Colocation et plus ..

Chapitre 2

Gray

Je laisse échapper un soupir et me passe la main dans les cheveux , Bordel de merde ! J'ai déjà entendu parler de la petite sœur de Gajeel , celle qui avait quitté Crocus Il y a quelques années pour aller étudier à Magnolia . Si aux dernières nouvelles tout allait bien pour elle quand Gajeel y est allé pour sa remise de diplôme il y'a un mois , on peut dire que ça a dérapé entre temps.

Je vais dans la cuisine , appuyé contre l'îlot central, je l'observe un instant alors qu'elle fixe toujours là télé face à elle , les yeux dans le vide . Elle s'est fait tabassée, ça ne fait aucun doute. Son œil gauche est un peu enflé et sa paupière a du mal à s'ouvrir , cachant ses grand yeux bleus . La pommette gauche a subi le même sort que son œil et je perçois le dessin d'un hématome , sa lèvre est fêlée mais pas trop enflée . Je ne préfère même pas imaginer le reste de son corps, parce que je sais qu'il y a plus que ce que son visage laisse entrevoir. Je tire un peu d'eau du frigo américain et reviens m'asseoir sur la table basse face à elle. Je lui tend le verre mais elle se contente de le fixer sans le prendre alors je le pose à côté de moi. Je tente une nouvelle approche en commençant par un sourire et elle lâche l'écran des yeux . Au moins j'ai attiré son attention.

-Tu es sure que ça va ? Je peux appeler quelqu'un si tu veux , je connais un médecin.

-Non vraiment . Je m'en suis occupée avant de prendre l'avion

Je fais une moue sceptique , je ne suis pas sûr de devoir la croire. Je n'arrive pas à savoir si ses blessures ont vraiment été soignées. Elles ne sont pas très profondes alors il n'aurait sûrement pas été fait de points de suture , mais j'ai un doute. Une légère croûte a commencé à se former et pour les hématomes , il n'y a rien à faire à part prendre son mal en patience.

-Tu as besoin d'un poche de glace pour ton œil ?

Elle secoue doucement la tête , faisant balancer ses cheveux , ce qui devait être une queue de cheval ou un chignon est sans dessus dessous . Il y a des mèches qui sortent de l'élastique. Certaines sont collées sur son front en sueur.

-Qu'est ce qui t'es arrivé ? Demandé-je

Juvia détourne le regard, je ne m'attendais pas vraiment à une réponse . Elle ne me connaît pas. Mais alors que je me dis qu'elle va se refermer, elle a l'air complètement éteinte. Elle repose ses yeux sur moi et je devine que d'habitude ils doivent pétiller. Elle semble être ce genre de personne qui en temps normal, est heureuse de vivre, qui aime être avec les gens et partager . Elle sait qu'à un moment donné elle va bien devoir s'expliquer, mais pour le moment elle ne veut pas en parler et encore moins à moi qu'elle rencontre pour la première fois . Je lui souris de nouveau pour lui signifier que j'ai compris mais que je suis quand même là pour elle , qu'elle n'est pas seule en attendant son frère. Un coin de sa bouche s'étire imperceptiblement et je hoche la tête . Elle a saisi ce que je tentais de lui dire silencieusement.

Mais peu importe ce qu'elle peut me dire , je ne peux pas la laisser comme ça , c'est plus fort que moi . Je me penche un peu vers elle pour attirer à nouveau son regard.

-Je reviens tout de suite.

Elle n'a aucune réaction alors que je me lève et que je cours presque vers l'étage. Dans la salle de bain, j'attrape la trousse de secours et redescend aussi vite les escaliers. Je m'installe à nouveau devant elle et récupère de quoi la nettoyer un peu. Elle me regarde faire sans rien dire. Elle suit chacun de mes mouvements avec attention , quand je déchire l'emballage des compresses, quand je verse du désinfectant dessus , quand je tend la main vers son œil , j'essaie d'être le plus délicat possible , elle ne sourcille même pas. Je me souviens alors que Natsu a tenu absolument à ce qu'on achète quelque chose qui ne pique pas , comme pour les enfants. Il faudra que je songe à le remercier plus tard. Je passe ensuite à sa lèvre , je nettoie un peu de sang séché qui a coulé sur sa joue et finement je découvre qu'il n'y a pas tant de plaies que ça et que ce n'est pas si profond. Aux urgences , ils n'auraient rien fait de plus, du moins en apparences .