Chapitre 58

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Gray

Lundi matin, mon réveil sonne à 6h30. Juvia se lève toujours un peu après moi parce qu'elle commence plus tard que moi. Je me tourne doucement vers elle et caresse son visage pour lui dire bonjour.

-Comment tu te sens ce matin?

-Mieux, sourit elle avant de rapprocher son visage de moi pour m'embrasser.

-Assez pour aller bosser? Tu devrais peut être encore rester ici aujourd'hui.

-Non, je me suis déjà absentée jeudi et vendredi. Heureusement que ça tombait sur un week-end après. Je ne veux pas rater un jour de plus, on a plein de dossiers en cours.

-Je suis sûr que Mirajane comprendrait.

-Sûrement , mais je ne veux pas, je traine encore quelques minutes et je me lève.

Je sais que ça ne sert à rien de discuter avec cette petite tête de mule, je l'embrasse tendrement et je la laisse. Je prépare le petit déjeuner et elle arrive dans la cuisine au moment où je sers le café. J'ai le droit à un gros câlin. Son corps est encore tout chaud. Elle se met sur la pointe des pieds pour m'embrasser et je soupire de bonheur. Une nouvelle semaine commence et la routine reprend le dessus. Mais Juvia est auprès de moi alors c'est tout ce qui compte.

***

Je ne sais pas trop si je dois m'inquiéter. Ça fait deux semaine que je suis revenu après mon absence professionnelle et j'attends encore qu'on se retrouve avec Juvia. Je mets ça sur l'après coup de son angine. Elle est quand même câline, mais elle fait que me dire qu'elle est un peu fatiguée. Je veux bien la croire parce qu'elle ne fait que s'endormir contre moi devant le film du soir. Alors que d'habitude, elle tient très bien toute la durée du film et elle est même en forme pour du sexe, mais pas ces derniers temps. Je prends sur moi et essaie de ne pas en faire tout un plat. On a tous nos petits coups de mou de temps à autre et je sais qu'elle finira par reprendre du poil de la bête.

On est vendredi et j'ai pris ma journée. J'ai prévu d'aller faire plusieurs courses avec Arzak et ce soir, j'emmène Juvia au restaurant. J'espère qu'elle n'a pas oublié, ça fait un moment que j'ai réservé et je n'ai pas envie de reporter cette soirée. Je suis dans la cuisine en train de faire du café, normalement Juvia est toujours levée quand je fais le café. Je fronce les sourcils parce que je n'entends aucun bruit venant de la chambre ou de la salle de bain. Je laisse ce que je suis en train de faire et rejoins le couloir, la porte de notre chambre est légèrement entrouverte et j'entends Juvia qui parle à voix basse avec quelqu'un, sans doute au téléphone. Je m'approche sans faire de bruit et tend l'oreille sans me soucier du caractère privé de la conversation.

-Oh Meredy! Je ne sais pas quoi faire.. je sais bien qu'il le faut, mais j'angoisse si tu savais. Oui, oui je sais bien, non bien sûr que non, oui c'est vrai, mais j'ai des doutes tu comprends, non ça me rend malade, je sais mais je ne veux pas tout gâcher.

Il a suffit de quelques mots captés au hasard pour que ma paranoïa s'enclenche, ce n'est pas tant ces mots mais plutôt le ton employé qui me fait paniquer. Je ne vois pas son visage mais je devine aisément qu'elle est anxieuse et déchirée, en harmonie avec ses paroles.

-Non pas vraiment, reprend elle. Si bien sûr, oui je sais, mais ça n'a rien à voir. C'est quand même de ma faute tu comprends.. je.. comment je vais faire? Hum, hum, oui je sais bien, mais je.. Non, elle lui a fait beaucoup de mal, tu sais et je ne veux pas être comme elle.

Il ne me faut pas plus d'une seconde pour savoir a qui elle se compare. Daphné.

Et la ma paranoïa grimpe en flèche, de quoi peut elle avoir peur comme ça? J'imagine immédiatement le pire. La tromperie, bien entendu. Mais je chasse cette idée tout de suite. Non, Juvia n'est pas comme ça, elle ne me ferait jamais ça. Il s'agit de quelque chose qu'elle a fait et qu'elle me cache. Mais quoi? Qu'est ce qui pourrait l'effrayer à ce point? Qu'est ce qui pourrait me faire mal réagir?

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