Colocation et plus ..

Chapitre 43

Juvia

Presque trois mois que j'ai quitté la maison en colocation. Trois mois que j'ai dis stop. Trop mois très douloureux mais libérateurs, malgré tout. J'ai opéré quelques changements et ça m'a fait du bien. Les filles m'ont dit que ça m'allait très bien. Et j'aime bien aussi, donc c'est le principal.

Pendant ce nouveau chapitre de ma vie, j'ai décidé de prendre soin de moi. Alors j'accompagne Lucy et Erza quand elles vont au spa, je vais au salon de massage avec Lévy. Je ne rate aucune séance de lecture avec le groupe. Je profite des instants musique avec Loke, que je découvre un peu plus à chaque fois et que j'adore vraiment. Je déjeune régulièrement avec mon frère et je vais rendre visite à mes parents assez souvent aussi. Je profite, je profite mais sans Gray. C'est triste mais c'est comme ça.

Alors avec Macbeth, je profite d'aller dans des restaurants, de faire des balades en ville, sur le bord du lac, dans les parcs, d'aller au cinéma, dans les cafés, parfois on déjeune ensemble quand nos emplois du temps nous le permettent. Je suis plutôt heureuse, je vais bien. Il est charmant, attentionné, intelligent et drôle. J'ai appris qu'il s'était investi dans le projet de l'hôpital l'an dernier. Il m'a dit se souvenir de moi, mais malheureusement, je devais être trop absorbée par Gray pour me rappeler de lui. Quand je suis avec lui, je me rend compte que c'est à ça qu'une relation doit ressembler. Je m'emballe sûrement mais j'en ai tellement besoin après l'année éprouvante qui vient de s'écouler. Peut être que c'est trop tôt, mais en fait, ce dont j'ai surtout besoin, c'est de ne pas me poser de questions.

Je suis sortie un peu en avance du boulot. On a prévu d'aller au restaurant ce soir tous les deux, suivi d'un petit ciné ou peut être un petit concert dans un bar. Je suis tout excitée de pouvoir enfin faire toutes ces choses avec mon petit ami.

Je décide de faire une surprise à Macbeth et vais le rejoindre à l'hôpital. Je n'ose pas trop aller demander où il se trouve alors je m'installe sur un siège disponible de la salle d'attente de l'accueil des urgences. Mais je dois rapidement le libérer alors qu'une personne âgée arrive en boitillant. Je parcours des yeux les brochures qui se trouvent sur une table basse, puis les affiches au mur. Stress au travail, aides aux personnes en difficultés, associations de recherche médicale. Un milieu riche et passionnant quand on y pense, c'est un domaine qui ne m'aurait pas déplu, mais les études sont bien trop longues, j'ai été découragée avant même de commencer. C'est en partie ce qui m'intéresse chez Macbeth, qu'il ai eu l'intelligence et la patience de se lancer là dedans et d'aller brillamment jusqu'au bout.

Au moment où je me tourne vers le carré d'accueil je le vois sortir d'une petite salle, le visage heureux et visiblement satisfait. Je me met à sourire, j'aime le voir comme ça après une intervention, ça montre à quel point il est.. Putain! J'y crois pas! Non c'est pas possible. La femme qui sort sur ses talons n'est absolument pas une patiente, je l'ai déjà vu auparavant, c'est une infirmière, très jolie en plus. Sur son visage, le même air de satisfaction. Elle reboutonne discrètement son chemisier puis arrange ses cheveux. Si je pourrais prendre ça pour un quiproquo, le petit bisou qu'il pose sur ses lèvres en se retournant ne laisse absolument plus aucun doute.

Je pourrais taper un scandale, ça me soulagerait sans doute, mais au lieu de ça je fais demi tour et je rentre chez moi. Est-ce que je suis maudite? Est ce à ça que doivent ressembler mes relations? J'attends d'être à la maison pour laisser mes larmes sortir. Je ne retiens plus rien. Un mélange de toute la peine qui s'est accumulée en moi ces derniers temps. Je pleure pour Macbeth, pour Bora, mais surtout pour Gray. C'est avec lui que j'aimerais vraiment être. C'est avec lui que je voulais vraiment construire quelque chose. Je suis vraiment pitoyable. Le connaissant, il est probablement déjà passé à autre chose. Ça n'a pas eu l'air de le traumatiser plus que ça quand j'ai accepté l'invitation de Macbeth à aller boire un verre.