Chapitre 12

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Juvia

Je suis tout simplement ébahie alors qu'on arrive au fameux chalet. Je suis là seule à ne jamais y avoir mis les pieds et je dois dire qu'il fait son petit effet. C'est tout bonnement magnifique. C'est dingue ce qu'on peut faire quand on a suffisamment d'argent. Une cour immense permet au moins à une dizaine de voiture de pouvoir se garer. Depuis le parking, la vue n'a rien d'extraordinaire, mais l'architecture des lieux est superbe. Les murs sont faits de pierre de montagne, la charpente est robuste est apparente, le toit est en ardoise anthracite. D'immenses baies vitrées courent sur chaque face et permettent au chalet de se fondre dans le paysage malgré sa masse imposante.

On fait le tour pour entrer dans le chalet et j'ai le souffle coupé. Une immense terrasse surplombée par une piscine gigantesque donne l'impression de plonger directement dans le lac de Tuly. Là aussi, le bois rencontre la pierre. L'intérieur aussi est superbe. Mobilier moderne mais chaleureux, grands espaces, électroménager dernier cri pour la cuisine et hi-fi gigantesque dans le salon. Des tons bois, beiges et blancs pour la décoration. Un immense escalier donne accès au balcon intérieur où sont sans doute les chambres. Je suis sur le cul. Jamais je n'ai été en présence de tant de luxe, je me sens presque mal à l'aise.

Les autres prennent rapidement leurs aises. Je suis Erza avec qui je vais partager une chambre et on pose nos affaires sur les lits avant de retourner en bas dans le salon. On a réussi à partir en fin de journée pour pouvoir profiter du week-end en entier. Seul Gray n'est pas encore arrivé car il n'a pas pu se libérer plus tôt. Mais il a dit qu'il serait là pour le repas.

On ne s'est pas vraiment reparlé depuis l'incident du garage, ce n'est pas que je sois rancunière, d'ailleurs, je ne lui en veux pas du tout, c'est juste que l'occasion ne s'est pas présentée. Avec ses horaires particulières, on peut rester un moment sans se voir. Les autres doivent avoir l'habitude et moi je m'y ferai avec le temps.

Les mecs récupèrent des bières au frigo tandis que Lévy , Erza et Lucy ne perdent pas de temps et plongent directement dans la piscine. Je décide de les abandonner quelques instants et emprunte le petit chemin privé qui mène au lac. Je respire un grand bol d'air frais . À Magnolia, il n'y a pas cet air si nature qui n'a rien à voir avec l'air marin, l'odeur des pins, de la terre fraîche et de l'eau du lac, c'est vraiment rafraîchissant. Je répère un tronc d'arbre échoué sur les galets et vais m'y asseoir. Un peu plus loin, la plage est faite de sable fin, mais ici je suis entourée de galets gris et blancs, parfois bleutés. Je pose mon regard sur l'horizon. La seule étendue d'eau que j'aurais à ma portée sera celle ci. Par endroit, en été, l'eau est aussi limpide et turquoise que peut l'être l'océan sur certaines plages de Magnolia. Je ne serai pas totalement dépaysée.

-Besoin de tranquillité ? Suppose Loke en interrompant le fil de mes pensées.

Je me retourne et le regarde avancer vers moi, une bouteille de bière dans chaque main. Il m'en tend une et je la saisis alors qu'il prend place à côté de moi.

-Je suis venue observer le paysage. C'est magnifique ici. Et le chalet est à couper le souffle.

-Oui. C'est dingue ce qu'on peut faire quand on a beaucoup d'argent, hein?

-Ouais , carrément ! Je me sens un peu mal à l'aise en fait.

-Je ne suis pas beaucoup plus à l'aise que toi, je te rassure. Mes parents ont toujours eu ce besoin d'étaler leur réussite. Je ne partage pas leur façon de vivre. Bien sûr je n'ai jamais manqué de rien et je profite dès que j'en ai l'occasion parce que ce sont mes parents, que je les aime et qu'ils sont ce qu'ils sont, mais je refuse de vivre comme eux.

-Tu ne sembles effectivement pas faire partie de ce monde de luxe.

-Mes parents n'ont pas très bien pris mon orientation professionnelle, mais je suis leur fils unique, alors ils se sont fait une raison. J'ai réussi dans mes études de commerce parce que c'était la seule condition pour qu'ils me laissent faire ce que je souhaitais et aussi parce que j'avais bien conscience malgré tout, que s'il leur arrive quelque chose, j'avais besoin d'en connaître un minimum pour pouvoir gérer une éventuelle suite. Mais je préfère cent fois ma vie à la leur. L'argent ne fait pas complètement le bonheur. Quand je vois les liens qui m'unissent aux copains et que je vois leur vie sociale faite d'apparence et d'hypocrisie, franchement il n'y a pas photo.

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