Pluton's Sons - Mars

Chapitre 16

♤ MARS ♤

Je suis heureux, dans ce petit restaurant, avec les trois personnes les plus chers de ma vie. Nous passons un excellent moment à rire. Je n'aurais jamais pu me douter que cette matinée si bien entamée se finirait si tragiquement.

Vers la fin du repas, ma belle part aux toilettes, sûrement se refaire une beauté ou un autre truc de nana. Je reste à discuter avec Ops et Proserpine. Plus tôt dans la journée, Ops m'a donné des nouvelles du Club. On ne peut pas dire que tout va pour le mieux, bien au contraire. Une nouvelle livraison a été attaquée par les Diablo. Mais cette fois, contrairement aux autres, les blessés ont été nombreux. J'aurais dû y être, c'est mon rôle de faire les livraisons. Je sens un goût amer dans ma bouche. J'ai hâte de découvrir qui est cette taupe et lui faire payer. Enfin je dis ça mais je ne fais plus partie du club. Les anciennes habitudes ont la vie dur comme on dit.

Ma sœur profite de l'absence de sa pote pour me dire combien elle est contente pour moi. Mais j'ai quand même le droit au sermon " tu lui fait du mal, je te tue". Encore un truc de fille je suppose.

Je commence à trouver le temps long quand enfin la porte des toilettes s'ouvre enfin. Je me retourne vers celle qui fait battre mon cœur. Je sens alors mon sang se glacer dans mes veines. Un homme roux, que je connais pour l'avoir vu en photo lors de la dernière messe du Club, la tient un bras coincé dans le dos. Une grimace de douleur passe rapidement sur le visage de ma femme quand le type la pousse vers la sortie.

- ELEANORE !

Je hurle dans le Diner, sort mon flingue que je garde coincé dans ma ceinture et cours derrière Connor O'Brian. Je les vois se rapprocher de plus en plus de la voiture garée sur le parking. Je regarde Ops qui hoche la tête, je sais qu'il a déjà noté la plaque d'immatriculation.

- LACHE LA ENFOIRÉ !

Mais au lieu de faire ce que je demande, il pousse Eléanore sans ménagement dans le SUV. J'espère que ma belle ne s'est pas blessée. Je m'élance à sa suite, tellement focalisée sur elle, que je ne vois pas les premiers coups de feu. La morsure des balles me transperce la peau. La première balle m'effleure la cuisse. Heureusement pour moi, mon frère couvre mes arrières. Les premiers corps tombent au sol dans un bruit mat. Dans un crissement de pneus, le SUV disparaît au coin de la rue. Il emmène en même temps ma femme, mon soleil. Je ne suis plus du tout attentif à la provenance des tirs, trop inquiet pour elle. Au moment où ma raison de vivre disparaît de mon champ de vision, un balle vient se loger dans mon torse. Je m'effondre au sol sous les cris de mon ami et de ma sœur. Juste avant de perdre connaissance, je sens un liquide poisseux s'étendre sous mon corps. Derrière mes paupières maintenant closes, je vois se dessiner le visage de ma femme ce matin au réveil, si belle, si douce, si mienne.

*****
Deux jours plus tard.

J'essaye de bouger mais chaque mouvement me fait souffrir. Je tente d'ouvrir les yeux, mais la lumière des plafonnier est tellement vive et crue que je dois m'y reprendre à trois fois. Je sens une main dans la mienne, une masse contre mon bras. Je pose les yeux sur ma sœur, endormie à mes côtés. Elle semble exténuée. Je regarde autour de moi et remarque que je suis dans une chambre d'hôpital. Que s'est-il passé ? Pourquoi ai-je aussi mal? Impossible de me souvenir. Plus j'essaye de me souvenir, plus ma tête est prise dans un étau.

La porte s'ouvre doucement sur Ops, qui se fige en me voyant. Un sourire fleurit sur ses lèvres. Il s'avance sans bruit pour ne pas réveillée Proserpine et se pose sur une chaise à mes côtés.

- Comment te sens tu, mon frère? murmure t-il.

- Je suis perclus de douleur. Comment je suis arrivé ici?