4 juillet (3/3)

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Les feux d'artifices dédiés à ce quatre juillet commenceront dans trente minutes et seront lancés depuis Pacific Palisades, de là où nous nous trouvons - la plage de Santa Monica -, nous aurons une superbe vue.

Les pieds enfouis dans le sable, une canette de coca à la main, je regarde le soleil se coucher à l'ouest. C'est le crépuscule, l'un des moments les plus beaux - selon moi - de la journée. Une journée se termine pour laisser place à la nuit et ensuite, à une nouvelle aurore. Ça a quelque chose de poétique je trouve : le jour qui meurt et qui permet à un autre de nous éblouir, nous redonnant espoir, avec de nouvelles opportunités, mais aussi déceptions. De plus, les couleurs qui peignent le ciel sont tout bonnement sublimes, elles me rappellent un tableau digne de Claude Monet, peintre et fondateur de l'impressionnisme.

Je prends mon portable, allume la caméra et immortalise cette image qui se dresse devant moi, avant de le ranger encore une fois dans la poche de mon pantalon dans le but de continuer à profiter du spectacle.

Les gens pullulent autour de moi. Il y a des familles, des bandes de potes, des couples, des gens seuls... tous veulent une place privilégiée sur cette plage afin d'avoir la meilleure vue possible sur les feux qui commenceront bientôt.

Sarah et Jack se tiennent côte à côte, quelques mètres plus loin. Ils se regardent droit dans les yeux et sourient comment deux imbéciles heureux, les mains enlacées. Lorsque je les observe, je ressens une espèce de mélancholie me submerger, sans doute, parce que même si ce qu'ils ont n'est pas parfait, c'est beau. Je dirais même magnifique. La manière dont Jack contemple ma cousine veut absolument tout dire, il ne cache rien de ses émotions lorsqu'il est près d'elle. Quant à Sarah, je crois que je ne l'ai jamais vu tomber amoureuse. Elle a eu des copains et des copines depuis ses années lycée, mais ça n'a jamais duré bien longtemps. Même si sa relation avec Jack n'est que de quatre mois, c'est sans aucun doute la plus longue qu'elle ait vécue.

Je suis heureux pour elle, son bonheur fait le mien et plus que personne elle mérite d'être comblée, surtout en amour. Elle en a pas mal bavé. Son premier copain n'était pas un tendre, heureusement, ma cousine l'a envoyé se faire foutre avant qu'il ne se passe quelque chose d'irréparable. Des tarés, il y en a partout, n'est-ce pas ?

Tyrone et River se tiennent plus près de la mer, pataugeant dans l'eau et s'éclaboussant chacun leur tour. En les voyant, ça me fait rire intérieurement. Ce sont de vrais gamins. Ils ont beau être deux ans plus âgés que moi, j'ai l'impression que c'est l'inverse.

River sourit de toutes ses dents, comme à son habitude, à vrai dire, il a toujours cette expression collée sur le visage. La seule fois où je l'ai vu se tarir, ça a été la veille. Je l'entends encore me dire que j'avais tout faux et que jamais il n'aurait fait une chose pareille à Rory. Je pensais qu'il serait en colère contre moi, que ce soit pour l'avoir jugé sans connaître l'autre version de l'histoire, ou tout simplement parce que je n'ai jamais été vraiment sympa avec lui, mais à croire que notre conversation d'hier n'a jamais eu lieu.

Ce mec a une joie de vivre démesurée, je me doute que c'est à cause de ça qu'il n'est pas du genre à se caser. En l'observant, depuis quelques jours maintenant, j'en suis venu à déduire qu'il est du genre de personne à vivre chaque jour comme si c'était le dernier.

Il arrête de faire le con avec Tyrone et se tourne vers moi, m'éblouissant avec son sourire éclatant, digne d'une pub Colgate. Heureusement, il est assez loin de moi et je ne vois en lui aucune intention de m'approcher, d'ailleurs, je ne veux pas qu'il le fasse. C'est même la dernière chose que je veuille. Alors, je détourne le regard et me concentre sur Rory, que j'aperçois également assise sur le sable, à côté de Lily et Donatello. Elle discute avec la sœur de Jack avec beaucoup d'entrain. J'aurais aimé aller m'asseoir avec elles, mais j'ai vraiment peur de la réaction de Lily. Après ce qui s'est passé ce matin, je ne veux pas qu'elle se sente gênée, mais je veux encore moins qu'il y ait un malaise entre nous et surtout pas qu'elle pense que j'ai un problème avec le fait qu'elle soit transgenre. Ça n'a rien à voir, je m'en fous, ça ne me regarde pas. Tant qu'une personne est heureuse et qu'elle ne fait de mal à personne, ses décisions m'importent peu, elles ne me regardent aucunement, car ce n'est pas ma vie.

Nuance Arc-en-Ciel ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant