Un deuil

Chapitre 2

Harry et Mélissa furent envoyés à St-Mangouste, où ils retrouvèrent Ethan, leur collègue. Apparemment, sa jambe était irrécupérable. Il ne pourrait plus jamais être un auror. Ils passèrent la nuit à l'hôpital, mais Harry ne décrocha pas un mot. Il avait perdu trois collègues en une seule nuit. Quand il eut l'autorisation de sortir, il se rendit chez les Weasley. Ils étaient déjà au courant, et la tristesse régnait. Molly pleurait, et Arthur tentait de la consoler comme il pouvait. Quand le jeune sorcier arriva, il ne fut pas accueilli avec rancœur. Hermionne était là aussi, et elle serrait Ron contre elle. Ils passèrent la matinée sans vraiment se parler, digérant juste la nouvelle. Ce n'est que l'après-midi, quand ils se retrouvèrent tous les trois, que Ron parla.

« Harry, qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

Le brun n'osait pas le regarder, il avait tellement honte. Si seulement il était resté avec elle, il aurait pu la sauver. Il avait l'impression de revivre la mort de Sirius, et il n'aimait pas ça.

« On... c'était une embuscade. Ils étaient beaucoup plus nombreux et... ils ont commencé à attaquer. J'ai appelé du secours, et deux autres équipes nous ont rejoints. Mais... ce n'était pas suffisant. Eva... elle n'a pas pu résister à l'impérium, et elle... a tué Rufus. Après, elle a transplané, et... ça a dégénéré. On a été séparés. Ça a duré toute la nuit. On ne voyait rien, et... les autres avaient besoin d'aide. »

Harry pleurait, mais c'étaient des larmes de rage, de honte. Il se mit à tout casser dans la chambre.

« Pourquoi je ne suis pas resté avec elle ?! J'aurai pu la sauver ! »

Ses amis le regardaient tristement. Il finit par se rasseoir, et se prit la tête entre les mains.

« J'ai d'abord trouvé Ethan. Je l'ai envoyé à l'hôpital en urgence. Après, j'ai trouvé Mélissa. Je l'ai aidé à se lever, et j'ai voulu rejoindre Gi... Il y avait aussi Félix, inconscient. Elle nous a vite retrouvée, mais... je n'ai rien pu faire... elle s'est interposée... comme Sirius... et elle est tombée en arrière, en me souriant tendrement. Elle n'avait pas peur. Je... Les mages noirs ont été tués... par ma magie, et... »

Harry ne pouvait pas continuer. Hermionne le prit dans ses bras. Ron lui sourit tristement, et cela détruisit complètement Harry. Ce n'était pas normal. Il s'était attendu à une tout autre réaction. Il aurait préféré que son meilleur ami lui cri dessus, s'énerve, le frappe. Il ne voulait pas de sa compassion, ni de sa pitié. Parce qu'il se sentait encore plus coupable après. Il se remit à pleurer, et à tout casser. Il avait besoin de se défouler, de tout oublier.

Il repartit le soir, ayant besoin de calme. Mais ce fut pire. Quand il se retrouva chez eux, dans le silence, il ne put s'empêcher d'éclater en sanglots. Partout où il posait les yeux, des souvenirs de Ginny lui revenaient en mémoire. Leurs longues soirées, à parler de tout et de rien, la cuisine où Harry lui préparait e somptueux repas, le salon, lieu de leurs fous rires. Le jeune homme ferma les yeux, et un léger sourire vint illuminer son visage. Les larmes coulaient toujours. Il adorait ces moments le soir, où il préparait un bon bain pour Ginny, pour qu'elle se détende. Il restait près d'elle, la regardait tendrement, la couvrait d'amour. Il se souvenait parfaitement de leur désir de fonder une famille rien qu'à eux. Ginny voulait deux enfants, qu'elle pourrait chouchouter. Harry tira sur ses cheveux, et recommença à jeter tout ce qu'il trouvait. Il n'arrivait pas à se calmer. La femme qu'il aimait plus que sa propre vie était morte. Les mots se gravaient lentement et douloureusement dans son cœur. Elle ne reviendrait pas. Comme ses parents, Sirius, Remus. Il était perdu, il ne savait pas quoi faire sans elle. Et il s'en voulait terriblement. Il ne trouva pas le sommeil cette nuit-là, ni celle d'après, ni celle d'encore après. Il ne mangeait plus, restait toute la journée dans le noir, ne voyait plus personne. Il refusait de parler à qui que ce soit. Il avait arrêté de vivre.