Chapitre 13

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Les trois semaines qui suivirent furent éprouvantes, tant pour Harry, que pour ses collègues. Il ne buvait plus de café, allait directement s'enfermer dans son bureau quand il arrivait, et ne décrochait plus un mot. Le soir, il était le dernier à partir, et encore, parce que l'auror en chef le lui obligeait. Blaise, non-content de cette attitude, se renfrognait de jour en jour, allant jusqu'à insulter son camarade de tous les noms. Et les relations du brun ne s'étaient pas arrangées avec Drago. Celui-ci était à chaque fois un peu plus irritable, devant supporter une fatigue accablante et le mutisme d'Harry sur ses problèmes commençaient à l'énerver. Alors, le samedi, il se rendit chez lui. Il ne prit pas la peine de sonner à la porte et entra directement. Il trouva le brun en train de cuisiner.

« Malefoy ? Qu'est-ce que tu fous ici ? Aïe ! »

Il porta la main à sa bouche en suçant le sang qui s'en échappait. Il s'était coupé à cause de la surprise.

« Je suis venu pour qu'on parle. Et cette fois, pas d'échappatoire. »

Harry reprit immédiatement un visage neutre et continua sa cuisine. Drago enleva sa veste et la posa sur le dossier d'une chaise du bar. Il avait bien l'intention d'éclaircir les choses, de gré ou de force. Le brun éteignit tout et posa deux assiettes sur la table. Il servit un bon gratin de courgettes avec des lardons. Il sortit les couverts et invita Drago à s'asseoir. L'odeur que dégageait le plat était absolument appétissante, et Drago se dépêcha de goûter. A sa grande surprise, c'était aussi bon que prévu. A la fin, Harry se chargea de débarrasser, et d'un coup de baguette, il lança la vaisselle, ainsi que le nettoyage de la cuisine. Il sortit en espérant échapper à la conversation, mais Malefoy l'avait vu venir.

« Ne te défiles pas. »

Harry soupira et se tourna vers lui, les bras croisés.

« Pourquoi tu es si fatigué ? Depuis combien de temps n'as-tu pas dormi ? demanda le blond. »

« J'ai beaucoup de travail en ce moment, répondit Harry en détournant le regard. »

« Si tu veux mentir, fais-le comme il faut au moins, s'agaça Drago. »

« Fous-moi la paix Drago, je n'ai pas envie de me disputer avec toi. »

« Alors réponds-moi ! Parle-moi ! Je peux essayer de trouver une solution, t'aider. »

« Mais je n'ai pas besoin d'aide ! s'écria le brun en perdant le peu de calme et d'indifférence qu'il avait montré. Je veux qu'on me laisse tranquille, c'est si difficile de comprendre ça putain ?! »

« Pourquoi tu ne dors presque plus ? insista le blond. C'est à cause de Ginny ? »

« Ginny est morte, répondit froidement Harry. »

« Tu n'as toujours pas fait ton deuil, comprit alors Drago, soudain incapable de bouger. »

Le brun sembla alors complètement perdre pied. Il se mit à pleurer.

« Ginny est morte ! Et c'est de ma faute ! hurla-t-il. J'aurais dû rester avec elle, j'aurai dû la protéger. »

« Ce n'est pas de ta faute, se sont les risques du métier. »

« Tu ne comprends pas, continua Harry. C'est de ma faute, tout est de ma faute. Je veux qu'elle sorte de ma tête, je veux que la douleur s'en aille. »

Il tomba au sol, contre le mur, et posa sa tête entre ses genoux. Il aurait beau essayer de se convaincre, la vérité, il la connaissait au plus profond de lui-même. C'était entièrement de sa faute. Il aurait pu transplaner avec elle au bureau, pour la mettre à l'abri, mais son instinct lui avait dit de rester.

« Harry, il faut que tu comprennes une chose, ce n'est en aucun cas ta faute. »

« Qu'est-ce que tu en sais ?! Qu'est-ce que tu en sais, Drago ?! Elle était tout ce que j'avais de plus chère sur cette Terre ! Et elle m'a été enlevée ! Tu étais là quand elle est tombée en arrière en me souriant tendrement ?! Tu ne sais pas ce qu'on ressent quand ça arrive ! »

« Non, je ne le sais pas, avoua Drago dans un murmure. »

Un deuilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant