Chapitre 28

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Gray

Je ne sais pas si je dois m'inquiéter ou pas. Hier soir, Juvia est sortie au cinéma avec Loke. J'avais déjà remarqué, depuis le week-end au chalet, qu'ils s'entendaient bien. Je suis même sûr que Juvia est au goût de Loke d'ailleurs, mais je ne savais pas qu'ils sortaient de temps en temps ensemble. Enfin un ciné, ça ne veut rien dire, n'est-ce pas ?

Oh putain! La pression monte et mon adversaire pour cette séance d'entraînement s'en prend plein la gueule. Sa respiration est saccadée alors qu'il est penché, les mains sur les genoux et la tête en avant. Et moi, je suis frais comme un gardon, remonté à bloc par cette jalousie qui fait de plus en plus son trou en moi. C'est vrai que si j'officialisais les choses avec elle, tout cela n'aurait pas lieu d'être, mais je n'arrive pas à franchir le cap, et je ne sais absolument pas ce qui se passera si je le fais.

Le gars me fait signe qu'il abandonne. Je vais donc vers un sac de frappe pour finir de me défouler parce que je n'ai pas encore évacué toute cette pression que je ressens. La douche que je prend juste après me fais un bien fou  et finalement je sors moins énervé du club que quand j'y suis entré. Je passe vite fait au poste pour récupérer le nécessaire pour la mission et fais une dernière fois le point avec Arzak sur les individus à rencontrer, les personnes d'intérêt comme on dit. On décide d'une heure quotidienne à laquelle je l'appellerai sur un téléphone portable jetable. Je prends possession d'une arme saisie lors de la descente. Même si je ne pense pas en avoir besoin, mes poings devraient pouvoir suffire, mais il est hors de question que je parte dans une mission comme ça sans un minimum de protection. Je ne sais pas trop pourquoi mais Arzak semble plus inquiet pour moi que d'ordinaire.

-Tu fais attention à toi, hein? Fait-il en me raccompagnant à la voiture.

-Bien sur, fais-je en pinçant les lèvres. Qu'est ce que tu as?

-Rien, c'est juste que je t'ai trouvé un peu trop imprudent sur les dernières affaires et je n'ai pas envie qu'il t'arrive quelque chose. Je voudrais pas qu'on retrouve ton corps comme ces autres pauvres types.

-Il m'arrivera rien, affirmé-je, confiant.

-Ouais, mais cette fois ci, je ne serais pas là pour assurer tes arrières, marmonne t'il les mains dans les poches en regardant vers le sol.

-Ça va aller, lui assuré-je en posant la main sur son épaule pour attirer son regard. Je ne prendrai aucun risque non mesuré.

Il pose une main sur mon bras et me donne deux petites tapes rapides

-Embrasse Bisca de ma part. Je t'appelle demain soir comme convenu.

-Ça marche.

Il me suit du regard alors que je monte en voiture, et je quitte le parking du poste de police dans le véhicule banalisé avec une drôle de sensation.

Il n'est pas loin de dix-neuf heures quand je rentre à la maison pour ma dernière nuit avant l'infiltration qui va durer je ne sais pas combien de temps. Une très bonne odeur de poulet basquaise m'accueille dès que je rentre,  ainsi que les rires de Juvia qui est occupée à jouer à la console avec Loke, bien entendu. Ils tournent la tête en même temps vers moi, me saluent brièvement et retournent rapidement à leur jeu.

Respire, Gray. Respire

Je sais que cette situation est entièrement de ma faute et que je n'ai pas à être jaloux de Loke. Je sais au fond de moi que Juvia ne me ferait pas ça. Si elle voulait sortir avec lui ou avec n'importe qui, elle viendrait d'abord me dire que notre accord n'est plus, je le sais. Alors je prend une grande inspiration pour me calmer et file droit vers la cuisine pour prendre une bonne bière.

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