Chapitre 9

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♤ MARS ♤

J'arrive au bar Triton's Force peu après dix-neuf heure. Je cherche immédiatement ma belle du regard. Mais je ne la trouve pas. Elle est peut-être en retard. Ça m'étonne d'elle, elle à l'air si studieuse, mais bon ça peu arriver à tout le monde. Je commande une bière auprès de Dante et part de m'appuyer contre un des poteaux de support du bar. 

J'en suis à la moitié de celle ci, quand je vois ma sœur, en tenue de serveuse - c'est quoi ce délire? - traîner derrière elle ma belle Bellone, pâle comme un linge. Mes sourcils se froncent d'eux même, je ne sais pas pourquoi mais je sens que quelque chose cloche. Je n'interviens pas même si ce n'est pas l'envie qui me manque, et les regarde se diriger droit vers Génie. Ce dernier est assit dans un coin à l'écart, et pianote sur son ordinateur en sirotant une blonde. La discussion entre les filles et notre hackeur est mouvementée au début puis se calme. Dix minutes plus tard, elles de dirige au bar. Je fixe la belle du regard et comme si elle le sentait, elle tourne la tête dans ma direction. Nous restons les yeux dans les yeux je ne sais pas combien de temps. Je pourrais me noyer des ses prunelles. Mais bien trop rapidement à mon goûter, elle détourne le regard et continue sa route vers le comptoir. Proserpine revient vers Génie avec une autre bière. Après lui avoir fait un baiser sur la joue elle retourne vers Dante pour servir d'autres commandes.

J'attends encore un peu avant de me diriger à mon tour vers mon frère. Il lève les yeux vers moi, nerveux avant de me sourire.

- Salut mon frère, lui dis-je. Comment se passe tes recherches? Du nouveau?

- Salut Mars. Toujours en cours. J'ai tout de même un peu plus d'informations concernant les Irlandais.

- Raconte.

- J'ai appris qu'un certain Dean O'Casey, ancien  flic ripou marchait pour les Leprechaun. Il s'est fait serré et a fait de la taule. On sait que c'est sa fille et son ex femme qui ont payé les pots cassés. O'Casey a été retrouvée mort chez lui il y a tout juste trois mois. Une balle entre les deux yeux. C'est une....

Nous sommes interrompus par un bruit de verre qui tombe à côté de nous. Nous nous retournons, alerte vers l'origine du bruit, en pointant nos flingues. Milles et un scénarios passent dans ma tête, et mon corps se tend de lui même pour protéger Bellone. 

Depuis quand elle passe avant ma sœur? 

Je ne sais pas mais la savoir blesser, en danger est insupportable. Je sens une forte douleur dans ma poitrine. Mon regard tombe alors sur ma belle, encore plus pâle que tout à l'heure. Le plateau est à ses pieds, de la bière sur le sol. Son regard effrayé nous fait face. Aurait-elle entendu ce que nous nous sommes dit ? Elle semble avoir vu un fantôme. Je m'avance vers elle doucement mais elle recule en secouant la tête avant de faire demi-tour et partir en courant. Je ne sais pas ce qu'il lui arrive mais je ne peux pas la laisser comme ça. Sans que je m'en rende compte, je sors à mon tour. 

Je la trouve dans la ruelle à côté du bar, penchée en avant, vomissant ses tripes. Je m'approche lentement d'elle et lui tiens les cheveux. C'est encore une fois une chose que je n'ai jamais fait, mais avec elle cela me semble naturel. Je ne sais pas ce qui l'a mis dans cet état mais c'est hors de question de la laisser seule. C'est physiquement impossible pour moi. 

- Tu te sens de tenir sur ma moto? je lui demande doucement. 

- Je ne sais pas. Je ... C'est vrai ce que j'ai entendu? 

- Et qu'est ce que tu as entendu, bébé? 

- Un homme est mort une balle ... entre les yeux. 

- Tu n'aurais pas dû entendre notre discussion bébé. Aller viens, il est temps pour nous d'avoir une petite conversation. 

Elle hoche la tête, sans pour autant me regarder dans les yeux. Je l'emmène dans le bar et lui demande de se changer. Je préviens Ops qu'elle viens avec moi au MC. Ce dernier me regarde surpris mais ne me contredit pas. Je profite du temps qu'elle prend dans le vestiaire pour envoyer un message au Près. 

{ Je ramène Bellone au MC. Elle n'est pas de notre monde. }

{C'est du sérieux avec elle. } 

{Non. C'est une pote à Proserpine.} 

{Ok. Tu te charge de lui expliquer les règles.}

Quand ma belle sort du vestiaire, elle porte ses affaires de tout les jours. Je la vois parler un peu avec ma sœur. Elle doit lui dire que je l'emmène quelque part. Intelligente comme elle l'est, Proserpine a compris que nous allons au MC. D'ailleurs, cette dernière me lance un regard noir. Je capte vite le message: si je fais du mal à sa pote, elle me castre. Le pire c'est que je sais qu'elle en serait capable. Je ne prête pas plus attention à elle, la belle Bellone s'approche de moi dans sa démarche gracieuse qui me plaît tant. Et si j'en crois le regard de bon nombre des mecs présents ce soir, je ne suis pas le seul. Une bouffée de jalousie me noue la gorge. Un sentiment de possessivité me prend au tripes. Je ne résiste pas, ne cherche même pas à savoir pourquoi je ressens ça, et prends le visage de ma belle en coupe entre mes mains. Sans tendresse je capture ses lèvres dans un baiser brutal. Je marque mon territoire ni plus ni moins. Ce n'est qu'une fois sûr que le message est passé, je la relâche. C'est avec sa main dans la mienne que nous allons à la moto.

- Tu en as déjà fait avant? je lui demande tendrement.

- Oui.

- Avec qui? Derrière qui es tu monté? lui dis-je énervé à l'idée de la savoir coller contre un autre homme que moi.

- Mon père m'a appris il y a des années. Mais c'est fait bien longtemps que je n'en ai pas refait.

Je suis a la fois surpris qu'elle sache conduire une bécane et satisfait de savoir que je suis le premier avec qui elle monte. Pour nous c'est symbolique. Celle les régulières ou la famille monte derrière un biker. Bon on va dire que Bellone est une extension de ma sœur. Ouais, comme ça pas besoin de d'analyser mon comportement. Je lui tends mon casque et m'installe sur la selle. Je mets le moteur en route, appréciant tant la sonorité que les vibrations entre mes cuisses. Je la regarde attacher le casque avec une déconcertante facilité. Je sens que c'est pour moi que la route va être compliquée. Elle est tellement bandante là  devant moi.

Je lui tends la main pour l'aider à monter mais elle la refuse et monte tout aussi facilement. Ses mains se posent sur mon ventre, ses seins sont collés contre mon dos et les cuisses épousent les miennes. Chaque parcelle de peau en contact avec elle est comme en surchauffe. Je ne peux même pas replacer ma queue discrètement, elle le verrait de suite.

- Allons y, lui dis-je grognon.

Je m'élance dans la ville animé en ce début de soirée. La sentir derrière moi est une sensation inouïe, j'aime la sentir tout contre moi et pas seulement dans un lit. La belle diablesse glisse ses mains sous mon T-Shirt et racle ma peau de ses ongles, ce qui me fait faire un écart tant je suis surpris. Je rêve de la voir racler de nouveau ses ongles sur mon corps pendant que je la prends sauvagement sur mon lit. Putain! J'ai hâte d'arriver. J'espère juste qu'elle ne prendra pas la fuite une fois qu'elle aura vu l'envers du décor. 

Le reste de la route se déroule sans accro, mais je suis content de voir se dessiner au loin le contour du bâtiment du MC. Plus je me rapproche, plus je discerne les motos et les gars dehors en pleine fête. Bordel, il a fallut que les gars organisent une fête justement ce soir ! Je ne sais pas comment je vais pouvoir expliquer ce qu'elle va voir, quoi que ce soit - les petits culs qui baisent dans tout les sens, l'alcool, ou même les joints qui tournent. Je suis ravi de rentrer chez moi mais contrairement aux autres fois, j'appréhende aussi ce retour. 

Pluton's Sons - MarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant