Les Larmes Du Cœur

•Chapitre 8•

Je vous passe deux semaines. Il ne s'est rien passé d'extraordinaire. Jace et moi on n'a pas trop avancé, je dirai plutôt qu'on s'enfonce dans la boue et terriblement. Il s'éloigne et je ne fais pas mieux pour tout dire. Je suis lasse de faire des efforts, beaucoup trop lasse d'être la seule à me soucier que tout se passe bien entre nous.

J'aimerai que tout soit comme avant. L'innocence du début, le plaisir d'aimer sans frayeur. Tout est si different maintenant je sens qu'il hésite comme s'il ne sait plus ce qu'il ressent. Je ne lui donne pas tord, je ne lui ai pas non plus facilité la tâche. Je le voulais heureux et je lui ai laissé le choix. S'il me choisit je ne vous cache pas ma joie mais si c'est l'autre qu'il préfère je ne lui tiendrai pas rigueur. Je lui ai laissé la possibilité de faire un choix qui définirait notre relation et si ça se retourne contre moi tant pis.

Il est jeune, il a le droit de faire sa vie, de faire ce qu'il veut de sortir avec la fille qui lui plaît et non pas de rester cloîtré avec une fille disons coincée. On s'aime non on s'aimait parce que cette magie dans ses yeux s'éteint, cette lueur dans son regard disparait. Ce n'est pas le Jace gai que j'ai connu.

J'accepte ce changement, je l'accepte car j'estime qu'il mérite mieux. Je me dis que c'est la meilleure option. On devrait prendre une pause, réflechir à ce qu'on veut tous les deux. J'ai mal oui mais j'aurai plus mal de savoir que je sors avec un mec qui désire voir ailleurs. Je veux prendre sur moi quitte à rompre. Je n'y ai jamais pensé. Je n'ai jamais imaginé cet aspect. Je n'ai jamais vu notre relation sous cet angle. Je ne me suis jamais imaginée la perspective de rompre un jour.

Donc c'est ça les risques de l'amour? Comment j'étais censé savoir ça? Je pensais que c'était pour la vie. Que je n'aurai à rencontrer aucune difficulté, aucune tension.

Pauvre de moi.

Trop gamine, trop naïve pour voir le bout du tunnel. Je ne savais pas que ça faisait si mal. Cela me déchire l'âme, me fend le coeur, je veux crier mais je prèfere taire ma peine. C'est ce qu'il y'a de mieux. Mais pour qui? Pour lui? Ou pour moi?

C'est vrai que je ne lui ai jamais demandé son avis sur ce coup mais je crains ce qu'il va me dire. Je crains qu'il me mente, je crains d'entendre ce que moi même j'admets. Il a beau dire qu'il m'aime le doute planera toujours. Peut-être que c'est moi le problème, c'est moi qui m'invente des trucs qui n'existent pas, mon cerveau me joue sûrement des tours. Peut-être que je me fais des films toute seule.

Impossible et si, non non je veux même pas y penser. Je serai fixée très bientôt. Tout ceci doit s'arrêter, je me torture, je me fais du mal beaucoup de mal. Passer l'éponge et recommencer à zéro j'en rêve certes mais à quel prix. J'ai envie d'aller lui dire écoute Jace on oublie tout je t'aime et je veux qu'on soit heureux, qu'on ait nos six enfants, qu'on ait notre maison avec un jardin et deux labradors, deux bergers allemand, qu'on fasse le tour du monde en bateau et que tout sera parfait mais là je reste stoïque je n'arrive plus à bouger, aucun son ne sort de ma bouche.

Comment est-ce que je me suis retrouvée dans cette situation? Je ne peux que me blâmer moi-même. Je maudis cette tournure que ma vie est entrain de prendre en ce moment. Je n'ai jamais imaginé qu'un jour j'aurai un chagrin d'amour tellement je croyais aux contes de fées

Pourquoi est-ce si difficile? Pourquoi? c'est le seul mot que j'arrive à articuler depuis une dizaine de minutes. Je souffle et décide de sortir de mon état second et me concentre assez mal. Autant dire que je ne le suis même pas.

Le français est censé être ma matière préférée mais là je ne lui trouve plus aucun interêt, rien de rien de chez rien. Je n'ai plus rien dans la mémoire. Plus rien ne suscite mon intêret, rien. Je veux juste rentrer, retrouver mon lit, m'endormir et ne plus jamais à avoir à penser. Mais je préfère  prendre mon mal en patience et attendre sagement que le cours prenne fin.