Gina était toujours au poste, regardant les deux inspecteurs allaient et venir, se faisant des mèches-basses sans se soucier de sa présence.
Elle savait que tout cela n'était rien d'autre qu'une façon bien à eux de l'intimider pour lui faire cracher le ''morceau'' plus vite mais elle ne cillait pas.
En fait, ce jeu du chat et la souris l'amusait quelque peu. Et lorsque l'inspecteur Faye s'assit à nouveau devant elle, elle le fixa de son regard inébranlable.
Faye: Nous savons qu'une plainte avait été déposée contre Salim il y'a deux ans de cela pour vous avoir agressé et ainsi causer la mort de votre bébé. En tant que représentant de la justice je condamne farouchement ce qui vous est arrive mais vous devez savoir que ni vous ni personne d'autre n'a le droit de se faire justice soi-même. Si vous avouez le crime, je glisserai quelques commentaires en votre faveur pour vous éviter la prison à vie.
Apres avoir écouté ce long monologue Gina retroussa ses manches et croisa les jambes, une mine désinvolte flanqué au visage.
Gina: Je n'ai rien à me reprocher. Je n'ai absolument aucun contact avec cet home et je me moque de savoir ce qui lui arrive, répondit-elle Presque avec une arrogance ahurie.
Faye: Il a reçu deux balles provenant d'un 9mm. Madame, le juge ne tardera pas à nous délivrer un mandat de perquisition est-ce bien ce que vous voulez ? Que mes hommes retournent votre appartement et piétinent votre intimité?
Gina se carra dans sa chaise, insensible au sort de son ex époux. Une petite lueur de satisfaction se lisait même sur son visage. L'inspecteur Faye comprit alors qu'il avait en face d'elle une femme implacable. Elle n'en avait que faire des menaces de l'homme en uniforme ni même de son caractère intimidant.
Salim n'avait eu que ce qu'il méritait et aucun juge ne l'a condamnerait pour avoir mis hors état de nuire un homme d'une méchanceté satanique.
Mais l'a-t-elle vraiment fait ou s'est-elle tout simplement retrouvée au mauvais endroit et au mauvais moment?
Faye: Je suis quand même surpris de vous voir aussi calme. À votre place n'importe quelle femme serait effondrée d'apprendre que son mari a été victime d'une agression aussi violente.
Gina: Je ne suis pas n'importe quelle femme. Par ailleurs, je tiens à vous dire que Salim et moi ne sommes plus mariés alors je ne vois pas en quoi suis-je suspecte dans son agression.
Faye: peut être parce-que vous plus que quiconque avez des raisons de vouloir sa mort. Vous le savez aussi bien que moi.
Gina: Monsieur l'inspecteur cette échange de sourds ne nous mènera nulle part. Si vous le permettez...
Elle se leva et prit son sac, l'inspecteur imita son geste et lui fit signe de la tête qu'elle pouvait partir.
Gina marchait nerveusement dans cette allée remplie d'hommes en tenue tous ayant le regard braqué sur elle comme si elle avait été déclarée ennemie public N°1.
Une fois dehors, elle inhala une très grande quantité d'air puis relâcha avec un soupir aussi énorme.
Elle fut sauvée par l'arrivée prompt d'un taxi dans lequel elle se réfugia loin de cette animosité.
Dans le véhicule qui la conduisait vers sa maison, ses pensées vaquaient instantanément vers Salim.
Serait-elle mauvaise de se réjouir de son malheur?
Non! Il n'avait eu que ce qu'il méritait ce goujat. Gina sentit une envie machiavélique l'envahir: le désir de voir Salim dans cet état l'a tenté de plus en plus.
