Pluton's Sons - Mars

Chapitre 22

¤ ELEANORE ¤

Lorsque j'ouvre les yeux, je suis dans une pièce que je ne connais pas, avec une femme que je ne connais pas, je ne sais pas quel jour nous sommes. Est-ce un rêve? Vu la douleur que je ressens je ne pense pas. C'est d'ailleurs celle ci qui m'a réveillé si je peux dire. Je ne peux retenir un gémissement de douleur alors que je bouge doucement dans le lit. Ce petit bruit indique à la jeune femme, magnifique soit dit en passant, que je suis réveillée.

- Coucou la belle, me dit-elle doucement. Je suis Nina, la régulière du Président de ce Club. Comment te sens tu?

- Je... commençais-je avant de me stopper la gorge trop sèche pour continuer.

Voyant ma gêne, la dénommée Nina me tend un verre d'eau. Je m'en saisis, méfiante, renifle au cas où elle y aurais mit un truc mais ne sens rien de suspect. Alors je prends une gorgée, puis une autre, avant de finir le verre totalement. Encore assoiffée, j'en bois un deuxième puis un troisième. Ce que ça fait du bien. C'est à cet instant que quelqu'un toque à la porte. Je ne m'y attends pas et sursaute tellement que je manque de tomber du lit.

- C'est doc, me dit Nina en m'aidant à me rassoir sur le lit. Il vient vérifier l'état de tes blessures. Je lui ai dit que tu étais réveillée. Il...

Je n'écoute pas la suite et fonce dans la salle de bain. La porte de la pièce étant ouverte, je n'ai pas besoin de la chercher. Sans attendre, je me jete littéralement sur les toilettes et y vomis l'eau que je viens d'avaler. Je sens quelqu'un me tenir les cheveux tandis que ma tête est plongée dans la cuvette.

- Ca va ma belle? me demande Nina.

Je ne peux que hocher la tête, mais ça ne semble pas la convaincre. Elle reste ainsi avec moi le temps que mon organisme se calme enfin. Une fois chose faite, je tire la chasse d'eau et pose ma tête quelques minutes sur le rebord de la baignoire à côté de moi. Je me sens vaseuse, fatiguée. Nina me tend une brosse à dent neuve et me laisse seule. Je prends le temps de regarder la salle de bain. Celle ci est magnifique, tout en marbre blanc cassé, une douche à l'italienne dans un coin, la baignoire avec jet massant à mes côtés, une double vasque. Si rêve d'une salle de bain comme celle là dans ma future maison. Les bains de malade que je me prendrais !

Lorsque je reviens dans la chambre, un homme d'une quarantaine d'années est installé aux côtés de Nina. Ils discutent à voix basse. Je toque quelques coups sur la porte afin de les informer de ma présence. En l'entendant, ils se tournent tous les deux, un sourire aux lèvres. L'homme est très beau, pas autant que mon Dieu Romain mais presque. Grand, blond aux yeux d'un vert lumineux, des petites rides d'expressions au coin des yeux et de la bouche prouvent qu'il rigole beaucoup. Très bien entretenu pour sa quarantaine, je devine un tas de muscle sous sont T-shirt.

- Eléanore, je te présente le docteur du Club, me dit Nina. Tout le monde l'appelle Docteur M'amour.

- Comme dans Grey's Anatomy? je demande un sourire aux lèvres.

- Exact! C'est le surnom que toutes les infirmières qui veulent se le taper lui ont donné.

J'éclate de rire avant de m'arrêter, la gorge sèche.

- Allez finit de rire, dit le docteur M'amour. Je vais t'examiner la belle, et après tu te reposera d'accord?

- Oui doc.

Il me demande de m'allonger et de relever mon haut. Enfin, ce n'est pas mon haut mais celui de Mars. Je sens son parfum, une odeur boisée et virile qui me titille autant qu'elle m'apaise. Le pansement blanc est taché de sang. Le Doc le retire pour vérifier la plaie et be remarque que j'ai des points, pas très régulier.

- Je suis désolé ma belle, dit-il, j'ai fais ce que j'ai pu dans l'urgence. Tu auras une cicatrice, mais pas trop moche.

- Merci. Tu m'as sauvé la vie alors autant te dire que ça je m'en fous.

- Bon la plaie est propre, les fils se resorberont tout seul. Change bien tes pansements pendant encore deux semaines. Je vais te prescrire des antidouleurs, antibiotiques et anti-inflammatoires.

- Ok Doc. Merci.

- Mais avant, j'ai des questions et un dernier examen à te faire passer.

Je suis d'abord sceptique, puis complètement sur le cul. Le doc me demande si avec Mars nous nous protégeons, de quand date mes dernières règles, depuis quand j'ai des nausées. Je lui réponds automatiquement, mon esprit carburant à mille à l'heure. Nous ne nous sommes jamais protéger, mais je suis sous implant et celui-ci ne m'a jamais fait défaut. Quand Docteur M'amour m'annonce qu'il va me faire une échographie, je hoche la tête machinalement. Est-ce que c'est possible? Je sais que je ne pourrais pas avorter. Je ne juge pas, attention, mais je n'en aurais pas le courage si jamais je suis enceinte. Est-ce que Aaron veut des enfants? J'en sais rien, bordel ! On n'en a jamais parlé. Prendre du bon temps, ouais ça on l'a fait mais le reste, nada. Au moins, je sais que si dans mon ventre grandit une petite vie, le père ne peut-être que Aaron. Heureusement pour moi, je n'ai pas été touchée par Connor le Connard, sauf pour sa...., bref, ni par aucun autre homme.

Je sens le gel froid sur mon ventre, et sors de mes pensées. Je vois Doc étaler le gel avec la sonde. Je ne vois pas l'écran mais je ne peux pas détourner les yeux du visage de cet homme qui tient mon destin entre ses mains. Au bout de quelques minutes, j'entends comme des bruits de cœur. *Boum Boum* *Boum Boum* *Boum Boum*

- Eléanore, me dit-il alors tendrement, tu es enceinte ma belle. D'après ce que je vois, je dirais de deux mois, un peu plus.

- Pardon?

- Tu es enceinte.

Je ferme les yeux pour retenir les larmes mais celles-ci s'échappent quand même. Le verdict est tombé, un enfant grandit en moi. Un mélange parfait de moi et de l'homme que j'aime. Je sens Doc et Nina quittet la pièce, mais je ne les regarde pas. Il faut que je réfléchisse, comment le dire à Aaron. Sera-t-il content? Déçu? Quoi qu'il en soit, quoi qu'il arrive, cet enfant est mon bébé. Même si je dois être son seul parent, je ne le laisserais pas tomber.

J'entends la porte s'ouvrir et avant même de regarder, je sais. Je sais que c'est lui qui se tient immobile sur le pas de la chambre. Il y a toujours cette tension, cette attraction quand nous sommes tous les deux dans la même pièce. Je sais que je ne peux pas reculer mais j'ai peur de sa réaction. Il avance enfin vers moi, et comme si un poids s'élevait de ses épaules, il tombe au sol devant moi. Mon homme, mon Dieu Romain, si fort pose sa tête sur mes jambes et passe les bras autour de moi. Il me serre alors de toutes ses forces et pleure. Je reste coï. Jamais je n'avais vu avant un tel homme pleurer sans honte devant une femme. Je passe mes mains dans ses cheveux et lui murmure des paroles réconfortantes.

- Aaron, il faut ...

- J'ai eu si peur bébé. Si peur, putain! Je ne te lache plus ! Tu es à moi.

- Aaron, il faut que je te dise...

- Quoi? Il t'as violé ? Tu ne veux plus de moi? Il t'as torturé ?

- Je suis enceinte. De toi.

Et là, dans ces yeux, je vois que son cerveau se déconnecte sous le choc. Ca promet pour la suite...