisses pour une séance de léchage dont il est le seul à maîtriser l'art. Entre son doigt et sa langue, Gina ne pouvait dissocier lequel de ces deux lui apportait plus d'extase.Il lui avait tantôt demander de tout oublier, leur différend, leur incompatibilité et de se focaliser uniquement sur ce désir ardent qui fusionne leurs corps.Ainsi, plus obéissante qu'auparavant, Gina s'abandonna intégralement à lui. De son pénis délicieux, il lui donnait des coups de reins puissants. Chaque allée à l'intérieur de cette grotte mouillée provoquer un déferlement chez Gina. Au moment où le plaisir atteignait son paroxysme, elle l'arrêta en posant sa main sur son torse nu et dégoulinant de sueur, preuve de sa dure labeur.Paul: Qui y a-t-il ? Avait-il questionné de sa voix essoufflée. Gina: Tout est clair maintenant. Oui c'est bien ça. Paul: cesses de déblatérer. Gina: En fait je ne t'aimais pas Paul, c'est ça oui, je ne t'aimais pas, j'étais tout simplement obnubilée par ta façon de me faire l'amour. Paul: Qu'est-ce que tu me racontes encore ? Tais-toi et laisses moi continuer. Gina: Non Paul, retires ton pénis de mon vagin. Désormais il ne t'est plus autorisé de t'y aventurer. Paul: Tu es dingue ? Sais-tu au moins ce que tu perds en renonçant à moi ? Aucun homme, je dis bien aucun homme ne te fera jamais jouir comme moi je le fais alors réfléchis bien avant de renoncer à ce privilège. Gina: Ce privilège ? Non Paul ce n'est pas un privilège mais un envoûtement auquel je renonce à partir de cet instant. Je sais à présent ce que s'est l'amour, le vrai et je vais le retrouver... Paul: Tu ne parles quand même pas de ce docteur merdique qui te sert de psychiatre ? Le préférer à moi serait une offense. Gina: Tu n'es qu'un narcissique, un instable...je m'en vais, écartes toi. Paul: Tu ne bougera pas d'un iota pas tant que je ne l'aurais pas décidé. Tu es mon objet sexuel et tu le restera jusqu'à ce que mes testicules se lassent de t'inonder de leur nectar. Gina: Tu es un homme bestial et je n'en espérais pas moins de toi. Gina sortit un énorme couteau derrière sa robe et menaça de poignarder Paul avec si jamais il ne s'écartait pas. Quelques minutes plus tard, Gina Racine Fall se réveilla en sursaut du divan installé dans la salle de jeux de l'hôpital psychiatrique. Elle fit virevolter son regard de part et d'autre puis dégouline fortement. Ce n'était qu'un rêve. Un rêve qui lui a laissé un message primordial. Elle quitta le divan en courant manquant de renverser l'infirmière sur son passage. Arrivée devant un bureau, celui de Mouhamed, elle l'ouvrit mais il n'y était pas. Sans refermer la porte, elle longea le couloir menant sur la terrasse. Elle savait que le jeune psychologue aimait cet endroit pour sa séance de lecture du soir. Elle ne se trompa nullement car elle aperçut Mouhamed bien assis sur le rockingchair, l'air captivé par sa lecture, elle poussa alors la porte vitrée légèrement et avança sur la pointe des pieds pour ne pas l'interrompre. Mouhamed était un homme doté d'un sens aigu, rien ne passait inaperçu devant lui et surtout il savait décrypter chaque geste et décortiquer chaque parole même la plus insignifiante qui soit. Au-delà de ce don, il savait reconnaître l'odeur de la jeune patiente qui par le fil du temps à provoquer en lui un déferlement de sensations paradoxales. En huit ans de loyaux services dans cet hôpital psychiatrique, aucune patiente ne l'avait autant perturbé. Et pourtant en voyant Gina pour la première fois, il s'était juré ne jamais dépasser les limites qu'il s'était intérieurement fixés. Quoi que les a-t-il véritablement fixé entre eux ? Non. Admit il dans son for intérieur, le regard déshabillant de Gina ne lui avait laissé aucune chance. Elle l'avait débarrassé de toute volonté dès lors que leurs yeux se sont croisés. Et dire que depuis trois ans, il nourrit ce sentiment qui pourrait lui coûter le droit d'exercer son métier. Ce jeu dans lequel lui faisait semblant de l'ignorer et elle lui volait des regards n'avait que trop durer. Mouhamed : À la longue je serai obliger d'exiger un dédommagement pour chaque regard volé. Dit-il en refermant son gros bouquin. Gina sursauta de là où elle était puis s'avança honteusement sur la terrasse. Gina: Tu savais que j'étais là ? Mouhamed : Oui, tout comme je sais que tu m'épie tous les soirs. Gina: Qui moi ? Pour quelle raison ferai-je ça, c'est stupide et en plus, tu me fuis depuis quelques semaines sans que j'en connaisse la raison. Aussi, tu devrai penser à lire des livres plus attractifs. Mouhamed : Et si tu respirais un peu Gina ? La jeune femme pouffa alors de rire, un rire si joyeux que Mouhamed s'invita à cette gaieté. Mouhamed: Et tu me proposes quels genre de livres ? Demanda-t-il en s'approchant étroitement d'elle. Gina: Tous les livres du moment que ça ne parle pas de médecine. Mouhamed: Ah oui, dans ce cas je te laisse l'honneur de choisir le prochain livre que je lirai. On verra lequel des histoires d'amour à l'eau de rose tu me proposera. Gina: pourquoi pas la nôtre ? Mouhamed dissipa immédiatement le léger sourire qu'il avait au coin des lèvres, ses oreilles l'auraient elles trahi ? Il peaufina mille et une explication dans sa tête. L'attitude détendue de Gina attisa son intérêt irrévocablement. Mouhamed: Qu'as-tu dit ? Gina: J'espère ne pas me tromper cette fois-ci car on peut dire que j'ai bien été maladroite en amour. Aussi Mouhamed on peut tout nier sauf l'évidence. Et ce qui saute aux yeux ne peut être effacé d'un revers de la main, tu m'apprécies sinon pour quoi aurais-tu prit autant de risques pour moi ? Mouhamed : Gina ! il se tut un instant, Gina ne joue pas avec moi. Poursuivit il. Gina: Je ne joue pas, je suis même très sérieuse, je veux être avec toi et advienne que pourra. Oses me dire que je me trompe de jugement et je t'assure que je tournerai les talons et jamais plus tu n'entendra parler de cela. Mouhamed: GINA ! répéta-t-il une nouvelle fois, le regard perdu. Serait-il possible que Dieu ait enfin entendu ses prières ? La jeune femme ne lui laissa pas le soin de répondre, ses lèvres vinrent se coller à celles du beau docteur. Sans permission ni préavis, elle enfonça sa langue tout au fond de sa bouche et l'embrassa. Mouhamed qui était jusque là impassible au baiser, finit par se tiquer au jeu et passant ses bras autour de la taille de Gina. Il l'attira violemment vers lui et l'embrassa fougueusement, presque avec une passion enragée.Gina sentit ses sens se réveiller, elle tremblait telle une petite fille et pendant qu'elle s'y attendait le moins, un murmure au creux de son oreille la fit tressaillir. Mouhamed pressentait l'émoi qui montait de façon fulgurante en eux, alors pour désobéir à l'appel du diable, il décolla son corps d'elle et reprit ses esprits. Mouhamed: C'est contraire à mon éthique, je ne peux faire cela Gina. Gina: Je ne te demande pas de braver les interdictions, je veux juste la promesse d'une vie commune en dehors d'ici Mouhamed. Je serai rejugée demain et si tout se passe bien, je serai enfin libre... Mouhamed : Je n'ai jamais été à l'aise avec les promesses Gina, je ne veux pas te décevoir c'est pourquoi je pense qu'il serait mieux qu'on y repense mûrement. Tu es peut être perdue et tu prends la reconnaissance pour de l'amour alors qu'au... Gina: Shut! Je suis certaine de ce que je fais. Je suis reconnaissante oui mais pas au point de me tromper sur mes sentiments. Je veux être avec toi, je veux que l'on bâtisse quelque chose ensemble, qu'on y va progressivement et assurément... Mouhamed: D'accord! C'est dingue mais d'accord... Dit-il tout souriant. Gina: Redis moi ce que tu as murmuré à mon oreille tout à l'heure. Mouhamed : Je t'aime... Dit il en insistant sur les syllabes. Gina se jeta à son cou et déposa un baiser doux sur sa joue avant de s'éclipser derrière la porte vitrée. Son cœur battait à la chamade, et son âme respirait une tranquillité enivrante. Pour la toute première fois, elle prenait une décision en tout état de cause sans se soucier du reste.Le rêve qu'elle avait fait plus tôt de Paul était prémonitoire, ça elle le savait. Et si elle a été en mesure de le repousser c'est bien parce qu'elle éprouvait pour Mouhamed ce qu'elle n'a éprouvé pour Paul. Était-ce ça l'amour ? Se questionna-t-elle au fond de son lit espérant trouver le sommeil. ~

Attirance dévoranteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant