Chapitre 21

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Gray

(Janvier)

Voilà une nouvelle année qui commence et je suis un peu déconnecté. Deux semaines que je suis en infiltration. Arzak se charge de faire la liaison entre le boulot et moi, mais pour le reste, je suis coupé du monde. Je bossais pour le premier de l'an, du coup, je ne sais même pas ce que chacun a fait. Soirée en famille ou bien entre amis, je n'en sais rien. Ça me fait chier de ne pas savoir ce que Juvia fait et avec qui, surtout. C'est de ma faute bien sûr, mais je ne l'avouerai jamais.

Quand je fais les comptes, j'ai du mal à me dire que notre petit arrangement dure depuis quatre mois maintenant, avec ses hauts et ses bas. Je m'attends à chaque instant à ce qu'elle me dise stop, pourtant, ce moment ne vient pas.

-Putain! Qu'est ce que tu fous? Me crie Jérôme, un pauvre type sur qui j'enquête. Bouge toi, si on arrive en retard, il va péter une durite et tu ne veux pas qu'Arlock pète une durite.

-Si tu le dis, fais-je, un peu intimidé.

-Tu crois que tu en as une grosse paire, hein? Ricane t'il alors qu'on grimpe dans son pick-up

-Je n'ai pas peur d'Arlock, si c'est ça que tu veux dire, affirmé-je en arborant un sourire arrogant.

-Tu devrais, souffle t'il

-J'hallucine ou Arlock te fout la trouille!

-Écoute, Rave, j'ai vu Arlock faire certains trucs et ouais, il me fout les pétoches.  Ce mec est un taré.

-Quel genre de trucs? Me renseigné-je, piqué au vif.

-Des trucs, élude t'il. Tu lui vends ce que tu as à lui vendre, et ensuite si j'étais toi, je me casserais vite fait.

-Tu crois qu'il va m'arnaquer?

-Si la came est aussi bonne que tu l'assures, non. C'est un mec de parole, mais il ne supporte pas les traîtres et encore moins les flics.

Quand on se gare devant un club du sud de la ville, je fronce les sourcils.

-Putain, qu'est-ce qu'on fout la?

-Il a voulu qu'on se rencontre ici.

-Dans une boîte de nuit? Grogné-je.

Trop de témoin, trop de monde, trop de dommage collatéraux possibles.

-Ce club lui appartient.

-Pourquoi ça ne m'étonnes pas, soufflé-je en descendant de la voiture.

-Je suis ses ordres. La foule t'effraie? Ricane t'il.

Putain, il commence à me soûler. Je lui lance un regard noir, histoire de lui faire comprendre que ses commentaires désobligeants m'agacent. Mais ça le fait rire et je le suis vers le club. Il y a une queue impressionnante devant l'entrée. Jérôme salue de la tête le videur et il nous fait passer devant tout le monde, ce qui ne manque pas de nous attirer quelques sifflets.

Le club n'est pas comme je l'aurais imaginé. Je m'attendais  à quelque chose de plus malsain pour une boîte tenue par un malfrat comme Arlock, mais en fait pas du tout, bien que les clubs ne soient pas mon genre, celui ci a l'air assez classe, spacieux et luxueux. Je suis sûr que la plupart n'ont aucune idée de ce qui se trame dans les coulisses mais je sais aussi que certains savent très bien ce qu'ils peuvent y trouver s'ils s'adressent à la bonne personne.

Je suis dans mon personnage. Rave, le loup, revendeur en tout genre, un casier long comme le bras . Drogues, armes à feu, explosifs, tout ce dont le client a besoin, je peux le lui trouver. J'ai mis un jean noir et un tee-shirt blanc classique assez près du corps qui laisse volontairement voir mes muscles. Je suis là pour en imposer, pas pour me laisser marcher sur les pieds. Mes cheveux d'habitudes en vrac et sauvages, sont plaqués en arrière. Arzak dit que ça me donne un air sévère. C'est juste ce qu'il me faut pour en rajouter une couche.

Colocation et plus .. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant