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10 juillet (1/2)

J'admire la fontaine qui se trouve devant l'hôtel et casino Bellagio, à Las Vegas.

Après Santa Monica, nous avons continué jusqu'au sud, jusqu'à atteindre San Diego. À cet instant-là, nous avons décidé de franchir la frontière et de passer au Mexique afin de profiter pendant une journée de Tijuana et des plages du pays. Ensuite, nous sommes remontés à nouveau vers la Californie avant de nous diriger vers l'Est où nous sommes partis voir la Death Valley, après avoir traversé la réserve nationale de Mojave, où il faisait une chaleur infernale. Parcourir ce trajet nous a pris plus longtemps que prévu. Et finalement, il y a un jour exactement, nous sommes arrivés à Vegas, en plein Nevada. En vrai, depuis que nous sommes revenus en Californie, nous nous baladons de désert en désert, je crois bien que je n'ai jamais mis autant de crème solaire de toute ma vie.

Donc, pour faire court, en dix jours, nous avons parcouru pratiquement toute la superficie de l'état. J'espère vraiment qu'on ne fera pas pareil avec les autres, parce que sinon, on ne sera pas de retourner en Oregon le cinq Août, comme il est prévu. Je l'ai appris il y a peu, mais ça ne me gêne pas vraiment. Cette date est encore loin, mais déjà ces treize jours de vacances ont filé à la vitesse de l'éclair.

Contrairement à ce que j'aurais imaginé en venant à Vegas, nous ne logeons pas dans un de ces hôtels luxueux, mais dans un camping à quelques kilomètres de la ville. J'aime bien l'ambiance de cette dernière, un peu excessive par moments, mais elle ne me déçoit pas. « Ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas », je comprends désormais ce dicton. Ici, les gens laissent libre court à leurs fantaisies, allant de leur addiction au jeu, par celui de la drogue ou encore du sexe. Ici, tout le monde peut être qui il veut, ils n'ont pas à s'en soucier. La ville du pêché a été créé dans ce but, enfin... je présume, ou du moins, c'est ce qu'on vend aux touristes.

En tout cas, je suis émerveillé devant le spectacle qui s'offre à moi. J'avais déjà entendu parler de cette fontaine et vu des vidéos sur YouTube, mais le contempler de mes propres yeux, c'est vraiment splendide. Il y a un sérieux travail d'ingénierie ainsi que de coordination avec les jets d'eau. C'est tout bonnement époustouflant.

Je ne suis pas seul, Lily se tient à mes côtés, me tenant compagnie tandis que les autres sont allés à l'intérieur du casino tenter leur chance. Je n'ai même pas voulu y foutre les pieds, ce genre de choses ne m'intéressent pas le moins du monde. Mais surtout, ça m'a permis de m'éloigner de River. Pendant plusieurs jours, on a dû être tout le temps ensemble et j'ai eu l'impression d'étouffer, surtout, après ce qui s'est passé pendant l'aube du cinq juillet. Il a l'air d'avoir tout oublié, ce qui m'arrange, mais ça m'énerve en même temps.

J'essaye de le mâter le moins possible, mais parfois, je me surprends moi-même à le faire, comme si c'était naturel. Il n'a pas tenté d'approches, ni rien de semblable en comparaison des journées avant l'incident. Il ne m'adresse même pas la parole, ce qui en dit long. Il a dû en avoir marre que je l'envoie bouler à chaque fois et il a abandonné. Ça aurait dû me faire plaisir, au lieu de quoi, ça m'agace plus qu'autre chose.

Je peux encore sentir ses lèvres douces et chaudes contre les miennes, et sa langue experte titillant la mienne... je voudrais bien me l'enlever de l'esprit, tout comme le plaisir que j'ai ressenti en l'embrassant, mais ça m'est impossible. Après tout, comment pourrais-je oublier mon premier baiser ? C'est impossible, surtout lorsqu'il était aussi parfait, exquis.

Oui, je suis un mec qui a reçu son premier baiser à vingt ans et alors ? Chacun son rythme.

Je ne vais pas mentir, j'ai eu des occasions, mais à chaque fois, c'était le mauvais timing. J'ai rencontré des mecs homosexuels tout au long de ces années, même si certains ne voulaient pas vraiment se l'avouer ou alors, ils cherchaient simplement à tester. Personnellement, et ce n'est pas une critique, simplement un avis, je n'ai pas eu à embrasser une fille pour savoir que je préférais les garçons. Au fond de moi, je le savais alors je n'ai pas vu utile le fait de me servir de quelqu'un pour mener à bien mes expériences. C'est cruel, je trouve. Les gens ont tendance à ne penser qu'à leurs propres sentiments et pas assez à ceux des autres. Moi, je crois que je me soucie plus des autres que de moi-même, j'en ignore les raisons, mais c'est un reproche que j'ai souvent reçu. Je ne veux que personne s'avère blessé.