Le cœur de Kageyama s'arrêta au moment où il aperçut Oikawa inanimé.
-Non, non, non, non, balbutia-t-il.
Il se précipita à ses côtés et tomba à genoux, sans savoir quoi faire, dominé par la panique, incapable de penser clairement. Il voulait le toucher, le secouer, mais n'osa pas, ses doigts tremblants errant convulsivement au-dessus de son corps inerte.
-Oikawa, articula-t-il finalement. Oikawa !
Son âme sœur ne réagit pas, et la panique grimpa encore d'un cran si possible.
Qu'est-ce que je fais, qu'est-ce que je fais-
Appeler les secours.
Il se raccrocha à cet objectif –mais il était parti trop vite et n'avait pas son téléphone sur lui, chaque seconde comptait, et il chercha nerveusement du regard le portable d'Oikawa ; il l'aperçut par chance un peu plus loin sur une table basse et se rua dessus, s'y reprenant à trois fois pour composer le numéro d'urgence, se traînant de nouveau près de son âme sœur alors que les tonalités s'éternisaient, mort d'inquiétude en sentant le lien se fragiliser toujours un peu plus.
Quelqu'un décrocha.
-Oui ?
-S'il vous plaît, supplia-t-il aussitôt sans quitter Oikawa des yeux. Je –Je suis avec une personne qui fait une overdose, il a perdu connaissance, s'il vous plaît-
-Je fais préparer une ambulance, répondit la standardiste d'une voix calme et professionnelle. Quelle est l'adresse ? Vous savez ce qu'il a consommé ?
Kageyama indiqua l'immeuble et le numéro, puis déglutit, ses yeux désormais glués à la boîte vide.
-Une boîte d'annihilateurs de dose C, dit-il avec difficulté, les mots à moitié coincés dans la gorge.
-Est-ce qu'il respire ?
Tobio passa en haut parleur et laissa le téléphone sur le tapis, levant une main à hauteur des lèvres d'Oikawa, sanglotant presque de soulagement quand il sentit un souffle infime contre ses doigts.
-Il respire, confirma-t-il. Dites-moi ce que je dois faire, s'il vous plaît-
-J'envoie l'ambulance, déclara la standardiste. Qui est la victime pour vous ?
-C'est mon âme sœur.
Il était toujours agenouillé à côté d'Oikawa, pris dans un sentiment d'urgence de plus en plus extrême. C'est mon âme sœur, c'est lui, ça a toujours été lui.
Si son cœur cesse de battre, est-ce que le lien se brise ?
La voix s'éleva de nouveau du téléphone, clinique et précise.
-Si ce n'est pas déjà le cas, mettez-le en position latérale de sécurité pour éviter qu'il s'étouffe.
Tobio suivit la procédure, et poser ses doigts sur le corps d'Oikawa lui parut à la fois étranger et familier –il le roula sur le côté avec délicatesse, comme s'il touchait un objet sacré, amortissant d'une main sa tête pour éviter qu'il ne la cogne dans le processus ; et ses doigts semblaient faits pour se poser contre la courbe de cette joue. Il se recula finalement, se faisant violence, essayant de dominer les émotions qui le submergeaient. Des larmes affleurèrent à ses yeux et il battit des cils, essayant de se concentrer. C'était une question de vie ou de mort.
Il m'a sauvé la vie, songea-t-il soudainement. Et peut-être qu'il va mourir à cause de moi.
Il eut l'impression de ne plus pouvoir respirer.
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Réflexion
FanfictionIl crut qu'il allait passer le reste de son existence seul dans cette cave, qu'il y mourrait là, à vingt-deux ans, enterré avec ses regrets. "J'aurais dû dire le fond de ma pensée à Oikawa. Que je l'admirais, que je l'aimais un peu, et qu'il a tout...