Epilogue

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♧ OPS ♧

Nous fêtons aujourd'hui les un an de la petite Princesse de notre Club, Luna. Le Mc a remis ses banderoles, ses ballons et autres pour créer une ambiance joyeuse. Aucunes des brebis ou des lapins sont vêtus de manières indécente, ce qui change pas mal du quotidien.

Depuis un an les choses ont changés, de plus en plus de femme sont devenues membres à part entière du Club. Nous avons aujourd'hui quatre femmes en comptant la Prés et Théa autour de la table. Même si elles sont toutes plus belles les unes que les autres, une seule occupe toutes mes pensées depuis des années. Celle-là même qui flirte sans retenu avec Bryan. Durant de longs mois ils se sont tournés autour avant de passer la fine limite entre amitié et amour. Cette même limite que j'aurais tant aimé franchir avec elle. Malheureusement pour moi elle ne m'est plus accessible, en tant que Présidente du Club elle a une autorité sur moi qui même si elle me fait bander comme un fou, me fait tout autant perdre mon sang froid.

Lasse de voir le couple modèle du Club se bécoter dans un coin comme deux adolescents, je pose ma bière encore bien remplie sur le bar et sors fumer une cigarette, sans un regard pour la brebis collée à mes cuisses. La nuit fraiche m'accueille et je peux enfin de nouveau respirer. Je tapote mes poches pour trouver mon paquet et me ruiner un peu plus la santé. Je trouve ce dernier dans la poche de mon jean. Forcément, il fallait que je pose mon cul dessus ! Putain de karma de merde ! Quand j'y repense je me dis que j'ai dû pisser dans le chaudron d'un Lepreuchaun pour avoir un karma aussi pourri...

J'en suis à la troisième clope ou quatrième – ou même cinquième, j'ai arrêté de compter depuis longtemps -, toujours à ruminer dans mon coin quand les deux tourtereaux sortent du bâtiment. Je les observe tapis dans l'ombre, comme le voyeur que je suis devenu depuis quelques temps quand il s'agit d'elle. Pour mon plus grand plaisir –je suis cruel, je le sais – les deux amoureux sont en pleine dispute. Un sourire en coin vient se mettre sur mon visage quand je vois la belle déesse mettre une belle gifle sonore sur le visage de l'autre connard. Instinctivement je sors un peu de l'ombre qui me couvrait pour qu'ils remarquent enfin ma présence et surtout pour que Tête de Con ne tente rien de stupide. Après m'avoir jeté un regard noir, Bryan prend place dans sa Clio pourrie et quitte la cour.

Toujours énervée par sa dispute, Proserpine avance vers moi plus belle, plus désirable que jamais. La colère teinte ses joues d'une couleur rosée. Cette même teinte que j'ai admirée un an auparavant. Une éternité plus tôt. Dans son regard, une lueur de tristesse voile ses beaux yeux gris. Quoi que ce connard ai fait ou ai dit, il a blessé la plus belle femme que je n'ai jamais plus que de raison.

Si je revois ce fils de pute, je le bute !

Je sais que je ne devrais pas penser à elle de cette façon mais je ne peux pas faire autrement. Depuis la première fois que je l'ai vu, j'ai été submergée par elle. Je n'ai eu de cesse de la regarder, de la défendre. Puis je l'ai gouté il y a un peu plus d'un an. J'ai cédé à la tentation. Chaque jour depuis je sens encore le gout de ses lèvres, la douceur de sa bouche contre la mienne, ses courbes contre mon corps. Après elle, aucune autre n'a tenu la comparaison.

Une fois à ma hauteur et sans un mot, la femme de mes fantasmes ôte ma clope d'entre mes lèvres pour fumer à son tour. Une image, un fantasme, se superpose à la réalité. Au lieu d'une clope, j'imagine la belle à genou devant moi, ma queue dure pour elle dans sa bouche. Le peu de place qui restait dans mon boxer a disparu maintenant et mon sexe tendu menace d'exploser. Je sais que dans très peu de temps une autre brebis sans visage me soulagera pour quelques heures seulement.

- Comment tu vas Nash ? me demande la Déesse de mon enfer personnel.

- Dispute au paradis ? je lui demande sans répondre à sa question et sans même savoir pourquoi car je me fous de la réponse.

- Il n'est pas habitué à notre mode de vie, me dit-elle d'une voix incertaine qui ne lui ressemble pas. Et le fait que je dirige ce lieu de débauche le contrarie.

- Il ne te demande quand même pas de tourner le dos à ta famille ? demandais-je froidement. Alex, je t'en prie, ne me dit pas que...

- Il m'a posé un ultimatum Nash, me dit-elle honteuse en évitant mon regard. C'est soit notre couple, soit le Club. La balle est dans mon camp.

De rage, mon poing vient se loger dans le mur du bâtiment contre lequel j'étais appuyé. Je ne supporte pas de les voir ensemble, mais le Club sans elle... impossible.

Au moment où elle va pour me parler, un bruit de coup de feu se fait entendre. D'instinct je sors mon Beretta et me place devant ma Présidente, protégeant ainsi mon leader et la femme que j'aime. Rapidement, mes frères sortent du MC, me venant en renfort.

Nos ennemis du jour –ou plutôt du soir – portent des cuirs comme les nôtres. Sur leurs dos est inscrit « Hannibal MC ». Je ne sais pas qui ils sont et pourquoi ils nous attaquent. Les balles fusent des deux côtés. Mes chargeurs sont bientôt vides mais je tiens bon et surtout je reste devant Proserpine. Je ne laisserais pas quelqu'un la blesser. De l'autre côté de la rue, je vois un des ennemis s'écarter du groupe pour prendre un autre angle de tire. Sa cible : Proserpine. Avant que la balle ne l'atteigne, je tire et bute ce salaud. Cependant la balle qui était destinée à ma Prés vient se loger dans mon corps, suivit par deux autres.

Autour de moi les bruits de fusillade ne tarde pas à se taire. Je sens mon sang quitter mon corps peu à peu, mon corps d'engourdit. Juste avant que je ne sombre dans l'inconscience, je vois le visage de la femme de ma vie en pleure au-dessus de moi. Elle ne semble pas blesser.

- Je suis content de voir que tu n'as rien bébé... lui dis-je dans un dernier murmure avant que mes yeux se fermant et s'ouvrant de plus en plus lentement.

- Nash...

- Ma déesse, mon unique, la coupais-je le avec difficulté. Mon seul regret c'est de ne pas te l'avoir dit avant. Je t'aime Alex, depuis que je t'ai vu la première fois, et même maintenant. Tu es vraiment mon unique.

Proserpine

Perdue dans mes pensées suite à ma dispute avec Bryan, je ne réalise pas de suite que le Club est attaqué. Ce n'est que quand Ops se met devant moi, de façon à me protéger de son corps que je dégaine mon arme et tire sur nos assaillants. Rapidement les gras sortent un à un du bâtiment pour nous prêter mains fortes. Ils connaissent mes directives : défendre notre maison, notre foyer coûte que coûte. Bien sûr, ils doivent aussi laisser un de nos assaillants en vie pour que mon frangin puisse s'amuser un peu avec tout son talent. Pas de chance pour eux, en venant aujourd'hui ils gâchent l'anniversaire de ma nièce, ce qui a mis très, très, très en colère Bellone et Mars. Ce n'est qu'une fois que les coups de feu cessent que je me rends compte que quelque chose cloche. Je regarde autour de moi, cherchant des blessures sur mon frère, mes hommes, avant de tomber sur son corps allongé sur le sol, dans une masse de sang grandissante. Ops, l'homme que j'ai toujours regardé de loin, qui a toujours eu une grande importance dans ma vie, peine à respirer. Je m'approche de lui, la vue brouillée par les larmes, ordonnant aux gars de prévenir une ambulance.

Dans un dernier effort, il tend son bras ensanglanté et touche doucement, presque religieusement ma joue. Un sourire fatigué sur les lèvres, il me regarde tendrement.

- Je suis content de voir que tu n'as rien bébé... me dit-il dans un dernier murmure avant que ses yeux se fermant et s'ouvrant de plus en plus lentement.

- Nash...

- Ma déesse, mon unique, me dit-il le souffle beaucoup trop faible à mon gout. Mon seul regret c'est de ne pas te l'avoir dit avant. Je t'aime Alex, depuis que je t'ai vu la première fois, et même maintenant. Tu es vraiment mon unique.

Sur ces derniers mots son bras retombe, laissant sur ma joue une trainée de son sang. Au loin, j'entends l'ambulance arrivée. Les paroles de cet homme retentissent dans mes oreilles, une déclaration que je rêvais d'entendre depuis des années.

Tandis que les urgentistes arrivent à le stabiliser et l'emmène, je pleure dans les bras de mon frère, souhaitant de tout mon cœur avoir une chance de le ravoir ici en bonne santé. 

Pluton's Sons - MarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant